Bourreau des cœurs
ATTENTION, CE CHAPITRE CONTIENT DES PASSAGES POUVANT HEURTER LA SENSIBILITE DE CERTAINES PERSONNES.
Elle était arrivée.
Ce bâtiment, elle était passée devant à maintes reprises mais jamais elle n'avait eu le courage d'y entrer. Et ce soir, elle avait accepté son invitation.
Elle se tenait debout devant le porche d'un immeuble haussmannien. Elle chercha un nom sur la liste de ses habitants et sonna à l'interphone. Un son agressif retentit suivi d'un silence, pesant dans le froid hivernal de Novembre. Une voix hachée par la vétusté de l'appareil romput ce calme.
-Audrey ? C'est moi.
Un autre bip et la porte d'entrée se déverrouilla.
-Monte ! 3eme étage à gauche, termina la voix de l'interphone.
Elle n'avait jamais été une grande sportive, l'ascenseur sera une bonne option. Dans l'attente de la montée, elle se regarda dans le miroir de la cabine. Elle s'était faite belle pour l'occasion, elle avait ressortie une ancienne robe bustier rouge qui la mettait en valeur, elle voulait lui en mettre plein les yeux. Elle s'était également fait de magnifiques anglaises qui s'assortissaient de superbe façon à son brun corbeau naturel. L'ascenseur stoppa et ses portes s'ouvrirent sur un long couloir.
“Elle m'a dit à gauche, pensa-t-elle.”
Elle traversa le couloir, joliment décoré, et arriva devant l'appartement. Elle sonna, quelques instants plus tard la porte s'ouvrit. Une grande blonde apparut et l'invita à entrer.
-Fais comme chez toi, Eva.
-C'est très mignon ici.
-Merci. Assied toi dans le canapé, je t'apporte à boire.
Elle revint de la cuisine avec deux coupes de champagne.
-Ça fait plaisir de te voir en dehors du boulot. Tu es très belle ce soir.
-Toi aussi Audrey.
Elles discutèrent pendant plusieurs minutes.
-On passe à table, je t'ai préparée quelque chose de fameux.
Audrey était sur le point de se lever lorsque Eva lui retint le bras.
-Attend.
Elle se rassit.
-Qu'est-ce qu'il y a, demanda-t-elle étonnée.
-Je...je voulais t'offrir quelque chose, répondit timidement Eva.
Elle commença à passer sa main dans la superbe chevelure d'Audrey. Elles se rapprochèrent l'une de l'autre.
-Tu sais Audrey, ça fait un moment que, quand je te vois au boulot, je me sens troublée.
Eva rapprocha sa tête et l'embrassa sans hésiter. Audrey, surprise, se laissa entraîner et l'embrassa à son tour. Le silence régnait tandis que les deux femmes s'enlaçaient tendrement lorsque les yeux d'Audrey s'écarquillèrent et son visage se crispa de douleur.
-Qu'est-ce que....
Eva s'était emparée du coupe-papier qui se trouvait sur la table et le lui avait planté dans le cœur.
-Eva ? Pourquoi ?
-Parce que je t'aime Audrey. Et je veux que cet amour soit éternel.
Après une rapide agonie, Audrey s'écroula raide morte sur le canapé. Eva poussa alors la table en verre devant elle et installa le corps de celle qu'elle aime au milieu du salon. Elle alla chercher dans la cuisine un des couteaux en inox et revint devant le cadavre. Elle commença lentement à lui ouvrir la cage thoracique et fini par atteindre son cœur. Elle sectionna délicatement les artères et veines qui le retenait et le pris à pleine main. Elle l'observa un instant et se mit à pleurer.
-Magnifique......Je t'aime Audrey. Tu as pris mon cœur, je prends le tien. Nous vivrons ensemble pour toujours.
À la fin de sa phrase, elle dévora le cœur qu'elle venait de déloger. En quelques secondes, il n'en restait plus rien.
Eva posa le couteau par terre et se dirigea vers la cuisine. Elle s'essuya le visage à l'aide d'un chiffon et ouvrit le frigo. Elle bu une gorgée d'eau et.....
-Oh ! Du flan.
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