Chapitre 12 : L'annonce - Part 1.

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De bonne heure, Charles ouvrit les portes du foyer Makes à l’homme qui y avait vécu la moitié de sa vie : John-Eric Cadbury.

Ce dernier rayonnait, à l’instar de l’éclaircie présente en ce samedi matin. Pourtant, un froid de canard régnait dans son dos.

  • Entrez vite !

Frigorifié, il s’empressa de se loger à l’intérieur en soufflant sur ses mains. Le majordome en oublia de le saluer :

  • Ne me dites pas que vous avez oublié vos gants ! Comment allez-vous faire en ville ?
  • J’en achèterais sur place ? répondit-il, innocemment.

Désapprouvant, Charles l’invita à le suivre jusqu’au salon principal. Même en connaissant la maison comme sa poche, il se laissa guider. Bientôt, ce ne serait définitivement plus chez lui. Il vivait toujours à l’hôtel en attendant. Raison pour laquelle il voyait peu ses enfants. C'est pourquoi il avait décidé de les emmener pour une journée shopping. Celle-ci débuterait par un petit-déjeuner en ville.

En entrant dans le salon, il défit sa veste, n’espérant pas les croiser de si tôt. Leur ponctualité se dégradait avec l'adolescence, à l'inverse de celle de leur mère, toujours intacte.

Cette dernière apparut pour l’accueillir à bras ouverts :

  • Tu vas bien ? Je suis désolée, les enfants sont…
  • Coucou, papa !

En voyant Lysen passer à toute vitesse à l’étage, il accorda un air compatissant à Blear. Quelques secondes plus tard, ce fut au tour de Sky, qui lui fit un signe, une seule basket aux pieds.

Les parents soupirèrent en cœur.

  • Je peux me servir un verre d’eau ?
  • Tu connais le chemin, lança-t-elle en lui indiquant la cuisine ou l’endroit de toutes les confessions chez les Makes.

Blear en profita de le voir de dos pour le détailler.

Il irradiait de joie.

  • Tu as l’air en forme ?
  • Il y a une salle de sport à l’hôtel où je loge en ce moment. Ça fait un bien fou de s’y remettre !

Les automatismes ne l'avaient pas quitté. Il attrapa un verre, le coucha sous le robinet et s’adossa au plan de travail pour prendre une gorgée. Blear l’observa faire, un sourire aux lèvres. Elle était contente qu’il ait proposé cette sortie avec les enfants.

  • Amusez-vous bien, aujourd’hui.

Lorsque leurs yeux se rencontrèrent, il leva son doigt en l’air, comme s’il venait de se rappeler devoir lui parler de quelque chose.

  • Les enfants m’ont parlé de ton petit ami.

Estomaquée, elle perdit son sourire, ce qui fit immédiatement remonter celui de John-Eric. D’un air malin, il attendit.

Geste d’anxiété numéro un, elle replaça sa chevelure :

  • Oh, je t’assure, je comptais… vraiment t’en parler…

Numéro deux, elle ramena ses mains ensemble, contre sa poitrine, et s’aventura dans sa direction.

  • Mais je…

Trois, elle tituba d’un pied à l’autre tandis qu’il croisa les bras, sur ses positions. Le voir lever un sourcil la poussa à abandonner.

Elle se laissa tomber sur un des tabourets autour de l’îlot :

  • Bon sang, je n’ai aucune excuse ! J’ai juste été lâche, je suis vraiment désolée, crois-moi. Ça me rongeait de ne pas encore te l’avoir dit et… Ha, ça te fait rire !

En effet, il rigolait de bon cœur.

  • Je comprends, la rassura-t-il après s’être repris. Ce n’est pas évident de raconter ce genre de choses à son ex.

D’un pas lent, il fit le tour de la cuisine et se plaça d’un coup à son opposé, les avant-bras posés et les mains jointes, contre l’îlot. Son regard captura le sien.

  • Alors, de qui s’agit-il ?

À nouveau, Blear fit le poisson.

Elle se tortilla les doigts en se penchant en avant, embarrassée.

  • John, voyons, tu le sais… répondit-elle, en comprenant très bien à quoi il jouait.
  • Non, pas du tout ! Je suis le plus ignorant des hommes !

Sa bouche s’ouvrit encore d’un cran.

  • Tu n’es pas sérieux !
  • Je suis très sérieux, et déçu… Peut-être n’as-tu pas assez confiance en moi ? ajouta-t-il d’un ton dramatique, le front couvert par sa main.

Il lui jeta rapidement un coup d'œil avant de retourner à sa performance de pleureuse Italienne.

Elle dut se faire une raison :

  • Tu sais bien… qu’il s’agit de Dossan, répondit-elle, les joues roses.
  • Dossan ?

À son air déconfit, Blear s’alarma et se leva d’une traite. Seule, la manière dont il leva ses yeux au plafond lui permit de comprendre. Il éclata à nouveau de rire. En rage de s’être faite avoir, elle s’avança pour lui coller une petite claque sur le dos de sa main.

  • Imbécile ! J’ai eu la peur de ma vie.
  • Je te devais bien ça, dit-il en ayant du mal à se reprendre, cette fois. Comment crois-tu que j’aurais réagi si tu avais sorti un autre prénom ? Franchement, je crois que je ne l’aurai pas supporté, répondit-il de suite, alors plus sérieux que jamais.
  • C’est vrai… ?
  • Bien sûr, je suis content que ce soit lui.

Cela lui ôta les mots de la bouche. Prise par l’émotion, John en profita pour lui faire une accolade. Elle l’accepta en y posant sa tête un millième de seconde.

  • Je m’excuse encore. C’est trop bête, j’aurai dû te le dire tout de suite.
  • Si tu veux, je connais un super moyen de te faire pardonner.
  • Comment… ?
  • Tu peux le dire aux enfants !

Poussée directement par sa grande main dans son dos, Blear émit une résistance tandis qu’il l’obligeait à quitter la cuisine.

  • Hein ! Non, John !
  • Plus vite que ça.
  • S’il te plaît, je ne suis pas… !

Elle atterrit directement devant ses deux progénitures, toutes apprêtées, qui la regardaient exactement de la même manière que leur père ne l’avait fait précédemment. Un rire nerveux la conquit.

Et l’énième tentative de fuite poussa John à prendre la relève.

***

  • Les enfants, Maman à un truc à vous dire !

Dossan abaissa son journal afin de dévisager son meilleur ami, ou plutôt celui qu’il s’apprêtait à transformer en chaire à saucisse.

Les enfants Dan’s dormaient encore à moitié quand ils firent de même. Ils se couchaient et se levaient bien plus tard que leur père et l’espèce de parasite qu’il avait ramené à la maison une semaine plus tôt.

Chuck Ibiss dormait depuis tout ce temps sur leur canapé et parfois, ils le retrouvaient collé à leur père dans son lit. La classe qu’ils croyaient que cet homme possédait avait disparu avec la vision de lui en peignoir.

Il était dix-heures du matin et le plus puissant des Richess, avait une bonne nouvelle à annoncer :

  • Tu ne leur dis pas ? questionna-t-il son ami en bout de table, tout sourire.
  • Leur dire quoi, Chuck ? dit-il d’un ton avisé.
  • Que tu passes la journée avec ton amoureuse ! Ce qui signifie… que nous serons uniquement tous les trois aujourd’hui !
  • Oh, joie, s’en alla Leroy, qui aurait encore préféré vendre son âme au diable.

Quant à Kimi, le blanc de ses yeux devint visible et des céréales tombèrent de sa cuillère lorsqu’elle supplia le ciel.

  • Cachez votre joie, les pucerons !

La guerre dans laquelle le plus jeune de la fratrie était prêt à s’engager fut retardée par le bruit d’un téléphone.

  • C’est pour moi, répondit Chuck en le collant à son oreille.

Il quitta la table en abandonnant son assiette. De suite, Leroy s’attarda sur le petit-déjeuner du Richess et tandis qu’il s’en approchait avec sa fourchette, trouvant que pour un Ibiss, il manquait drôlement de vigilance, Chuck se retourna et planta la sienne dans sa gaufre.

Un immense sourire narquois l’envahit avant qu’il n’amène le morceau à sa bouche. Le clin d'œil qui suivit fut fatal pour Leroy qui se mit à ronchonner dans son coin.

Dossan reprit aussitôt les rênes :

  • Si vous avez fini de manger, débarrasser la table, les enfants, lança-t-il en donnant l’exemple.
  • Papa, pitié, ne nous laisse pas avec lui…

Kimi lui envoyait les mêmes signaux de détresse. Embêté par leur réaction, il profita de l’absence de son ami pour récolter leurs premières impressions.

  • Vous ne l’appréciez pas ?
  • Nan, c’est juste qu’il est un peu…
  • Extravagant, enchaîna Kimi, qui n’aurait jamais cru sortir ce mot de son vocabulaire.
  • Et complètement fou !

Il ne pouvait pas les contredire. Seulement, il était important pour lui que cette colocation se passe bien.

  • Écoutez, je sais que je vous ai imposé sa présence et ça, sans même vous demander votre avis, mais j’aimerais que vous appreniez à le connaître un peu plus. C’est quelqu’un de super !

Peu convaincus, les frères et sœurs se lancèrent un regard. À cet instant, quelque chose traversa leur père. Une sensation qu’il n’aurait jamais cru connaître. Celle de se sentir poussée à leur partager ce bout de sa vie.

Il débuta en douceur, en reprenant place à leur côté :

  • Il y a quelque chose que j’aimerais vous dire à propos de Chuck. C’est quelqu’un de très important pour moi. C’est mon ami et je lui dois beaucoup.

Il gagna toute leur attention.

  • S’il n’avait pas été là quand nous étions ados, vous et moi, nous ne nous connaîtrions peut-être pas, aujourd’hui, appuya-t-il.

Si Leroy frissonna en comprenant de suite, Kimi cligna plusieurs fois des yeux.

  • Tu veux dire…
  • Quand j’étais au plus bas, il m’a aidé à me relever, répondit-il, un léger sourire aux lèvres.

C’était la première fois qu’il leur expliquait qu’il avait eu un jour envie de disparaître. Cette nouvelle signifiait beaucoup pour les deux adolescents.

Quand Chuck réapparut, ce fut la première fois qu'ils le trouvèrent vraiment exceptionnel. Que pouvait faire Kimi ? Quelque chose en elle l’obligeait à rester du côté de Laure, mais il devenait difficile de ne pas le respecter. Lorsque les deux hommes s’éclipsèrent, Leroy en profita pour trancher la poire en deux :

  • Je propose qu'on le déteste à tour de rôle ?
  • Ça marche !

***

Heureux d'entendre des rires dans son dos depuis l’étage, Dossan prit soin de fermer la porte de son bureau.

Il y avait suivi Chuck dans le but de s’entretenir.

  • C'était mon avocat, enchaîna ce dernier directement.
  • Quelles sont les nouvelles ?
  • Il y a plusieurs choses. Le premier point, c’est que Priss m’a défendu lors de son interrogatoire. Je suis toujours aussi surpris qu’elle soit de mon côté, mais c’est une bonne chose.
  • Où est la mauvaise nouvelle, dans ce cas ?

Chuck marqua un temps, particulièrement concerné.

  • De nouvelles photos sont sorties. Elles feront bientôt la une, partout.
  • Encore ??
  • Oui, une des boîtes a eu l’intelligence de les contacter. Sans doute qu’ils en ont profité pour leur vendre les photos à un prix élevé. Quand je pense qu’ils se font un business dans mon dos… Je comprends pourquoi certains me veulent la peau, mais soit. Je t’avais dit que cette semaine nous avions fait une déposition ?
  • Elle n’a pas été prise en compte ?
  • Si, mais suite aux informations que j’ai fournies, ils veulent vérifier mes dires. Une demande de mandat de perquisition a été faite.
  • Alors, ils vont fouiller chez toi ?
  • Exactement, et je ne suis pas vraiment à l’aise à l’idée qu’ils mettent leur nez dans mes documents, mais au moins, je sais qu’ils ne trouveront rien concernant ce KYESS. J’aurai le droit d’être présent avec mon avocat le jour J, mais il faut que je prévienne Priss. Je crains sa réaction et encore plus celle de Laure…

Il n’y avait pas d’homme plus honorable que lui, selon Dossan. Ce dernier repensa aux insinuations de Priss. Une perquisition n’était pas malvenue.

Chuck comprit de suite que quelque chose le titillait :

  • Qu'y a-t-il ?
  • J’étais simplement en train de penser que… Je ne sais pas si je devrais te dire ça, honnêtement.
  • Nous l’avons toujours été l’un envers l’autre. Dis-moi à quoi tu penses.
  • … Tu as dit que tu soupçonnais Priss, et rien ne démontre qu’elle est innocente pour le moment. Elle-même semble soupçonner Laure. Alors, je pensais que peut-être, au contraire, tu ne devrais pas les prévenir ? Nous sommes certains qu’ils ne trouveront rien de ton côté, peu importe le lieu où il cherche, mais… Et s’ils trouvaient quelque chose du leur ?
  • Toi aussi, tu accuses ma propre famille ?

Il était clair que ça lui faisait quelque chose.

Dossan s’en voulut, mais il finit par lui avouer la vérité :

  • C’est aussi pour ça que je t’ai proposé de venir chez moi. Je préférais te savoir loin de toutes les personnes qui auraient potentiellement pu te jouer ce mauvais tour. Pour le moment, je crois que tu ne peux faire confiance à personne d’autre que toi-même.
  • Dans ce cas, devrais-je te faire confiance ? répondit-il, sèchement.

C’était la première fois qu’il le remettait en doute. Au milieu de cette pièce, que Dossan avait agencée pour qu’il puisse avoir son propre espace, il ferma les yeux un instant afin de récolter ses esprits.

  • Excuse-moi. Bien sûr que j’ai confiance en toi. C’est juste qu’envisager que cette idée puisse venir de ma femme, ou pire, de ma fille… Je… J’ai du mal à l’accepter. Mais tu as raison. Nous serons fixés, et dans tous les cas, je sais que le vent tournera en ma faveur. J’attends avec impatience qu’ils comprennent que je ne suis pas le propriétaire de ce bar…

Dossan ne lui en tenu pas rigueur. À la place, il le réconforta. Il était de son côté, et ça ne changerait pas d’aussi tôt.

Le sentiment était réciproque. Ils pouvaient compter l’un sur l’autre et après ces lourdes nouvelles, Chuck trouva qu’en étant enfermés dans la même pièce, le moment était opportun pour discuter d’autre chose :

  • Sinon, quand comptes-tu leur dire pour Blear et toi ?
  • … Ah, je… Ça, c’est un point que je ne souhaite pas aborder, dit-il en s’apprêtant à sortir.

Il lui barra le passage.

  • Do’ ! Tu ne peux pas leur cacher indéfiniment et tu as son feu vert en plus !

En effet, Chuck n’était pas le seul à avoir reçu un appel de bon matin. Qui disait que ces enfants étaient au courant, disait que la nouvelle arriverait vite aux oreilles de ceux de Dossan. Ainsi, Blear lui avait téléphoné pour lui expliquer la situation.

  • Rah, laisse-moi tranquille, dit-il en se grattant l’arrière de la tête.
  • Ta-ta-ta mon ami, tu as été honnête envers moi, je vais faire de même. Ils ne sont pas idiots tes gosses, d’un. Je pense que tu les sous-estimes. Et de deux, si ça arrive à leurs oreilles avant que tu ne leur dises… Bonjour, l’explosion ! Tu n’as pas envie d’éviter un conflit ?
  • Je sais tout ça…
  • Alors quoi ? Il faut que je te prenne par la main pour que tu aies le courage de leur dire ?

Poussé en arrière, il se mit à rire. Dossan, lui, se sentit challengé. Il savait qu’il s’agissait du meilleur jour pour leur annoncer.

  • Très bien, mais s’il te plaît… Reste à l’étage ! C’est gênant si tu es là.
  • Mon chou, fallait le dire tout de suite ! s’exclama ce dernier en lui collant une tapette sur la joue.

Il repoussa à nouveau son geste. Les chamailleries ne les avaient pas quittées depuis l’adolescence. Motivé par leur conversation, Dossan descendit au rez-de-chaussée pour s’atteler à sa tâche.

De la manière la plus naturelle qu’il soit, il se positionna devant ses enfants qui flânaient dans le canapé :

  • Ça y est, chuchota Leroy. Je crois qu’il va nous le dire.

Kimi haussa les sourcils.

Ils n’étaient effectivement pas nés de la dernière pluie.

  • Oui, affirma-t-il, les mains jointes. Je pense qu’il est temps que nous parlions de la femme avec qui je sors…

Il n’y avait pas vraiment de suspens, mais ils se plurent à le mettre mal à l’aise en maintenant son regard. Le sien passait d’un enfant à l’autre.

  • Comme vous vous en doutez, je sors avec Blear.
  • Mais non ?!

La façon dont Leroy surjoua sa réaction l’embarrassa davantage. Il était mort de rire, recroquevillé dans son coin du fauteuil. Kimi, elle, ne riait pas, mais ne semblait pas malheureuse pour autant.

  • C’est pas comme si on n’avait pas compris ! enfonça-t-il le clou.
  • Tu vois, je te l'avais dit, lança Chuck, caché dans l’escalier.
  • Chuck ! Je t’avais demandé de… Ah, qu’est-ce que je vais faire de vous trois ! Vous êtes vraiment…

Cela eut au moins le mérite de rapprocher son meilleur ami de ses enfants.

  • Ne vous moquez pas ! J’ai besoin de savoir si… cela vous convient ?
  • Tant que je peux rester avec Lysen et qu’on ne se fait pas des dates à quatre.
  • Ne dis pas de bêtises ! Si vous vous séparez, ce sera uniquement parce que vous l’avez décidé.
  • Et ça ne risque pas d’arriver !
  • J’aime cet état d’esprit, s’en alla Chuck qui claqua sa main dans la sienne.

Même Leroy regarda sa paume avec étonnement. Par quelle magie cet homme avait-il réussi à lui faire oublier qu’il craignait les contacts ?

Dossan n’y prêta même pas attention :

  • Et toi… ? Kimi ?

L’attention sur elle, cette dernière ne broncha pas, calme, et nia d’un mouvement de tête que cela puisse l’embêter.

  • C’est ton bonheur, papa. Il n’y a que ça qui compte. Depuis le temps… Ne me touchez pas ! lança Kimi envers Chuck, vu qu’apparemment, c’était à son tour de mettre des barrières.

L’homme ne le prit pas mal. Il y vit plutôt l’opportunité de la faire sourire en lui ébouriffant sa crinière dorée. Kimi s’écria, puis hurla, chatouilleuse, lorsqu’il passa ses doigts dans son cou. À nouveau, cela rassura Dossan. Quant à la nouvelle, il fut heureux qu’elle soit bien prise. Ses enfants avaient tous les deux été sincères.

Aussi étrange que cela puisse être pour l’un comme pour l’autre, ils estimaient que Dossan méritait d’être heureux. S’il fallait écraser quelques sentiments pour que ça fonctionne, rien ne les démotiverait.

De ce côté-là, Leroy n’éprouvait aucune difficulté, mais sachant que sa sœur ne se trouvait pas dans la même position, il attendit que Dossan soit parti à son rendez-vous et Chuck occupé à son travail, pour la retrouver.

Elle sortait de la douche quand il la croisa à l’étage, en plein rush vers sa chambre.

  • Kimi, l’arrêta-t-il.
  • Oui ? répondit-elle, en hâte.
  • Tu fais quoi ?
  • Je vais faire mes devoirs… et toi ?
  • Rien, je pense à ce que papa nous a dit.

Il y eut un temps de blanc.

  • Sacré nouvelle, hein.
  • … Oui, enfin, on s’en doutait. C’est pas une surprise, dit-elle en se pourléchant les lèvres avant de tenter une autre fuite.
  • Attends, j’aimerais savoir…
  • Quoi ?
  • Est-ce que ça va ?

Ses yeux disaient tout. Ils lui demandaient si elle tenait le coup. Si elle arrivait réellement à l’accepter. Kimi lui sourit.

  • Oui, ça va !

Face à cette réaction, il se sentit impuissant. Lui aussi, décida de travailler ses cours. Il fut en réalité le seul à s’y mettre, car une fois dans sa chambre, Kimi n’arriva pas à se concentrer. Plantée derrière sa porte, il n’y avait qu’une chose qui tournait dans sa tête. Le nez replié dans son pull, elle n’essaya pas de les retenir. Les larmes coulèrent d’elles-mêmes. Cette annonce ne l’avait pas étonné, mais elle n’en restait pas moins difficile à encaisser.

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