Chapitre 8 : Les ombres du code
Pauline ajusta ses lunettes sur son nez, ses yeux rivés sur l’écran de l’ordinateur. Les symboles génétiques défilaient à toute vitesse, et elle fronça les sourcils, une inquiétude sournoise lui nouant l’estomac. « Pourquoi ce motif lui semblait-il si familier ? » Elle secoua la tête, essayant de balayer le silence lourd du laboratoire qui l’étouffait. En manipulant les échantillons, un frisson inexplicable courut le long de sa colonne vertébrale. « Ça ne peut pas être normal », pensa-t-elle, le cœur battant plus vite. Le séquençage ADN avançait anormalement, et une annotation récurrente attira son attention : un motif biologique qui défiait toute logique scientifique. « Non, pas encore cette séquence. » Chaque fois qu'elle tentait de la déchiffrer, ses pensées devenaient étrangement floues, comme si une force invisible se dressait contre elle. « Qu’est-ce qui se passe ici ? » Pauline s’agrippa au bord de la table, l’esprit en ébullition. « Il faut que je découvre ce que c’est... avant qu'il ne soit trop tard. »
Pauline observa la structure de l’ADN, une image familière qui la transporta instantanément dans le passé. Ce symbole ancien… « où l’avais-je déjà vu ? » Se remémorant ses escapades dans la bibliothèque familiale, elle frissonna. Ces signes, là, dans l'ombre des manuscrits poussiéreux, avaient été un terrain interdit. Pourquoi m'avait-on dit de ne pas les explorer ? Ils sont liés à des pratiques occultes...
En corrigeant les anomalies, une vague de visions l'assaillit. « Non, pas ça », pensa-t-elle en se crispant. Des rituels oubliés surgissaient devant ses yeux, des pentacles gravés au sol, et ces murmures d'incantations, qui résonnaient comme des échos lointains dans l’obscurité. « Est-ce vraiment possible ? »
L'ADN semblait vibrer, comme s'il portait en lui une mémoire antique, une magie noire emprisonnée dans son code. Elle sentait une angoisse grandissante. « Que suis-je en train de découvrir ? »
Une vérité terrifiante émergea lentement de son esprit, s'imposant avec une clarté glaçante. Le programme de recherche, sur lequel elle avait travaillé sans relâche pendant des mois, venait de lui révéler quelque chose qu’elle n’avait jamais envisagé. « Tout cela n’était pas un simple hasard. Je suis au cœur de quelque chose de bien plus grand... »
— C’est impossible…, murmura-t-elle, la voix étranglée par la peur.
La séquence génétique sur laquelle elle travaillait depuis des mois ne se limitait pas à de simples traits physiques ou à des maladies, comme elle l’avait longtemps cru. En feuilletant les analyses qu’elle avait compilées, elle frissonna en découvrant un schéma récurrent, une signature génétique qu’elle avait d’abord prise pour une mutation rare. Mais plus elle s’enfonçait dans ses recherches, plus le tableau devenait flou. « Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? » Cette séquence était liée à quelque chose de bien plus ancien, quelque chose qu’elle n’avait pas encore réussi à cerner.
Soudain, un message en rouge clignota sur l’écran, faisant battre son cœur à tout rompre. « Quoi encore ? » Ses mains tremblaient alors qu’elle l’ouvrait, une appréhension sourde s’installant dans sa poitrine.
« Ne va pas plus loin. Tu es en danger. Ne me recherche pas. Ils savent. »
Le message provenait de Benoit, son ancien collègue, disparu depuis des semaines. Une vague de panique l’envahit, comme si un froid glacial se propageait dans son dos. « Que savait-il ? Pourquoi l’avait-il abandonnée sans un mot ? » Les questions se bousculaient dans son esprit, mais une certitude se dessinait : elle ne pouvait plus faire marche arrière.
Pauline recula d'un pas, le souffle court, la panique s’insinuant en elle. Elle balaya l’espace du regard, ses yeux cherchant des réponses dans les ombres qui dansaient autour d'elle. « Que faire maintenant ? » Elle prit une grande inspiration, le cœur lourd, et éteignit son ordinateur d’un geste rapide. Elle savait que ses recherches sur la manipulation des gènes étaient périlleuses, mais jamais elle n’avait imaginé qu'elles pourraient la mener à… : la magie noire.
« Non, ce n’était pas possible ». Jusqu’ici, elle avait toujours pris ces croyances pour de simples superstitions, des contes destinés à effrayer les enfants. « Mais si tout cela s’avérait vrai ? Si la science elle-même était sur le point de franchir une frontière qu'elle ne pourrait pas contrôler ? »
Elle se précipita vers la sortie du laboratoire, le cœur battant à tout rompre. « Comment avais-je pu être si naïve ? » Ses pensées s'entrechoquaient, chaque nouvelle révélation la poussant un peu plus vers l'abîme. Elle se remémora des documentaires sur des expériences aux limites de la morale. « Je pensais que c'était de la fiction ». Mais rien, absolument rien, ne préparait son esprit à l'horreur de ce qu'elle venait de découvrir.
La porte métallique se referma lourdement derrière elle, résonnant dans le silence oppressant du couloir. Son esprit s’emballait. Comment pouvait-elle encore douter ? Les indices étaient là, sous ses yeux, mêlant science et forces obscures. Elle se rappela soudain les mots mystérieux de Jeff, ses silences étranges. « Était-il au courant depuis le début ? Avait-il volontairement caché cette vérité ? Ou pire encore… était-il impliqué ? »
Pauline accéléra le pas, l’obscurité du couloir semblant se refermer autour d’elle. Elle attrapa son téléphone, mais sa main, toujours fébrile, trembla et hésita. Qui appeler ? Jeff ? À qui pouvait-elle encore faire confiance ?
Alors qu’elle s’apprêtait à composer un numéro, un bruit la fit sursauter. Quelque chose, ou quelqu’un, la suivait discrètement.
Elle tourna légèrement la tête, le souffle coupé. Dans l’ombre, une silhouette se dessina avant de disparaître en un éclair.
Avant qu'elle n’ait eu le temps de réagir, l'écran de son téléphone s’éteignit brusquement.
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