prologue
L'endroit était à la fois beau et mystérieux, des milliers de fleurs bleues illuminaient délicatement les lieux, irradiant l’atmosphère d’un doux parfum enivrant. Elle lâcha la main de l’empereur, envahie par un sentiment enchanteur de bien-être et de sérénité et s’avança doucement pour ne rien écraser sous ses pieds.
— Eylen !
La jeune femme se retourna en souriant vers l’homme debout au milieu du champ azurin de fleurs de puretés. Il tournait sur lui-même, la cherchant du regard sans réussir à la discerner.
La jeune femme se figea et l’observa perplexe. Il ne me voit pas ?
— Qahir ?
Il pivota dans sa direction sans la voir, fronçant des sourcils nerveusement.
— Eylen, où es-tu ?
L’inquiétude perçait dans sa voix.
Eylen recula doucement sans faire de bruit, bloquant sa respiration. Je pourrais partir, pensa-t-elle le cœur battant. M’enfuir loin de lui, sans qu’il puisse me retrouver...
La jeune femme sentit renaître en elle l’espoir qu’elle avait perdu durant tous ces longs mois, repensant à Elie, Rose et sa famille qu’elle pourrait aller retrouver. Elle serait à nouveau libre !
Elle recula encore de quelques pas, prenant soin de faire le mois de bruit possible. Qahir avança sur la droite, regardant dans tous les sens et en serrant les dents. Il allait commencer à s’énerver, comme toujours.
Puis il tourna la tête dans sa direction et elle croisa son regard, y découvrant quelque chose auquel elle ne s’était pas attendue.
Ses yeux noirs étaient emplis de peur et de... Tristesse ? Elle plongea alors ses yeux dans les siens, s’y perdant comme toujours, ressentant la peine et le profond sentiment de solitude qui l’habitaient.
Elle ne pouvait pas. Cet homme allait blesser et tuer des centaines de gens, il entraînerait la souffrance du peuple d’Elaria dans son sciage et pourtant, elle ne pouvait se résoudre à le laisser seul ici... Ne pouvant l’abandonner et le laisser dans une telle tristesse, perdu au milieu de ce magnifique champ de fleurs enivrantes.
Son cœur s’apaisa quand elle eut pris sa décision et c’est avec un doux sourire qu’elle s’approcha de lui pour lui prendre la main.
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