Evolution funeste, Partie 3

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Le lieutenant, qui venait de retenir un haut-le-cœur, actionna un bouton sur la crosse de son arme. A cet instant, un viseur virtuel apparut sur le dessus du fusil. Il mit le monstre en joue et fit feu. Le mode de tir avait été modifié. Au lieu d’une salve de tir commun aux fusils d’assaut, l’arme de Maxwell tira un seul tir plus puissant que les autres. Le monstre fut surpris par ce changement et esquiva le tir au dernier moment. Telle une ombre, il se rua sur Maxwell en zigzaguant sur les marches. L’ombre effleura l’arme du soldat, qui s’enraya sur l’instant.

Par pur réflexe, qu’il avait acquis après des années d’entrainements et de guerres, il se débarrassa de son arme et se saisit de la lame qui était accroché à sa cuisse. Il tenta d’embrocher son assaillant mais au contact de ce qui servait de peau à la créature, la lame du soldat rouilla et se décomposa en même temps.

Totalement désarmé, Maxwell ne savait plus quoi faire. Il tenta le tout pour le tout et se lança à corps perdu dans un combat rapproché contre cette chose qui lui souriait. Mais la créature fut plus rapide et saisit le soldat à la gorge. Avec une force hors du commun, le monstre souleva le soldat comme un rien. Maxwell se sentit soudain comme une poupée de chiffon. Il se débattait comme un diable pour se libérer de l’emprise de son assaillant mais rien ne semblait l’ébranler.

Il agitait ses jambes dans tous les sens, tirait sur le bras de la chose pour se défaire de son entrave mais il sentait ses forces le quitter, petit à petit.

La faiblesse gagnait tout son corps, ses articulations se bloquèrent une à une, sa vue se troubla et son rythme cardiaque se ralentit, il avait le souffle court. En quelques secondes, ses forces l’avaient entièrement quitté, il se résigna à se débarrasser de son agresseur. Maxwell semblait avoir pris 50 ans en un instant. Mais il sentait que le phénomène continuait. Il fut soudain pris d’incontinence, il n’avait plus de force dans les muscles, il voyait ses cheveux tomber à toute vitesse et bientôt, sa vue s’obscurcit définitivement. La créature, le cadavre squelettique du capitaine Maxwell dans la main, se mit à éclater de rire. Il jeta la frêle carcasse encore palpitante sur le sol. A l’impact le cadavre explosa en un nuage de cendres grises. La créature, qui venait de massacrer l’unité tout entière, quitta le Mégastore. Arrivé sur le trottoir, il inspira à pleins poumons et poussa un hurlement animal.

Le cri résonna jusque dans les sous-sols parisiens, où se trouvait l’autre unité déployée.

Le soldat qui fermait la marche se retourna, frémissant de ce qu’il croyait avoir entendu. Mais il constata qu’il n’y avait aucun bruit dans le métro, hormis les bruits de pas de ses camarades. Il se ressaisit et rejoignit les rangs du cortège d’exploration.

Mais très vite ce fut au tour de Lawrence, le colonel et chef de l’expédition, d’entendre des bruits. Il leva le poing fermé et toute l’unité s’immobilisa d’un coup. Il regarda l’écran holographique installé à son poignet droit.

-Le détecteur capte une forme de vie. Ouvrez l’œil, ordonna-t-il.

Tous les autres soldats activèrent la vision thermique de leur casque et armèrent leurs fusils. Ils scrutèrent le métro de toute part mais rien ne bougeait, ils étaient les seuls présents dans ces sombres couloirs.

-Visiblement il n’y a rien ici, lança le colonel. On continue à……..

Mais il fut interrompu lorsqu’il vit un de ses soldats disparaitre dans la pénombre. Sa vision nocturne étant activée, il avait distinctement aperçu la silhouette de l’agresseur. A première vue, il avait cru voir une sorte d’énorme chien qui s’était jeté sur le soldat. Mais soudain la créature réapparut devant lui. Et ce n’était pas un chien. Le monstre se déplaçait effectivement sur quatre pattes mais il était plus massif qu’un chien, beaucoup plus massif. Il possédait une longue queue plate comme une lame de couteau qui fendait l'air. Son souffle était imprégné de l’odeur de la mort et son grognement pétrifiait les soldats de terreur. Un à un, le monstre décimait les rangs du colonel.

La créature était puissante et extrêmement vive, aucun des soldats ne parvenait à la voir s’approcher. Impuissant, Lawrence s’escrimait à tirer sur l’animal sans parvenir à le toucher. Ce n’est que lorsque son unité fut entièrement annihilée qu’il cessa le feu. Malgré sa longue carrière dans l’armée, qui l’avait endurci au plus haut point et l’avait rendu imperméable à la panique, il sentait la peur le gagner. Il s’agitait comme une girouette pour espérer anticiper l’action de la créature. Malheureusement il ne vit pas venir l’attaque. La bête surgit sur sa gauche, il sentit un léger picotement au niveau du bassin et fut projeté sur un des grands panneaux publicitaires qui tapissaient les murs du métro. La dernière chose qu’il vit avant de mourir fut le bas de son corps s’écrouler quelques mètres devant lui. Ses jambes furent prises de légères convulsions avant de retomber, inertes. Il ne distinguait plus rien mais il sentit quelque chose s’approcher de lui, c’était la bête. Il sentit une dernière fois le souffle nauséabond du monstre tandis que la créature se penchait sur lui. Et une fraction de secondes avant de mourir, le colonel Lawrence distingua des paroles sortant de la bouche de la bête.

-Mmmorrrt aux iinnnttrrrus.

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