Chapitre 7
CLARENCE
Je savais qu'elle était réveillée, mais viendrait-elle ici ? J'attendis encore une bonne demi-heure. Pensant qu'elle ne viendrait pas, je fis demi-tour, tout triste. Je me serais bien amusé à tout lui expliquer sur nous. En marchant, je pensais à elle, quand tout à coup, j'eu une brillante idée : j'allais aller chez elle, accompagné de Claire pour que nous puissions chercher les personnes que nous souhaitions voir. J'appelai donc Claire, et nous nous rendîmes ensemble au 15, rue Saint-Honoré. Malheureusement pour nous, lorsque nous arrivâmes devant la porte, nous entendîmes les deux sœurs rire aux éclats. Déçu, je tournai ma tête vers Claire. Elle aussi devait ressentir la même chose que moi.
« Je crois que ta visite de notre royaume avec Sophie est déjà terminée, m'informa-t-elle.
— Excuse-moi, mais, moi, je crois, que ta journée jeux avec Emelyne est aussi terminée, rétorquai-je.
— On entre quand même ?
— Oui, je pense que c'est mieux. »
Je tapai donc du pied, et fis monter une large colonne de terre qui puisse nous soutenir tous les deux, comme je l'avais fait la première fois, avant d'aller chercher Sophie au marché. La colonne monta jusqu'à la chambre d'Emelyne, mais, visiblement, les rires ne venaient pas de là. Alors que je modelais la terre pour qu'elle reprenne sa forme initiale la porte s'ouvrit. Mince, je n'avais pas eu le temps de faire repousser le gazon ! L'air étonné, Sophie me demanda :
« Que s'est-il passé ?
— Euh... Je voulais voir si vous étiez dans la chambre d'Emelyne, répondis-je, gêné.
— Ca n'explique pas pourquoi il n'y a plus d'herbe. Maman va être furieuse, rétorqua-t-elle.
— Si, ça explique tout. Il a utilisé la terre pour monter jusqu'à la fenêtre de ta sœur, expliqua Claire.
— Mais je vais la faire repousser, rassurai-je la française. »
J'illustrai mes paroles en mettant mes mains sur le sol et en caressant les tiges encore invisibles, mais qui apparaissaient juste en dessous de mes doigts.
« C'est terminé, dis-je, fièrement. Ta mère n'y verra que du feu.
— Merci, c'est vraiment incroyable ! s'extasia Sophie.
— Dis, Sophie ? Il pourrait peut-être accélérer la pousser de l'arbuste derrière la maison. On a tellement de mal à le faire grandir... réclama sa petite sœur.
— Emelyne. On n'abuse pas du pouvoir des autres, la sermonna son ainée. »
En effet, en général, je ne montrai mon pouvoir que lors des cours ou des obligations, mais l'arbuste ne faisait partie d'aucun de ces cas. De plus, dévoiler ses talents était vraiment embarrassant. Si je les avais montrés à Sophie, c'est parce que je me sentais plus à l'aise avec elle, sûrement parce qu'elle n'avait pas encore de pouvoirs.
« On fait l'échange Claire-Sophie ? demandai-je.
— Oh, oui ! s'écria Emelyne. »
Sophie et Claire échangèrent un regard amusé, puis la française vint vers moi, et Claire prit sa place.
SOPHIE
Allais-je découvrir un nouveau monde ? Toutes ces histoires paraissaient bien trop sérieuses pour que ce fût une plaisanterie. Mais, d'un autre côté, ce n'était pas possible que ce fût réel.
Nous marchâmes jusqu'au parking de la mairie, et Clarence y prit une voiture. Ah ! "Ne crois tout de même pas que je fais le trajet tous les jours "Ecosse-Paris"". Et il prend la voiture. "Nous avons un moyen de transport très efficace". La voiture, je connais. Mais ;
« Sais-tu conduire ?
— Je ne ferai pas d'accident, me répondit-il.
— Tu n'as pas vraiment répondu à ma question, lui reprochai-je.
— Bien vu, remarqua-t-il. »
Je vis qu'il essayait d'éviter le sujet, c'est pourquoi je n'insistais pas. Je n'étais pas très rassurée. J'attachai bien ma ceinture de sécurité et m'enfonçai au fond du siège. Il avait bien dit qu'il ne ferait pas d'accident. Il fallait se raccrocher à cette phrase.
La voiture roula pendant cinq minutes durant lesquelles aucun de nous deux ne parla. Clarence tourna vers une petite route qui menait à une forêt. Il se gara à l'entrée et m'expliqua que nous devions marcher deux minutes et que nous serions arrivés 30 secondes plus tard. Je comprenais maintenant qu'il fallait un moyen de transport très efficace pour arriver en Ecosse en à peine 10 minutes. Il ne restait plus qu'à savoir lequel.
Je n'ouvris toujours pas la bouche, curieuse de voir quel tour il m'avait préparé.
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