Chapitre 7 : Les ombres du code

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Pauline ajusta ses lunettes sur son nez, ses yeux rivés sur l’écran de l’ordinateur devant elle. Les symboles génétiques défilant à toute vitesse semblaient familiers, mais une inquiétude sourde lui nouait l’estomac. Le silence lourd du laboratoire ne l’aidait pas à se concentrer. En manipulant les échantillons, elle sentit un frisson inexplicable courir le long de sa colonne vertébrale. Le séquençage ADN semblait avancer normalement, mais une anomalie récurrente attirait son attention : un motif biologique qui défiait toute logique scientifique. Chaque fois qu'elle tentait de déchiffrer cette séquence particulière, ses pensées devenaient étrangement floues, comme si une force invisible s’opposait à son analyse.

La structure de l’ADN ressemblait à un symbole ancien, quelque chose qu'elle avait vaguement vu autrefois lors de ses escapades dans les manuscrits poussiéreux de la bibliothèque familiale. Des symboles qu’on lui avait interdit d’explorer, réputés liés à des pratiques occultes interdites. Plus elle tentait de corriger les anomalies, plus des visions s’imposaient à elle : des rituels oubliés, des cercles gravés au sol, et des murmures d'incantations qui semblaient résonner dans l'obscurité.

L'ADN se comportait comme s'il portait en lui une mémoire antique, une magie noire emprisonnée dans le code génétique lui-même.

Elle avait découvert quelque chose, quelque chose de terrifiant. Le programme de recherche auquel elle travaillait depuis des mois venait de lui révéler une vérité qu’elle n’avait jamais envisagée.

— C’est impossible…, murmura-t-elle, la voix étranglée par la peur.

La séquence génétique sur laquelle elle travaillait depuis des mois n'était pas simplement liée à des traits physiques ou à des maladies comme elle l’avait supposé. Les analyses qu’elle avait compilées révélaient un schéma récurrent, une signature génétique qu’elle avait d’abord attribuée à une mutation rare. Mais plus elle s’enfonçait dans ses recherches, plus la réalité lui apparaissait clairement : cette séquence était liée à quelque chose de bien plus ancien, de bien plus obscur.

Puis un message en rouge clignota sur l’écran. Elle l’ouvrit, ses mains tressaillaient.

« Ne va pas plus loin. Tu es en danger. Ne me contacte pas. Ils savent. »

Le message venait de Benoit, son ancien collègue, disparu depuis des semaines. Une vague de panique la traversa. « Que savait-il ? Pourquoi l’avait-il abandonnée sans un mot ? »

Pauline fit un pas en arrière, le souffle court. Elle jeta un regard inquiet à son environnement, cherchant des réponses dans les ombres qui semblaient s’allonger autour d’elle. Elle prit une grande inspiration et éteignit rapidement son ordinateur. Elle savait que ses recherches sur la manipulation des gènes étaient dangereuses, mais elle n’avait jamais imaginé que cela pourrait toucher à… ça, : La magie noire. Jusqu’ici, elle avait considéré ces croyances comme de simples superstitions. Des contes pour effrayer les enfants. Mais si tout cela était vrai ? Si la science elle-même était sur le point de franchir une frontière qu’elle ne pouvait plus contrôler ?

Elle se précipita vers la sortie du laboratoire, son cœur battant à tout rompre. Ses pensées s’entrechoquaient, comme si chaque nouvelle révélation la poussait un peu plus vers l’abîme. Elle avait vu des expériences aux limites de la morale, mais rien de comparable à ce qu’elle venait de découvrir. La porte métallique se referma lourdement derrière elle, résonnant dans le silence oppressant du couloir.

Son esprit s’emballait. Comment pouvait-elle encore douter ? Les indices étaient là, sous ses yeux, mêlant science et forces obscures. Elle se rappela soudain les mots mystérieux de Jeff, ses silences étranges. Était-il au courant depuis le début ? Avait-il volontairement caché cette vérité ? Ou pire encore… était-il impliqué ?

Pauline accéléra le pas, l’obscurité du couloir semblant se refermer autour d’elle. Elle attrapa son téléphone, mais sa main, toujours fébrile, hésita. Qui appeler ? Jeff ! A qui pouvait encore être de confiance ?

Alors qu’elle s’apprêtait à composer un numéro, un bruit la fit sursauter. Quelque chose, ou quelqu’un, la suivait.

Elle tourna lentement la tête, le souffle coupé. Dans l’ombre, une silhouette se dessina avant de disparaître en un éclair.

Et avant qu'elle n'ait le temps de réagir, l'écran de son téléphone s’éteignit brusquement.

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