IX

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Les vacances d’hiver approchaient à grand pas. J’allais comme à mon habitude au lycée. Des fois Hugo m’y emmenait. C’était bizarre au lycée avec les profs. Qu’est-ce qu’ils devaient se dire ? Plusieurs étaient contre notre décision et ça se faisait ressentir, notamment la professeure de Maths. Tiens, par exemple, hier j’avais une heure en fin dejournée. Mme Coutu m’a appelée au tableau pour résoudre un problème. C’était sur les vecteurs,heureusement j’avais à peu près compris le cours. Je commençais mon raisonnement et j’écrivis le résultat. Juste après je remarquais une erreur dans mes calculs. Malheur ! Je n’eus pas le temps de me corriger que la prof dit :

-Quand on n’est même pas capable de résoudre un problème de ce niveau, on ne prend pas desdécisions qui ont un impact aussi grave sur votre vie. Ces jeunes d’aujourd’hui ! Grommela-t-elle.

Dans ces cas-là je ne baisse pas les yeux. Je m’en tape de ce qu’elle dit. Ce n’est pas elle qui porte un enfant à 16 ans, qui a des nausées, les nibards qui enflent comme des ballons de baudruches… Non, alors je soutiens son regard. Jamais je ne baisserais les yeux ! Le regard des profs ne me fait rienn c'est bizarre mais c’est plutôt ceux des élèves sui me précoccupe. Ils sont capables de vous juger qu’avec leurs yeux et c’est ultra difficile. Les plus populaires peuvent vous détruire en claquant de doigts. Pour l’instant personne ne le sait et c’est tant mieux ! Heureusement aujourd’hui c’est le dernier jour avant les vacances mais aussi le jour de l’échographie. Avec Hugo, on s’est retrouvé devant le portail et on est partis. Arrivé dans la salle d’attente on a discuté. Puis on nous a appelés et on est rentrés. Tout s’est passé comme la dernière fois sauf que cette fois Hugo n’hésita pas à venir. Le docteur me demanda si je voulais connaître le sexe. J’hésitais, regarda Hug oen attente de ma réponse et je répondis que je voulais avoir la surprise. Hugo ne rechigna pas. Il imprima les photos qu’on glissa dans le carnet de suivit et on est partis. Hugo m’a ramené chez moi et on s’est embrassés. Je n’avais pas vus que mes parents arrivaient chargé de sac de la voiture. Mais oui !!! C’est aujourd’hui qu’on part à la campagne ! Du coup, j’ai dit au revoir à Hugo, j’ai regroupé mes affaires fissa et je suis montée dans la voiture. De là je faisais coucou à Hugo. On arriva à Bonneveau, notre maison de campagne, vers sept heures du soir. Je tombais de sommeil et je me réfugie alors dans mon lit. Le lendemain matin, je me réveille avant tout le monde. Je me prépare un chocolat chaud et je vais au hamac. Le jour se lève, c’est magnifique. Je n’ais sur moi que mon pyjama et un plaid. Soudain je sent un truc bouger en moi. Ça ressemblait à des papillons qui ne demandent qu’à sortir. Mon bébé bougeait ! Ce petit être en moi donnait le premier coup de son existence. Le premier signe physique de sa présence. Je me vois faire une grimace indescriptible, un mélange de surprise, d’incompréhension et de satisfaction. La bouche ouverte, la main posée sur mon ventre pour tenter de le calmer. J’étais heureuse, assise dans mon hamac à regarder le soleil se lever.

-Évelyne ca va ? Surprise je me retournais et je vis Marcel.

-Euh… oui oui... J'étais pris de cours.

-Toi tu me cache quelque chose ! Je me trompe ? Ta tête en dit long sur ton état d’esprit ! Il commença à rire. Ce rire m’avait manqué. Il a raison, je ne peux pas lui cacher ce genre de choses. Pas à lui.

-T’as raison. Je retirais doucement le plaid qui mecouvrais et cachais mon ventre. Je… je suis enceinte de quatre mois et demi...

-Il est d’Hugo n’est-ce pas ? Me dit-il sans jugement, je hochai un oui de la tête. Bon ba, félicitation! Je crois que c'est ce quo'n dit dans ces cas-là. C'est le premier qui disait ça: félicitation!

Encore une fois, le bébé tapât de toutes ses forces comme pour remarquer qu’il était là lui aussi. Je refis une grimace et je m’inclinais un peu.

-Ev’ ça va ??? Demanda-t-il un peu surpris. Je lui souriais.

-Donne ta main. Il me la tendit. Tu sens ? C’est la première fois qu’il bouge... surement en l’honneur de son tonton préféré ! Marcel rigola. Ce que j’aime chez lui, c’est que quoi que je fasse, je sais qu’il sera de mon côté.

Une semaine après, on fêtait Noël, on a tous eu des cadeaux cools. On n’est pas allé au repas de famille de un parce que maman ne voulait pas voir son père (ils sont en froid de puis que mamy s’est suicidé), de deuze : un sweet ce n’est pas très chic pour un réveillon. Donc on a fêtés ça entre nous. Là au moins je peux m’habiller comme je veux. On était sur le canapé, en famille. Ma mère me parlait de ses deux grossesses et elle me donnait des conseils. Mon bébé gigotait toujours. On alla se coucher vers minuit. Les jours suivants je passais le plus claire de mon temps dans le hamac. Plusieurs fois Marcel vint me taquiner. Il est tellement gentil ! Il me raccompagnait même chez moi. À chaque fois je lui réplique que je n'étais pas en sucre, ni malade ! Il est comme ça Marcel : il aide tout le monde sans rien demander.

Les vacances sont passées si vite. Une fois rentré sur Paris, je savais déjà que ça allait être dur. Quand je suis rentré chez moi, je reçus un message de la part d’Hugo : ‘’Évelyne, je suis désolé mais mes parents ont décidés de m’emmener avec eux lors d’un voyage d’affaire pour me montrer leurs métiers. Je vais devoir m’absenter deux ou trois mois et crois-moi ça me fend le cœur mais je ne vous abandonne pas, promis. Je reviens vite. Je t'aime’’. Mon premier réflexe fut de l’appeler, je tombais alors sur messagerie. J’étais dépitée. Deux mois minimum sans lui. Moi qui pensais qu’on allait faire des choses ensemble. Si, j’avais un peu l’impression d’abandon. Il partait loin, laissant sa petite amie, accessoirement la mère de son enfant. Il aurait pu m'appeler quand meme! Une seule pensée me rassurait : il reviendra avant la naissance de notre enfant. Il sera là et c’est tout ce que je veux.

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