45. Le Bûcheron en action
Julia
J’ouvre les yeux en entendant du bruit provenant de la chambre de Marina. Après un quart de seconde de panique en me demandant de quoi il s’agit, je soupire et niche mon nez dans le cou de mon Bûcheron, encore endormi. Pas d’autre cauchemar, il faut croire que le sport de chambre fatigue suffisamment pour me permettre un sommeil de plomb malgré ses bras qui m’enserrent.
Je tire la couverture jusque sur nos épaules quelques secondes seulement avant que la mère d’Arthur ne sorte de sa chambre. Je n’ose pas bouger et ne vais pas me plaindre d’être ainsi lovée contre le corps chaud d’Arthur, et constate finalement qu’il est réveillé, puisque sa main vient se promener sur mon fessier. il n’attend même pas que sa mère ait fini de monter les marches avant de glisser sous les draps pour enfouir son visage entre mes seins.
- Sympa l’intimité ici. Désolé, j’habite chez ma mère, rit-il doucement, me tirant un frisson.
- Tu as de la chance, à quelques secondes près, tu avais les fesses à l’air, souris-je en glissant ma main dans ses cheveux alors que je sens ses lèvres se promener sur ma peau.
- Quoi, tu n’aimes pas mes fesses ? murmure-t-il en continuant ses caresses qui se concentrent maintenant sur mes tétons.
- Je n’ai rien contre ton postérieur, et je suis sûre que ta mère l’aurait trouvé à croquer, elle aussi.
Je sens ses lèvres qui continuent à parcourir et embrasser mon corps, chaudes et gourmandes.. C’est délicieux de le sentir ainsi goûter à ma peau alors que ses mains s’occupent de ma poitrine.
- Là, c’est toi qui parles de ma mère alors que ce n’est pas le moment, me glisse-t-il juste avant que sa bouche ne vienne se poser sur mon clito.
Je jure en me cambrant contre sa bouche et soupire de contentement. Si ça ce n’est pas le genre de réveil parfait ! Le genre qui te fait oublier qui tu es et où tu te trouves. Un peu comme cette nuit, d’ailleurs, où j’ai oublié tout ce qui n’était pas cet homme. Lui est d’ailleurs concentré sur sa tâche, pour mon plus grand plaisir. Sa langue s’insère entre mes lèvres et remonte lentement jusqu’à terminer sur le cœur de mon plaisir pour le suçoter. Et il recommence son manège encore et encore, et je ne peux m’empêcher d’appuyer sur sa tête pour intensifier les sensations qui sont si excitantes.
J’étouffe mes gémissements de ma main, consciente que sa mère est juste au-dessus et réveillée cette fois, mes neurones disjonctent lorsqu’il glisse un doigt en moi et il me devient difficile de raisonner logiquement.
- Arthur, je t’en prie, le supplié-je d’une voix aiguë que je ne me connaissais pas alors que sa langue continue son manège sur mon clitoris.
Il ne me répond pas mais intensifie ses caresses et désormais, à chaque passage, il aspire mon clito entre ses lèvres et le mordille. Il se permet même de venir titiller mon petit trou de son autre main, ce qui me rend encore plus folle car cela me remet en tête le rêve que j’ai fait de lui et Snow ensemble. Mon corps tremble du plaisir qu’il me procure et je ne peux plus retenir mes gémissements. Je suis sûre que son menton est déjà trempé de mon désir et il vient tout juste de commencer ses baisers. Il me rend folle et m’excite à un point jamais atteint auparavant.
Mon impatience est telle que j’en viens à faire quelque chose que je ne fais que rarement.
- Arthur, l’imploré-je en tentant d’éloigner son visage de mon entrejambe. Je t’en prie, prends-moi, je veux te sentir en moi, maintenant.
- Tes désirs sont des ordres, prononce-t-il en faisant vibrer toute mon intimité avant de se redresser.
Il me retourne sans ménagement et soulève mes fesses alors que je suis obligée de prendre appui sur mes coudes face à la brusquerie de ses mouvements. Mais loin de me repousser, sa bestialité m’excite encore plus et je me soumets à son envie animale et féroce. Je me cambre et écarte les jambes pour lui faciliter l’accès, je ne me reconnais pas tellement je m’offre à lui. Il doit être aussi excité que moi car je sens qu’il me pénètre vigoureusement et je suis obligée d’étouffer mes cris dans l’oreiller. Je lui ai demandé de me prendre et c’est ce qu’il fait, avec toute sa puissance de bûcheron déchaîné, et pour mon plus grand plaisir. Ses mains alternent entre mes hanches et ma poitrine, et je sens sa queue qui me transperce sans ménagement. Je veux le sentir jouir en moi et je réponds à ses mouvements en ondulant mon bassin pour qu’il vienne à chaque assaut s’enfoncer un peu plus au fond de moi. Il me remplit totalement et me possède. A cet instant précis, je suis toute à lui et m’offre à sa passion dévorante.
Il ne me faut pas bien longtemps pour sentir l’orgasme pointer le bout de son nez. Comme cette nuit, il est puissant et me laisse sur le carreau. Heureusement que l’oreiller est là, parce que je pense ne jamais avoir été aussi expressive au lit. Mon intimité se contracte autour de sa hampe qui ne cesse d’aller et venir au creux de mon corps, et il me rejoint dans la jouissance. Je le sens se déverser en moi en gémissant à son tour, ses mains fermement agrippées à ma poitrine alors que ses derniers coups de reins sont puissants, presque rudes.
Arthur finit par m’enlacer et m’attire sur le matelas, restant dans mon dos. Il est essoufflé et je ne suis pas dans un meilleur état, tentant de reprendre mon souffle dans cette cave silencieuse.
- Tu vois, finis-je par lui dire, Bûcheron, ça te va bien. Un peu sauvage quand même.
- Oui, je me suis laissé emporter par mon envie. Viens donc là, tout contre moi, j’ai besoin d’un gros câlin.
Il est collé contre moi et m’embrasse dans le cou avec une tendresse infinie, en parfait contraste avec ce qu’il vient de me faire vivre. J’adore ses petits bisous qui parsèment ma nuque.
- Je crois que je suis fan de ton envie, ris-je doucement en me retournant au creux de ses bras pour l’embrasser.
- Eh bien, Lieutenant, je suis à vos ordres et à votre disposition, me répond-il après avoir profité de ce baiser langoureux.
- Ne me tente pas, ou je vais te séquestrer pour profiter de ton corps !
- Juste de mon corps ? Vous n’êtes pas très romantique, mon Lieutenant ! se moque-t-il gentiment.
- Mes excuses, cher bûcheron, mais j’ai les idées embrouillées par l’orgasme que vous venez de me procurer.
- Oh oui, c’était divin. On refait ça quand tu veux !
- D’où la séquestration, je crois qu’elle est nécessaire, Monsieur Zrinkak.
- S’il y a séquestration, c’est moi qui serais le geôlier, me dit-il avec ce petit côté autoritaire qui m’émoustille.
- On verra ça Beau gosse, ris-je en me serrant contre lui. Je crois que je pourrais facilement m’habituer à tout ça…
- Oui, moi aussi, je crois que je m’y suis déjà habitué, et ça ne fait qu’une nuit… C’est dingue.
- Complètement dingue, tu l’as dit, soupiré-je. Bon, je meurs de faim moi, je crois que c’est l’heure du petit-déjeuner, Monsieur Zrinkak.
- Je l’ai déjà entamé, Lieutenant, vous désirez que je me resserve ? me répond-il toujours aussi espiègle.
Et le pire, c’est que je ne dirais pas non à sa proposition. Mais il faut que je discute avec Marina aussi, et prioriser n’est pas évident. Mon corps a envie d’accepter le second round, mon cerveau me dit qu’il faut être sérieuse et organiser notre retour au camp. Mais rentrer veut dire compliquer les choses avec Arthur et je n’ai pas envie que cette nuit soit la seule.
- C’est très tentant, vraiment, souris-je. Mais je n’en peux plus de cette cave, j’ai besoin de voir la lumière du jour.
- Alors, allons-y, allons voir la Gitane, peut-être qu’elle nous tirera les cartes ou lira notre avenir dans sa boule de cristal ?
Je profite du spectacle alors qu’il se lève d’un bond, et j’ai l’impression que tous les portraits se joignent à moi pour admirer sa virilité toujours en forme et son corps magnifique et musclé. Je remercie intérieurement l’armée, qui m’oblige à garder la forme, en me levant à mon tour. Je n’ai pas à rougir, même si j’avoue afficher une confiance que je n’ai pas toujours. Ne pas montrer ses faiblesses, afficher une confiance à toute épreuve, voilà comment j’ai été éduquée, comment j’ai ensuite appris à l’armée. Pourtant, avec Arthur, mon envie de lâcher prise est présente, chose que je fais rarement en compagnie d’un homme. Cette nuit, je crois que j’aurais pu lui parler de l’Afghanistan, s’il m’avait demandé ce qui m’arrivait, pourquoi j’étais dans cet état. Je n’en parle jamais, je déteste me replonger dans ces souvenirs, mais je crois que j’étais prête à me confier à lui.
Je me secoue mentalement et pars à la recherche de vêtements dans la commode, grimaçant en ne trouvant que des robes ou des jupes. Fait chier, je ne sais pas quoi choisir. J’allais saisir une des robes au hasard quand je sens la présence d’Arthur dans mon dos. Il passe ses bras le long de mon corps et je sens son souffle chaud sur ma nuque alors qu’il fouille dans la commode. Il saisit une petite robe rouge pâle et la sort du tiroir.
- Voilà, c’est ça qu’il te faut. Ça t'ira comme un gant ! Et en plus, ça te fera un joli décolleté !
- Tu en es déjà à décider comment je vais m’habiller ? ris-je en attrapant tout de même la robe. C’est flippant.
- Je ne t’ai jamais vue avec une robe, je me dis que pour une première fois, autant que ça me fasse plaisir !
- Il y a plein de choses que tu n’as pas vues de moi, c’est le problème de la guerre, dis-je en enfilant la robe.
- Oh, tu as encore d’autres courbes que je n’ai pas découvertes cette nuit ? me demande-t-il amusé en enfilant un pantalon et un tee-shirt noir moulant.
Je prends le temps de l'observer s'habiller avant d'enfiler une petite culotte en dentelle noire trouvée dans le tiroir, sous son regard appréciateur.
- Pas que je sache, non. Je pensais plutôt à la Julia hors mission militaire en fait. Ta mère a plutôt bon goût, si on omet la décoration de son chez-elle.
- Je pense que tout ça doit appartenir à certains de ses anciens invités, si tu veux mon avis. Je ne la vois pas avoir ce genre d’habits pour hommes !
- Certes, ris-je en tentant de me coiffer avec mes doigts, sans miroir. Il manque un peu de confort quand même ici. Et y a plus accueillant que la cave.
- Oui, tu as raison, montons retrouver ma mère. Il faut qu’on puisse voir avec elle comment organiser notre retour au camp.
- Tu ne veux pas rester un peu ici avec elle ?
- Madame veut continuer à profiter un peu de moi ici, loin des responsabilités de gestionnaire de camp ? me demande-t-il en se collant à nouveau à moi pour m’embrasser.
- Je n’ai aucun lieu pour te séquestrer sur le camp, ris-je. C’est le bon plan ici, si tu mets de côté l’attaque possible du Gouvernement H24, les rebelles qui cherchent à faire de moi leur goûter, la guerre, la mission. Tout ça, tout ça.
- Bon, alors, après le petit-déjeuner, je te propose de reprendre ta séquestration. Je crois que j’ai encore envie de profiter un peu de notre liberté malgré les risques que tu évoques.
- On verra ça, mon Bûcheron.
Je pose mes lèvres sur les siennes alors qu’il me presse contre lui, à la fois désireuse de poursuivre ce que nous avons commencé ce matin et impatiente de trouver un moyen de rentrer. Il ne faut pas trop traîner, je ne voudrais pas que Snow organise une grosse mission de sauvetage et prenne des risques avec mes hommes pendant que je prends du plaisir de mon côté, plus ou moins loin du danger.
C’est donc à regrets que je quitte l’étreinte agréable du canon avec qui j’ai passé la nuit et monte les marches pour retrouver la femme qui l’a mis au monde. Cette femme qui n’est autre que la cheffe des rebelles, celle qui commande toute une armée et a sacrifié sa vie personnelle pour une cause en laquelle elle croit. Cette femme un peu perchée qui me semble aussi attachante que flippante. Espérons qu’elle soit ouverte à la discussion, parce que je vais avoir un minimum besoin d’elle pour que nous puissions rentrer au camp en sécurité, sans être soupçonnés de quoi que ce soit. Ça promet tout ça.
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