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Le soir, nous nous retrouvions souvent dans le même lit. J’aimais de plus en plus son contact physique. Camille me susurrait de gentils mots, me flattait avec une sincérité bouleversante, me cajolait. Iel me manipulait, je le savais, j’adorais.
Un soir, Camille me murmura :
– Tu ne veux pas me redonner du plaisir, comme tu me l’as fait une fois ?
– Non, on avait dit qu’on gardait ce moment unique, unique.
– Je sais. J’ai trouvé comment me le faire à moi-même, et ça marche…
– Mais…
– Mais, quand tu me l’as fait, c’était sublime, parce qu’il y avait l’amitié avec.
– Camille, tu es un brigand. Tu m’apitoies, alors que je n’ai qu’une envie. Quand je te regarde, tu…
– Je sais, j’ai remarqué !
– Et tu me demandes de te toucher, mais je ne peux pas résister, tu forces mon cœur et mes envies. Allez, viens, mon petit Camille chéri !
Je n’avais rien oublié. Je voyais qu’iel réagissait plus lentement, plus profondément. Iel avait dû beaucoup travailler. Lela voir progresser, monter, lela faire exploser était un vrai plaisir pour moi. Après avoir retrouvé son souffle, Camille me lança :
– Tu veux que je te le fasse ? J’aimerais beaucoup te faire jouir, moi aussi.
– Mais je suis un être sexué ! Et puis je ne veux pas t’obliger à…
Je sentis en même temps que ma réponse était vexante. Iel pouvait recevoir du plaisir, iel pouvait en donner !
– Je me le fais bien ! Donne-toi à moi, s’il te plait…
Je cédai et m’abandonnais avec joie à sa proposition. Je guidais un peu, car nous n’avions pas la même conformation. Quand iel termina, ému, je le serrai et l’embrassai. C’était bon d’avoir une relation amicale de cette profondeur.
Décidément, pouvoir échanger du plaisir avec ceux qu’on aime était une chose formidable. Ce nouveau moment fort, nous nous sommes jurés de le garder unique, comme le premier.
La journée, je me mettais souvent derrière lui pour pouvoir lela regarder. Iel me chavirait si facilement. Iel jouait avec moi, me draguait si gentiment, avec humour. J’étais conquis. Chaque soir, iel reprenais son discours de séduction. Chaque fois, je jouais le raisonnable voulant sauvegarder notre amitié, sans sexe. J’étais d’autant plus ferme qu’iel insistait avec tellement de force que la facilité aurait voulu que je cède. Pourquoi refuser le bien et se faire du mal ? C’était un jeu quotidien. Je n’étais pas toujours de force et il m’attendrissait tellement. Le lendemain, après un dernier baiser, c’était à nouveau le grand serment entre nous. Y croyait-il vraiment en le prononçant ? Ses yeux me faisaient déjà tant de promesses.
Je n’avais pas l’impression de tromper Eugénie, car il n’y avait rien de sexuel dans nos échanges, juste partager du plaisir avec son ami.
Notre séparation fut difficile, tellement nous avions vécu intensément cette période. Il n’y avait pas de grands mots échangés, mais nous savions que nous nous retrouverions encore plus forts, encore plus longtemps.
Décidément, Camille était la meilleure chose au monde pour moi. Quel bel été avec Camille !
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