Chapitre 16 : Angoisse au Centre Quanta

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Après les révélations troublantes de Kennywood sur le rôle de ses parents et l'implication de Jeff, Pauline sentit que le piège se resserrait de plus en plus autour d’elle. Malgré ses doutes grandissants et les avertissements qu’elle ne cessait de formuler avec son équipe de scientifiques, elle se retrouvait impuissante face à la détermination implacable du professeur et de ses puissants alliés. Chaque jour, les expériences devenaient plus périlleuses, mais leur soif de pouvoir et de connaissance semblait sans limite. Pauline comprit alors que, sous la menace constante de Kennywood, le chemin vers une issue pacifique était désormais hors de portée.

Malgré les mises en garde répétées et de plus en plus pressantes de Pauline et de son équipe de scientifiques chevronnés, la frénésie du professeur Kennywood, soutenu par ses influents et riches dignitaires, ne faiblissait pas. Rien, ni la raison ni la prudence, ne semblait pouvoir les arrêter. Ils étaient totalement absorbés par l’idée de découvrir les secrets enfouis dans ces antiques écrits, convaincus que ces révélations leur apporteraient un pouvoir inégalé. Chaque jour, Pauline voyait se renforcer leur obstination dangereuse, alors que les résultats de ses propres observations, méticuleusement documentées, ne faisaient qu’augmenter son angoisse. Pourtant, ses craintes étaient balayées d’un revers de la main, considérées comme des obstacles gênants à leur ascension.

Kennywood, lui, devenait de plus en plus intraitable. Sous ses airs calmes se dissimulait une menace à peine dissimulée, une pression constante, quasi invisible, mais bien réelle. Pauline et son équipe se retrouvaient piégés, forcés de poursuivre des recherches qu'ils savaient, en leur for intérieur, être devenues terriblement dangereuses. Chaque avancée les rapprochait un peu plus d'un point de non-retour, et Pauline sentait la tension grandir, comme une tempête qui se préparait à éclater. Pourtant, malgré la peur grandissante, ils n’avaient d’autre choix que de continuer, conscients que s’opposer ouvertement à Kennywood pouvait avoir des conséquences désastreuses.

Le Centre Quanta, dissimulé au cœur dense et inhospitalier de la forêt brésilienne, devint rapidement un lieu imprégné d'une terreur sourde et croissante. Ce laboratoire, conçu pour repousser les limites de la science en flirtant avec les forces mystiques décrites dans des manuscrits antiques, semblait être le théâtre de phénomènes qu'aucun des scientifiques présents n’aurait pu prévoir. La magie, ancienne et incontrôlable, paraissait à portée de main, mais plus ils tentaient de l'explorer, plus elle échappait à leur compréhension.

D'abord subtiles, les manifestations paranormales se multiplièrent sans crier gare. Ce n'étaient que des détails au début, presque imperceptibles : des frissons qui parcouraient l’échine des chercheurs, des courants d’air glacés dans des pièces pourtant scellées, des objets qui vibraient doucement, comme animés d'une vie propre. Mais ces événements prenaient de l'ampleur. Les sensations de malaise devinrent plus fréquentes, les ombres dansaient aux coins des salles sans source lumineuse, et des murmures à peine audibles semblaient provenir des murs eux-mêmes. Chaque jour, les anomalies devenaient plus intenses, plus dérangeantes, s'insinuant dans l'esprit des scientifiques, les rendant fébriles.

Mais Kennywood, aveuglé par sa soif de découverte, refusait d'y voir autre chose qu’un effet secondaire des forces qu’ils cherchaient à manipuler. Pour lui, ces perturbations n’étaient qu’une preuve supplémentaire qu’ils touchaient enfin à quelque chose de réel, qu’ils approchaient du point culminant de leur recherche. Il interprétait ces signes comme un simple avant-goût du pouvoir qu’ils allaient bientôt libérer et dompter.

Pourtant, au sein du Centre, l'atmosphère devenait de plus en plus lourde, oppressante. Les murs semblaient resserrer leur étreinte sur ceux qui y travaillaient. Des éclats de lumière fugaces, des bruits sourds résonnant dans des salles vides, tout cela annonçait une menace croissante que seul Kennywood s'obstinait à ignorer. Son obsession le rendait sourd aux signes avant-coureurs d’un danger bien plus grand que ce qu’il pouvait imaginer.

Au fur et à mesure que les phénomènes inexplicables se multipliaient, la peur s’insinuait dans les esprits. Les regards se croisaient, silencieux, nerveux, mais aucun des membres de l’équipe n’osait encore formuler à haute voix ce qu’ils redoutaient tous. Quelque chose était en train de se déchaîner, et plus ils persistaient, plus cette chose se rapprochait… indomptable, implacable.

Les scientifiques, pour la plupart fascinés par l’idée d’allier science et magie noire, poursuivaient avec une rigueur presque fanatique leurs études. Les manuscrits antiques, source de leur inspiration, parlaient de forces invisibles capables de tordre la réalité elle-même, et Kennywood était convaincu qu’ils étaient sur le point de révolutionner le monde en exploitant ces énergies surnaturelles. Le professeur Kennywood cachant soigneusement ses précédents travaux, obsédé par l'idée de marier la science et les forces mystiques évoquées dans les manuscrits antiques, l’avait conduit à ses premières expériences en Afrique du Sud. Ces écrits, qui parlaient de puissances invisibles capables de manipuler la réalité, promettaient de révolutionner le monde. Pourtant, ce qu'il cachait soigneusement à tous, c’était que cette première tentative avait échoué de façon catastrophique. Au lieu de maîtriser les énergies surnaturelles comme il l’espérait, Kennywood et son équipe avaient libéré des forces incontrôlables, qui avaient presque détruit tout ce qui les entourait. Mais aveuglé par son ambition, il ne voyait là qu'un obstacle temporaire, convaincu que ces échecs n’étaient qu’une étape vers la réussite. Il fit alors l’erreur fatale de traiter la magie comme une simple branche de la science, persuadé qu'il finirait par la dompter. Cet échec fut étouffé, dissimulé aux yeux de tous, tandis qu’il poursuivait en secret sa dangereuse quête de pouvoir absolu. Mais Kennywood, aveuglé par son ambition, fit l’erreur fatale de traiter la magie comme une simple extension de la science. Convaincu que ces forces pouvaient encore être dominées, il garda cet échec secret. La magie, aussi ancienne qu’imprévisible, ne pouvait pourtant être contenue ni contrôlée. Sauf peut-être avec la clé que Kennywood pensait que Pauline possédait. Mais quelle était vraiment le pouvoir de cette clé ?

Les premiers mois virent des progrès impressionnants. Les cobayes humains, sélectionnés parmi des volontaires inconscients des risques, sans savoir vraiment ce que l’on allait leur faire subir, semblaient réagir positivement aux modifications de leur ADN. Au départ, ils manifestaient des capacités surhumaines : une force accrue, des réflexes décuplés, une résistance aux maladies. Mais ce qui était initialement perçu comme des avancées spectaculaires devint rapidement une source d’inquiétude. Les corps des cobayes commencèrent à changer, non pas de manière biologique, mais de façon plus... étrange. Leur chair semblait se déformer, comme si elle fusionnait avec des entités venues d'ailleurs, des forces invisibles aux yeux humains. Certains sujets parlaient de voix, de murmures venant d’autres dimensions.

La situation échappa bientôt à tout contrôle.

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