Chapitre 5 : Le secret du placard
De retour à Paris, quelques jours seulement après son voyage, Pauline découvrit son courrier déposé par Antoine sur la table de la cuisine. Elle reconnut sur l’une d’elle l'en-tête de l’office notarial et son cœur se serra. « Le notaire... cette histoire de vente de l'appartement de ses parents. », se souvint-elle brusquement. Dans le tourbillon de son quotidien, elle en avait presque oublié cette procédure.
À sa majorité, elle avait hérité du vieil appartement familial haussmannien de la rue Drouot dans le 9ème arrondissement de Paris, un héritage imposant qu'elle n’avait jamais eu le courage de revisiter. Rien que d'imaginer ses pas résonnant dans ce lieu imprégné de souvenirs, elle sentait la vieille douleur affleurer. Son cœur se nouait à l’idée des objets familiers, de l’odeur des vieux meubles recouvert désormais de drap poussiéreux et du parquet grinçant qu'elle avait tant arpenté enfant. Trop accablée par le poids du passé, elle avait confié la vente de l’appartement au notaire, espérant tourner cette page qui semblait pourtant figée.
Assise dans son salon, Pauline ouvrit la lettre avec un mélange de nervosité et de résignation. Ses yeux parcoururent les lignes qui lui rappelaient qu’elle devait récupérer certains effets personnels laissés sur place afin de préparer celui-ci aux futures visites : des meubles, quelques bibelots, et surtout quelques cartons dans un placard. Ces cartons, elle les avait complètement oubliés. « Qu’y avait-il dans ce placard qu’elle n’avait jamais osé ouvrir ? »
Elle posa la lettre sur la table, une tension sourde se diffusant en elle. Devrait-elle vraiment y retourner ? Rien que d'imaginer pousser la porte de cet appartement abandonné la troublait. Pourtant, une curiosité inattendue pointait en elle, mêlée d'appréhension. Quels secrets ce placard pouvait-il bien renfermer ? Des souvenirs d’une époque révolue, des objets laissés là sans intention, mais qui portaient peut-être en eux des fragments de son passé, des souvenirs de ses parents…
Après un long moment de réflexion, Pauline soupira et se leva, déterminée. « Il fallait en finir, une bonne fois pour toutes. »
***
C’était un samedi pluvieux, le genre de journée où tout semblait enveloppé d’un voile de gris et de silence. Pauline, le souffle court, se tenait devant la porte de l’appartement, hésitante. Elle avait évité cet endroit pendant des années, mais aujourd’hui, quelque chose l’y poussait. Elle inspira profondément, tourna délicatement la clé dans la serrure et entra sur la pointe des pieds.
À l’intérieur, tout était comme dans ses souvenirs, rien n’avait changé. La fine poussière recouvrait certains meubles non protégés, comme une couche d’oubli. Chaque détail, chaque objet, semblait figé dans une éternité fragile, comme ce piano à queue, majestueux et solitaire, qui régnait encore au milieu du petit salon. Dans un élan de mémoire, elle revit sa mère, silhouette douce et lumineuse, ses mains effleurant les touches avec grâce, tandis qu’elle, enfant, restait assise sur un coussin, les yeux grands ouverts, happée par la magie des notes. Le silence présent avait le goût d’une absence insoutenable. « C’est comme s’ils allaient franchir la porte d’un instant à l’autre », pensa-t-elle, la gorge serrée, une larme tremblant au coin de son œil comme un aveu de douleur et de tendresse mêlées. Ses pas la menèrent instinctivement au bureau de ses parents. L’espace d’un instant, le parfum de sa mère sembla flotter dans la pièce ; son cœur se serra avec une tendresse douloureuse, comme si l’absence devenait soudain trop lourde à porter. Une bouffée âcre de vieux papiers et de cuir jaillit du placard, l’enveloppant d’un souffle venu d’un autre temps. Sous ses yeux, une pile de cartons rongés par l’humidité attendait, silencieuse. Parmi eux, un colis demeuré scellé, marqué de tampons africains, patientait depuis quinze ans — intact, mystérieux, chargé d’une promesse oubliée.
Le cœur battant à tout rompre, Pauline tira à elle le carton dont le scotch résistait encore, comme s’il voulait protéger un secret. Ses doigts tremblaient lorsqu’elle en souleva le couvercle, et une chape glaciale sembla s’abattre sur elle. Une vague d’émotion, lourde et oppressante, l’envahit : à l’intérieur, une pile de documents jaunis, des notes griffonnées d’une écriture fébrile, et des disquettes informatiques dont les étiquettes portaient des symboles inconnus, inquiétants, presque menaçants. Ses mains tremblèrent lorsqu’elle réalisa qu’elle venait peut-être de découvrir les travaux perdus de ses parents, ces recherches dont sa tante Sophie lui avait dit qu’elles étaient détruites ou égarées à jamais.
Elle caressa un instant les pages jaunies et froissées d’un cahier, comme si elle touchait une relique. « Ils ont tout gardé », pensa-t-elle, entre fascination et appréhension. Pauline se ressaisit et fouilla au fond du carton, ses doigts fébriles écartant d’autres dossiers jusqu’à tomber sur une feuille pliée en quatre bloquée dans l’un d’eux. La plume de son père, reconnaissable entre mille, y avait laissé des mots en hâte, comme un courrier inachevé.
Elle déplia la feuille et commença à lire, le souffle suspendu. Les mots s’imprimèrent en elle, lourds de sens : son père mentionnait une technologie capable de modifier l'ADN humain pour éradiquer des maladies héréditaires. Pauline sentit un frisson d’excitation et de peur mêlées : « Ils étaient si proches… » Mais en poursuivant, une phrase plus sombre attira son attention et elle sentit sa gorge se serrer :
« Nos travaux ont été pris par des mains inconnues, une branche clandestine du gouvernement. Ils n’ont aucune idée des conséquences de ce qu’ils manipulent… »
Ses doigts se crispèrent autour du papier. « Une branche clandestine du gouvernement ? » Elle n’osait y croire, mais les mots de son père résonnaient comme un avertissement. L’adrénaline lui monta aux tempes ; elle pensa immédiatement à la clé USB que Jeff lui avait confiée. Il fallait qu’elle compare leurs travaux à ce qu’elle contenait. Mais une question brûlait en elle, troublant chaque pensée logique : « Que savaient vraiment mes parents ? »
Fixant la feuille, Pauline se sentit traversée par un mélange de terreur et de détermination. Sa gorge se serra tandis qu’elle replia soigneusement le document. « Il est temps de découvrir ce qu’ils ont laissé derrière eux. »
Pauline sentit son cœur s'emballer, chaque battement résonnant douloureusement dans sa poitrine alors qu’elle terminait la lecture des mots de son père. Elle ferma les yeux, comme pour absorber le choc, mais l’angoisse montait en elle, impossible à contenir. La pièce autour d’elle semblait figée, ses contours flous, presque irréels, comme si le temps avait brusquement cessé de s’écouler. Elle rouvrit les yeux et, luttant pour contenir sa panique, relut la note, les mains tremblantes. « Pourquoi n’ont-ils jamais rien dit ? » pensa-t-elle, la gorge serrée.
Chaque lecture ne faisait qu’accroître la peur qui nouait son estomac. Ses parents, ces scientifiques respectés dont elle avait toujours admiré le travail, avaient été impliqués dans quelque chose de bien plus sombre, bien plus dangereux qu’elle ne l’aurait jamais imaginé. Pauline ne comprenait pas pourquoi. Elle baissa lentement la lettre, ses doigts crispés sur le papier, et scruta la pièce autour d’elle comme si elle espérait y trouver une réponse.
La branche clandestine dont son père parlait… » Ses lèvres tremblèrent en murmurant : « D’où venait-elle… et qui étaient-ils vraiment ? » Son souffle se brisa, saccadé. Les questions tourbillonnaient dans son esprit, se bousculant comme un essaim menaçant, chacune plus terrifiante que la précédente. Les images revinrent, brutales : ces hommes en costume sombre, au restaurant de Rio de Janeiro, leurs regards pesants rivés sur Jeff, comme des vautours autour d’une proie. Et si c’était eux ? S’ils appartenaient à cette mystérieuse branche ? Travaillaient-ils pour le gouvernement… ou pour une société secrète aux desseins obscurs ? Son cœur cognait, oppressé, étouffé par un trop-plein d’hypothèses. Trop de questions, trop de menaces invisibles, jusqu’à brouiller sa pensée dans une brume suffocante.
Elle se redressa, soudain déterminée, comme si un déclic venait de se produire en elle. Ces inconnus avaient mis la main sur les recherches de ses parents. « Mais qu'ont-ils fait de leurs découvertes ? » Cette question la hantait, émergeant de nouveau dans son esprit. Elle sentit la colère se mêler à son angoisse ; elle n’allait pas laisser leurs travaux tomber entre de mauvaises mains sans rien faire. Mais sans doute était-ce trop tard : quinze ans que ses parents avaient disparu.
Respirant profondément pour se calmer, Pauline fit quelques pas nerveux dans la pièce, cherchant instinctivement à s’éclaircir les idées. « Il doit bien y avoir quelque chose dans leurs anciens dossiers, un indice, n’importe quoi », se dit-elle en tournant les yeux vers la vieille étagère couverte de dossiers empoussiérés. Mais une autre pensée la frappa soudain, glaciale. « Et si fouiller leur passé mettait aussi sa propre vie en danger ? »
Elle hésita, la lettre toujours serrée dans sa main. Pourtant, une chose était certaine : elle devait comprendre ce que ses parents avaient découvert, savoir jusqu’où étaient-ils allés, même si cela impliquait de se confronter à ce réseau d’ombres qui les avait piégés.
Pauline se pencha sur la pile de documents, ses mains légèrement tremblantes. Elle essaya de les calmer en inspirant lentement, mais l'angoisse ne la quittait pas. Devant elle, les notes manuscrites de son père s'étalaient, avec des annotations serrées et des schémas complexes. Les mots lui sautaient aux yeux : « altération », « mutation ciblée », « réplication accélérée ». Elle fronça les sourcils, suivant le fil de ses découvertes, fascinée et effrayée à la fois. C'était bien plus avancé que tout ce qu'elle avait imaginé, dépassant largement le stade expérimental où elle en était dans ses propres recherches.
Elle passa la main sur l'une des pages, comme pour absorber chaque détail. « Papa... Maman… comment avez-vous pu aller si loin ? » se demanda-t-elle, presque en chuchotant. Ses parents avaient découvert une façon de manipuler l'ADN humain avec une précision qui défiait la science actuelle. Ce qu'elle tenait entre ses mains était révolutionnaire... et terriblement dangereux. Maintenant, elle comprenait mieux pourquoi ils avaient tout gardé secret, travaillant dans l'ombre, loin des regards.
Son regard se posa sur un petit lot de disquettes informatiques à côté des notes, chacune ornée d’un étrange symbole gravé à la main. Elle caressa doucement l'une d’elle, sentant une boule d'appréhension se former dans son estomac. Ce symbole... un cercle barré de deux lignes en diagonale. Il ne lui disait rien, mais une sensation inquiétante lui parcourut l'échine.
Devrais-je vraiment vérifier ce qu’elles contiennent ? » songea-t-elle, mordillant sa lèvre jusqu’à sentir le goût métallique du sang se répandre dans sa bouche. Une partie d’elle brûlait d'envie de découvrir la suite, de plonger dans les secrets que ses parents avaient emportés dans leur tombe. Mais l’autre partie, plus sage hésitait. Elle se revit avec Jeff à Rio, l’avertissement qu’il lui avait laissé en écho dans son esprit : « Certaines vérités ne pardonnent pas. »
Pauline ferma les yeux un instant, prenant une profonde inspiration, essayant de trouver le courage d’avancer malgré sa peur. Elle savait que ce qu'elle tenait entre ses mains n’était pas seulement un héritage scientifique, mais une bombe potentielle. Elle ne pouvait pas en ignorer la portée.
« Allez », murmura-t-elle pour elle-même, rassemblant ses forces. Elle se redressa et prit une décision : comparer ces documents avec les fichiers de la clé USB que Jeff lui avait donnée à Rio de Janeiro. Si les informations qu’il lui avait confiées complétaient celles de ses parents, elle pourrait enfin comprendre l'ampleur de leur découverte... et peut-être, découvrir les intentions de ceux qui avaient volé leurs travaux.
Ses mains cessèrent de trembler lorsqu’elle ramassa les cartons, emportant les disquettes et les documents comme si une force nouvelle l’ancrait dans sa résolution. Elle glissa les disques souples dans son sac, un frisson d’appréhension traversant son ventre. « Plus de retour en arrière », pensa-t-elle, se demandant brièvement si elle était vraiment prête à tout découvrir.
De retour chez elle, Pauline s’enferma dans son bureau, fermant la porte d'un geste rapide, presque instinctif. C’était son espace, son sanctuaire, là où elle pourrait enfin explorer les secrets de ses parents. En sentant la tension monter, elle disposa sur le bureau le vieil IBM PC 5150 de son père en vue de lire les disquettes 5 pouces 1/4. Alors qu’elle insérait la clé USB dans son ordinateur, une fenêtre s'ouvrit immédiatement, révélant une série de dossiers cryptés. Pauline se mordit la lèvre en découvrant les noms énigmatiques des fichiers : « Genesis », « Chimera », « Ascendance ». Chaque titre semblait renfermer un mystère, une part d’ombre qui éveillait à la fois sa curiosité et une certaine appréhension.
Elle passa une main nerveuse dans ses cheveux, consciente que chaque dossier pouvait dissimuler des secrets que ses parents avaient laissés derrière eux. « Est-ce que je veux vraiment savoir ? » La question résonna un instant en elle, mais elle la balaya d’un geste en ouvrant le premier fichier.
Dans un autre carton, elle remarqua un journal à la couverture usée et recouverte de griffures légères. Elle ouvrit le carnet, son cœur battant plus fort lorsqu'elle y reconnut l'écriture de Jeff qu’elle connaissait bien au travers les longues lettres manuscrites reçues ces dernières années. Ses mains tremblèrent légèrement tandis qu’elle feuilletait les pages. Les mots semblaient sauter du papier, comme autant de fragments d’avertissement. « Ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient », « Ce n’était pas censé aller aussi loin », et surtout, « Le projet Codex était une erreur. »
Pauline fronça les sourcils. « Codex ? » Elle répéta le mot à voix basse, comme pour en sonder la profondeur. Ce nom ne lui rappelait rien, ni lors des discussions ses parents perçu au début de son adolescence, ni des quelques souvenirs de leur travail. Mais l’idée du « Codex » lui évoquait des images de danger et de chaos, comme si elle réveillait quelque chose d’ancien et d’interdit.
Elle ferma les yeux un instant, essayant de rassembler ses pensées. « Cela dépasse tout ce que je pouvais imaginer… » Ses recherches sur la thérapie génique lui paraissaient soudain bien anodines. Elle n’était plus simplement face à des données scientifiques ; elle était devant un fragment de leur passé, un projet de manipulation de l’ADN humain aux objectifs bien plus vastes et troublants que la simple guérison.
Reprenant une grande inspiration, elle inséra l’une des disquettes informatiques dans le lecteur C. Le léger cliquetis de la machine la ramena à la réalité, et elle observa avec étonnement certains des fichiers qui apparurent sans protection particulière. Ses yeux parcouraient les noms des documents : des séquences génétiques, des calculs sophistiqués, des graphiques représentant des simulations d’altérations de l’ADN. Elle plissa les yeux en ouvrant un fichier intitulé « Protocole Codex – Phase finale ».
Les mots se déployèrent sur l’écran, et Pauline sentit sa gorge se nouer. « Ça ne peut pas être vrai… » pensa-t-elle en parcourant les lignes. Ce document décrivait une application de la thérapie de ses parents qui allait au-delà de la simple correction de maladies. Le « protocole Codex » ne visait pas seulement à corriger les anomalies génétiques : il proposait d’augmenter les capacités humaines, de rendre certains individus immunisés contre des maladies mortelles ou même de les doter de caractéristiques hors du commun — intelligence accrue, résistance physique, endurance hors norme.
Un frisson glacé lui remonta l’échine, comme une lame effilée glissant sur sa peau. Ils jouaient avec le feu… avec quelque chose qui les dépassait tous. Sa gorge se serra, un étau invisible lui comprimait la poitrine. L’air lui manquait. D’un geste fébrile, presque maladroit, elle se leva et ouvrit la fenêtre, espérant calmer les battements affolés de son cœur. Mais la nuit n’offrit aucun répit. L’air glacé s’engouffra dans la pièce sans la soulager, et les bruits de la rue, d’ordinaire rassurants, lui parurent distordus, comme noyés sous une chape d’irréalité.
Les mots qu’elle venait de lire tourbillonnaient dans son esprit, s’entrechoquant dans un chaos oppressant. Une pensée, brutale, implacable, s’imposa :
Comment ont-ils pu faire des essais sur des humains ?
— Non… ce n’était pas possible, haleta-t-elle.
Un haut-le-cœur la saisit. Mais tout était là, noir sur blanc.
Elle relut les dernières lignes, les yeux écarquillés, le souffle haché par une panique montante. Des tests. Sur des humains. Sujets exposés à des modifications génétiques sans consentement. Ses entrailles se tordirent, une nausée implacable la plia en deux tandis qu’un froid glacial se répandait dans sa poitrine. Le cachet sur le colis ne laissait aucun doute : ce laboratoire, théâtre de ces abominations, se trouvait sans doute quelque part en Afrique du Sud. Isolé. Oublié du monde. Une pensée lui traversa l’esprit, aussi terrifiante qu’inévitable : « Et s’il existait encore ? »
Et pourtant, elle était convaincu que ces expériences avaient bien existé.
Pauline porta brusquement la main à sa bouche, incapable de détourner les yeux de l’écran. « Ses parents… avaient su. » Jeff lui avait expliqué qu’ils voulaient tout quitter pour un désaccord. « En était-ce la cause ? » Il savait, tout comme elle le réalisait maintenant, que cette technologie ne devait jamais tomber entre des mains irresponsables. Mais il était sans doute déjà trop tard.
Une vague d’indignation et de chagrin l’envahit, brouillant sa vision. Elle ferma les yeux un instant, essayant de reprendre son souffle. « Et si c’était pour cela qu’ils avaient été tués ? » Elle appuya une main contre son bureau pour se stabiliser, son esprit en proie à une tempête de questions. « Avaient-ils sacrifié leur vie pour empêcher cet enfer ? Ces expériences se poursuivaient-elles encore ? » Jeff lui avait laissé entendre que leur découverte était toujours exploitée... Mais par qui ? Et qui étaient ces gens, capables de manipuler une technologie aussi puissante avec une telle cruauté ?
Pauline serra les poings, ressentant un mélange de colère et de peur. Elle se sentait prise au piège dans cette révélation terrifiante, mais elle savait qu’elle ne pouvait plus reculer. Elle inspira profondément, raffermissant sa résolution. Elle devait découvrir qui se cachait derrière Codex.
Elle hésita un instant, son regard fixé sur la clé USB qui contenait peut-être toute la vérité. Une vérité dont elle pressentait déjà la noirceur, et dont elle mesurait désormais le danger. Jeff avait raison. Certaines vérités ne pardonnent pas… mais elle ne pouvait plus s’en détourner.
Avec une détermination renouvelée, Pauline prit la clé USB et les documents, les rangeant précautionneusement dans le coffre de sécurité de son appartement. Elle savait désormais, que chaque mouvement devait être calculé, chaque mot, chaque geste mesuré. Mais elle ne renoncerait pas, la route vers la vérité serait semée d’embûches et d’ombres du passé, elle les affronterait, quels qu’en soient les risques.
Elle refusait que ses parents soient morts en vain.
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