SOPHIE

« Alors vas-y, montre-moi la terre, lui ordonnai-je. »

Cette fois-ci, il avait juste à taper du pied. Cela devait être beaucoup plus simple. Quelques secondes plus tard, de la terre jaillit d'un trou qu'il avait formé au début, grâce à son pied. La poudre marron vola dans le ciel jusqu'à former une boule, qui se transforma en un gros soleil, puis en étoile. Il me regarda et me sourit, comme pour savoir si j'étais satisfaite de son travail. Je lui rendis son sourire en hochant la tête pour lui répondre.

« J'aime bien tes tours de magie, mais je ne te crois toujours pas.

— Je te donne rendez-vous demain matin, dès que tu seras réveillée, ici, pour d'autres preuves.

— Et comment sauras-tu que je suis réveillée ?

— Je t'expliquerai tout cela demain.

— Quelles preuves vas-tu me donner ?

— Je pourrais t'emmener sur place.

— Mais c'est en Ecosse !

— Nous avons un moyen de transport très efficace. Mais tu le verras demain. Ne crois tout de même pas que je fais le trajet tous les jours "Ecosse-Paris".

— Je... je ne peux pas revenir. Je ne sais pas quelle excuse je pourrais donner à mes parents pour venir ici.

— On s'en occupera. »

"On s'en occupera" semblait être une phrase qu'il répétait souvent, son refrain à lui.

***

Une fois rentrée à la maison, je montai directement dans la chambre de ma sœur, car j'entendais des rires. Je découvris avec effroi qu'Emelyne jouait avec une autre jeune fille aux cheveux blonds très clairs et aux yeux bleu-gris. Elle était d'une beauté incroyable. En entendant la porte s'ouvrir, cette dernière se tourna vers moi et se présenta :

« Bonjour, je m'appelle Claire. Clarence a dû te parler de moi. Je m'occupais de ta sœur pendant que tu étais partie chercher "les pêches", m'expliqua-t-elle en dessinant des guillemets dans l'air. Elle est très gentille. (Elle se tourna vers la fillette) A demain Emelyne !

— Tu reviens demain ? lui demandai-je.

— Bien sûr. Et plus longtemps. »

Emelyne lui sourit, pendant que Claire agita la main pour lui dire en revoir.

Une fois Claire répartie, je me tournai vers Emelyne :

« Par où est-elle entrée ?

— Par la fenêtre.

— Arrête de te moquer de moi ! la grondai-je. Regarde, c'est beaucoup trop haut !

— Mais si je te dis qu'elle est rentée par là... me répondit-elle, indifféremment. »

Je compris donc que discuter avec elle ne ferait que des disputes, j'arrêtai donc de parler.

« Viens prendre ton petit déjeuner, lui dis-je. »

Tout en lui préparant son petit repas du matin, je réfléchissais à la mystérieuse Claire. Aucune solution ne vint se poster dans mon esprit.