L’Ascension du Faucon (1)

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Akbar, le neveu de Shariyar lui succéda, sa lutte pour l'indépendance il continua mais il périt tragiquement au coeur de la bataille décisive, qui se révéla une victoire à la Pyrrhus. Son fils Eskander du trône de Marzpanat hérita.

"—Je fus nommé d'après le légendaire conquérant, Alexandre le Grand, qui foula cette terre il y a treize siècles de cela. Bien qu'il soit Grec, il adopta promptement nos coutumes, nos mœurs persanes, dans une optique de syncrétisme des deux cultures. En somme, il réclama l'héritage Achéménide, il est donc fort naturel qu'on se souvienne de lui comme d'un Shahanshah de Perse.

Je poursuivis l'héritage de mon bien aimé père , d'une part je renouvelais l'alliance avec les nomades des steppes tels les Coumans ou les Ouzbeks, d'autre part je maintenais avec une ardeur renouvelée nos guerres d'indépendances contre nos suzerains de jure, les perfides Ziyarides!

Je devisais avec les conseillers de mon défunt père et élaborais un grand plan. D'abord, conquérir la totalité du Daylam et se défaire du joug tyrannique des Ziyarides. Puis, faussement abjurer ma foi paienne pour se convertir, en apparence seulement, à l'islam sunnite. Pourquoi cette soudaine convertion me demanderez vous? Il se trouve qu'un nouvel acteur majeur était entré en lice. Du fin fond des steppes asiatiques, de nouveaux conquérants mené par le Grand Seljuk s'était emparé du Khorassan, au nord est de la Perse, et se déversait à présent par nuées dans tout le Moyen Orient. Or c'était de fervents mahométans, il convenait donc de les circonvenir en arborant un islam orthodoxe.

Ainsi, après m'être chèrement libéré, j'apostasiais Zoroastre et me soumettais aux Seljukides, afin de mieux pourrir le fruit de l'intérieur : s'approprier les territoires clés, répandre secrètement la foi zoroastrienne, via la société secrète fondée par mon ancêtre Shariyar, parmi les nobles influents et les généraux Turcs de l'Empire Seljoukide.

Ensuite, en se basant sur cette influence religieuse souterraine, je gagnais l'amitié des aristocrates par mon charme et mes manières policées, je tissais ma toile tel l’ouvrage de Pénélope pour me hisser dans la hiérarchie jusqu'à la Cour et au Conseil du Grand Seljuk lui-même.

Enfin, pour mieux concrétiser cette position éminente, ma sœur devint l'une des épouses du Sultan et deux de mes fils épousèrent ses deux filles, Firuz et Tekce. Grâce à ces liens matrimoniaux, Je devenais membre de la famille dirigeante.

Pour la suite de ce vaste dessin, j'escomptais que l'Empire Seldjoukide, comme tous les empires, connaîtrait des régences, des crises de successions, des guerres civiles, qui étioleraient graduellement le pouvoir des Seljoukides.

Je bénéficierais de ces divisions en vendant mon épée et celle de mes guerriers au plus offrant, amassant terres et trésors, tournant casaque au moment opportun.

Laissons les loups s’entredéchirer et s'affaiblir mutuellement tandis que le rusé renard prudemment, savamment affermit sa position pour finalement délivrer le coup de grâce.

Ce plan stupéfiant ne fût cependant jamais mis en œuvre. La propagation secrète se déroulait à merveille, et je m'emparais de Merv et de Balkh en Transoxiane sur d'autres vassaux du Grand Turc, profitant de l'éloignement de ce dernier guerroyant aux confins de l'Empire.

Néanmoins, la mort subite du Grand Seljuk, d'une blessure infectée en revenant d'une campagne, pris de court tout le monde . Je fus toutefois le plus prompt à réagir, ce qui eût de profondes et heureuses conséquences. "

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