Tout doit disparaître Partie 1
-Charles de Gaulle Étoile, lance la voix robotisée du métro. Charles de Gaulle Etoile.
Comme à l'accoutumée depuis maintenant un an, je descends à cette station. Trois fois à droite puis une fois à gauche, le chemin est toujours le même. Lorsque je sors du métro, la lumière du soleil m'aveugle. On est le 10 avril et il doit bien faire 25 degrés dehors. En deux minutes, j'arrive sur mon lieu de travail. Je rentre et vais saluer mes collègues. Étrangement et malgré l'absence flagrante de clients, ils ne me répondent pas, ne prête même pas attention à ma présence devant le comptoir. L'un d'entre eux vient quand même à ma rencontre.
-Je peux vous aider, me demande-t-il simplement.
Sur l'instant je parais surpris.
-Ok les amis, je suis mort de rire. Ce n’est pas gentil de faire comme si j'étais un client.
Et je reprends ma route en direction de l'escalier qui mène à la salle des employés et aux vestiaires.
Je passe devant mon manager.
-Bonjour. Comment vas-tu aujourd'hui ?
Il paraît surpris et ne me répond pas, jusqu'à ce que j'ouvre la porte et m'apprête à descendre.
-Excusez-moi jeune homme, mais cet accès est réservé aux employés.
-Ah, toi aussi tu es dans le coup c'est ça ?
-Je ne vois pas de quoi vous voulez parler mais je vous répète que vous ne pouvez pas entrer ici.
Il commence à hausser le ton. J'ai la désagréable impression qu'il ne me reconnait pas.
-Je ne sais pas ce qu'il se passe mais je travaille ici.
-Je ne vous ai pourtant jamais vu ici avant et il n'y avait pas de nouveaux de prévus aujourd'hui. Alors veuillez sortir, s'il vous plaît.
-Mais puisque je te dis que je travaille ici. Regarde, j'ai même ma tenue sur moi.
J'ouvre ma besace pour lui montrer ce qu'il contient mais à ma surprise, seul un livre de poche et une petite bouteille d’eau y sont présent.
-Mais......
-Pour la dernière fois, je vous demande de quitter ce restaurant avant que je ne sois obligé d'appeler la police.
Je quitte donc le restaurant, sous le regard de mes collègues, qui visiblement me prennent pour un fou.
-Ça n'a pas de sens.
Je rouvre mon sac et constate que le logo présent sur ce dernier a disparu.
-Qu'est ce que ça veut dire ?
Interrogatif, je me dépêche de rentrer chez moi. Arrivé devant le portail, je sors mes clés de ma poche et utilise le pass pour ouvrir cette dernière mais rien ne se produit. Je réessaye. Toujours rien. C'est alors que je remarque que le pass ainsi que le trousseau complet n'est pas le bon, ce sont les clés pour aller chez ma mère. Je décide alors d'appeler ma copine mais son portable est éteint. J'essaye alors de la joindre à l’interphone. Après plusieurs secondes à supporter une sonnerie incroyablement exaspérante, elle finit par répondre.
-Oui ?
-C'est moi ma chérie. J'ai oublié mes clés à la maison, tu peux m'ouvrir ?
-Si c'est une blague, je la trouve de très mauvais goût.
Et elle raccroche. Je reste figé devant l'interphone pendant dix longues secondes, avant de réessayer.
-Oui, répond elle sur un ton plus hostile.
-C'est moi ma puce. Tu peux m'ouvrir ?
-Monsieur, je ne vous connais pas. Veuillez cesser de m'importuner !
Et elle raccroche à nouveau.
J'essaie de garder mon calme malgré la peur qui commence à me tirailler.
-Récapitulons. Mes collègues de boulot ne me reconnaissent plus, je n'ai même jamais travaillé là-bas visiblement et ma petite copine ne sait pas qui je suis et ne me reconnaît pas non plus. Qu'est ce que c'est que ce délire ?
Je décide d'aller voir la seule personne qui pourra sans doute m'aider, ma meilleure amie.
J'arrive sur le lieu de son travail et la demande à l'accueil.
-Désolé monsieur mais cette personne n’a jamais travailler pour nous, me répond la standardiste, un peu surprise.
-Vous êtes sûr ?
-Ah certaine monsieur.
-Merci, lançais-je, dépité.
-Bonne journée monsieur.
Oh non, ça n'était pas une bonne journée.
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