Evolution nufeste, Partie 2
Le silence régnait à nouveau. Le lieutenant Maxwell et son groupe venait de pénétrer dans le plus grand Mégastore de la rue. A l’aide de signes de la main, il ordonna à deux de ses hommes de se rendre à l’étage. Les deux soldats, gravirent les marches à pas de velours. L’un des deux passa devant, couvert par l’autre.
Soudain le soldat en tête se figea, prétextant avoir entendu un bruit de pas. Par prudence, le second retira la sécurité de son fusil disrupteur. Le premier l’imita et se plaça en position de tir. Mais rien ne vint rompre le silence du magasin. Les deux soldats reprirent leur investigation de l’étage, gardant leurs armes prêtes à faire feu. Quelques minutes plus tard, ce fût au tour de l’homme en couverture de se figer. Lui venait de sentir quelque chose bouger à côté de lui. Ils s’arrêtèrent à nouveau et scrutèrent les alentours, mais ils constatèrent qu’ils étaient seuls à l’étage. Ils repartirent vers l’escalier afin de rejoindre leur unité lorsque l’un des deux hommes fût propulsé dans un étalage de DVD. Le choc fut tellement violent qu'aucun de ses os ne devait être encore intact. Son partenaire s’approcha du corps inerte de son camarade et s’aperçut que ce n’était pas le choc avec le meuble qu’il l’avait tué. En effet, Laurent avait la cage thoracique complètement écrasée. Le visage de son ami était resté figé dans une expression d’effroi. Le soldat encore en vie se retourna pour rendre la monnaie de sa pièce à ce qui venait de tuer son collègue. Mais le premier étage était toujours vide. Il tenta alors de contacter le reste de l'unité par radio mais des violents parasites l'en empêcha. Il décida de redescendre pour prévenir le reste de l’équipe lorsqu’il vit une ombre fondre sur lui. Il sentit un picotement au niveau de sa poitrine et s’aperçu que la chose qu’il avait en face de lui venait de lui transpercer la poitrine pour se saisir de son cœur. Il se rappela alors de la raison pour laquelle il s’était engagé dans l’armée.
L’honneur de la famille reposait sur ses épaules, comme lui avait expliqué son père à l’époque. Mais aujourd’hui, l’honneur de la famille n’avait plus d’importance pour lui. Il regarda son bourreau dans les yeux, du moins ce qu’il croyait être ses yeux. Son regard se noya dans deux immenses pupilles rouge sang. Alors qu’il se savait déjà mort, une peur irrationnelle le gagna petit à petit. La créature lui sourit. Son sourire n’avait rien d’humain. La chose était dépourvue de dents, son sourire n’était qu’un immense arc blanc qui n’inspirait que la folie et le désespoir. Il sentait le souffle de la créature sur sa tête, un souffle froid comme la mort, il ne percevait aucune trace d’humanité chez elle, il se demandait même si l’instant était réel. Mais à ce moment la créature retira son bras du corps du soldat. La douleur aiguë le rappela à la réalité. Il regarda la blessure.
Un trou béant gisait à la place de son torse, il pouvait même sentir l'air passer au travers. La créature se rapprocha de l’oreille du soldat.
-Mmmorrrt aux iinnnttrrrus, grommela la chose.
Elle saisit la tête du sergent et lui fit faire un tour complet. Il s’écroula à terre, le visage déformé par la peur.
Le monstre se redressa et pencha la tête en arrière. Il se mit à rigoler. Mais ce rire n’avait rien d’humain. Le son produit par la créature ressemblait au cri d’une hyène, déformé par un son rauque presque humain.
Ce bruit attira l’attention du reste de l’unité restée au rez-de- chaussée. Le colonel Maxwell fut le premier à remarquer les corps de ses hommes, gisant par terre. Il ordonna d’abattre la chose qui jubilait en haut des escaliers. La demi-douzaine de soldats ouvrit le feu en direction du premier étage. Les fusils disrupteurs n’émettaient aucun bruit mais le son produit par les articles désintégrés par leurs faisceaux d’énergie faisait trembler les vitres. Le fusil disrupteur était le fleuron de leur néo-technologie. Il avait été créé il y a deux ans par les meilleurs chercheurs du pays. A chaque tir, le puissant canon libérait une décharge d’énergie pure qui détruisait les liaisons entre les atomes, désintégrant toute chose organiques ou non. Au vu de sa dangerosité, son utilisation avait été limitée à l’élite de l’armée. Mais à ce moment les soldats se rendirent compte que leurs armes n’avaient pas le moindre effet contre leur ennemi.
Chacun des tirs pénétraient le corps de la créature mais ne ressortaient pas, comme si cette chose absorbait l'énergie produite par les fusils.
-Cesser le feu, cria le colonel Maxwell.
Les soldats s’exécutèrent et abaissèrent leurs armes. Le colonel s’avança devant les marches.
-Mais qu'est ce que tu es, au juste, demanda-t-il à l’inconnu. La créature émit un râle bestial et disparut.
Sans réfléchir, Maxwell se rua vers ses camarades du 1er étage. Il constata lui-même leur mort. Mais à peine eu-t-il le temps de se retourner, que la chose noire était réapparut au rez-de-chaussée et était en train de massacrer son unité.
Elle avait déjà scalpé trois soldats, était en train d'en éviscérer un quatrième tandis qu’il se concentrait sur le cinquième qui tremblait comme une feuille. Le monstre se jeta sur le dernier soldat encore debout et s’acharna sur lui, comme une bête sauvage sur son repas.
Annotations
Versions