Chapitre 63
Qahir regarda tout autour de lui, cherchant désespérément Eylen du regard, mais elle semblait avoir disparu. Les nuages de brouillard blanc lui cachaient la vue et il n’arrivait plus à sentir le lien qui les unissait au travers du collier.
— Eylen ! Appela-t-il avec force en serrant les poings.
Il étendit son aura encore plus loin autour de lui, espérant sentir la présence de la jeune femme, en vain.
— Qahir ? Entendit-il tout bas comme si la voix d’Eylen venait de loin.
— Eylen où es-tu ? Incapable de contrôler l’inquiétude qui perçait dans sa voix.
Elle était partie. Elle avait lâché sa main, le laissant seul pour suivre cet étrange petit démon. Ça y est ? Elle m’a quitté... Elle ne reviendra plus ? Qahir sentit l’angoisse lui serrer le cœur à cette pensée et céda à la panique.
Non ! Elle ne peut pas partir ! Pas encore, j’ai besoin d’elle ! Il me la faut à mes côtés ! Je ne lui ai pas encore dit... ! Il se mit à tourner sur lui-même le regard fou, désespéré.
Puis soudain, la petite main d’Eylen prit la sienne et la jeune femme se tint à ses côtés, un doux sourire sur les lèvres, ses magnifiques yeux bleus posés avec tendresse sur lui.
Qahir senti son cœur exploser et ses épaules s’affaisser de soulagement. Il s’approcha d’elle, posant une main sur sa nuque et appuya son front sur celui de la jeune femme en fermant les yeux.
Il sentit alors Eylen relever le visage pour venir délicatement poser ses lèvres sur les siennes. Sans plus réfléchir, il l’attira un peu plus à lui et laissa libre cours à son désir, embrassant la jeune femme à pleine bouche en fermant les yeux. Il sentit son cœur battre la chamade tandis qu’elle enroulait ses bras autour de son cou et pressait son corps contre le sien.
Le temps sembla s’arrêter autour d’eux, et Qahir senti le lien qui les unissait grandir, il pouvait ressentir tout le désir d’Eylen, toute la passion qu’elle éprouvait. Elle se sentait puissante, forte, et elle l’était... La jeune femme débordait d’une Energie gigantesque qui ne cessait de croître en elle à l’infini.
Qahir pouvait sentir l’étrange puissance parcourir le corps d’Eylen et voyager également dans le sien, faisant grandir sa propre Energie.
À bout de souffle, la jeune femme détacha ses lèvres des siennes les yeux toujours fermés. Qahir rouvrit les siens, la respiration saccadée et la dévisagea ébahi.
Sa peau pâle semblait scintiller tellement elle était blanche et ses cheveux noirs avaient laissé place à une éblouissante chevelure blanche aux reflets argentée qui brillait de mille feux, éclairée par les rayons du soleil.
Elle ouvrit les yeux, le fixant de son magnifique regard bleu azurin, les joues rosies de plaisir. Qahir attrapa une de ses longues mèches de cheveux argentée, la portant à ses lèvres.
— Eylen, tu es magnifique...
Elle lui adressa un grand sourire radieux en rougissant de plus belle avant de regarder autour d’eux avec surprise.
Qahir se redressa et découvrit avec étonnement que la frontière avait disparu sur plusieurs mètres autour d’eux, laissant place à un grand champ de fleurs noirs fanées.
Plus loin, les guerrières, les Garidans et ceux qui les accompagnaient se trouvaient toujours à la périphérie de ruines, face à eux. Il ne distinguait pas l’expression de leur visage, mais il ressenti à travers les liens qui l’unissaient au Suharïs, toute la surprise et l’allégresse qu’elles ressentaient en les fixant. Puis elles tombèrent une à une à genoux avant de s’incliner face contre terre, dans un sentiment d’adulation général, rapidement suivies par les Garidans, seuls restant debout Marwen et Rainir qui fixaient Eylen avec stupeur.
— Qu’est-ce qu’ils font ? Demanda la jeune femme en observant les gens prostrés devant eux.
— Ils s’inclinent devant leur reine... lui souffla Qahir avant de l’embrasser à nouveau.
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