L'adolescence
Au collège, mon expérience a été transformée par rapport à mon arrivée. Après avoir été enfin intégrée dans la région et avoir appris à connaître tout le monde, les anciens ennemis sont devenus pour certains des amis après avoir pris le temps de vraiment se comprendre. Malgré quelques blagues qui persistaient parfois, j'ai appris à les ignorer ou à y répondre avec tact et finesse pour leur faire comprendre qu'elles n'étaient pas les bienvenues. La différence n'était plus un obstacle et même si nous étions moins d'une dizaine sur trois cents élèves à être considérés comme "différents", nous avons réussi à bien nous entendre.
Durant l'adolescence, une certaine solidarité s'est mise en place entre nous. Mes parents ont commencé à me surprotéger davantage, craignant que ce qui s'était passé l'année précédente ne se répète, ou pire, que cela ne touche ma sœur. Cependant, les gens sont capables de changer, en particulier ceux qui partagent notre vie depuis plusieurs années. En plus d'être physiquement différente pour eux, j'arrivais également d'ailleurs, ce qui n'était pas habituel pour les habitants locaux.
Aujourd'hui, cette région est devenue ma ville de cœur. J'aime y retourner pour retrouver d'anciens camarades, enseignants et parents d'amis, car j'ai grandi avec eux et nous avons tous évolué. Ma prétendue différence est devenue ma force et ma fierté, me permettant d'avoir un esprit ouvert.
En grandissant, j'ai compris qu'il y avait des gens capables de changer après avoir appris à connaître avant de juger, mais aussi que la plupart ont du mal à s'abstenir de critiquer les inconnus. Les remarques désobligeantes et les stéréotypes ont été souvent présents, surtout quand mon corps a commencé à changer et que je suis passée de petite fille à jeune femme à treize ou quatorze ans. Lors de sorties en famille, les gens se permettaient de dire que mon père devait être soit mon beau-père, soit qu'il sortait avec une jeune fille. Ces allégations étaient difficiles pour moi, mais je comprenais à quel point elles devaient être blessantes pour mon père, face aux stéréotypes et au manque de compréhension des autres.
J'ai appris à jouer de ces situations et à retourner la situation pour mettre nos détracteurs mal à l'aise.
En grandissant, j'ai compris qu'il y avait des gens capables de changer après avoir appris à connaître avant de juger, mais aussi que la plupart ont du mal à s'abstenir de critiquer les inconnus. Aujourd'hui, je suis fière d'être aux côtés de mon père, et je n'hésite pas à le soutenir et à le protéger lorsque des remarques désobligeantes sont faites à son sujet. Il n'y a pas d'âge pour apprendre le respect envers les autres, même si cela peut parfois être difficile.
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