C’est la rentrée, les élèves se retrouvent sur le parvis du lycée. Ils discutent de leurs cadeaux, de Noël, de leurs vacances...Je retrouve Julie et Théa à côté de la grille, elles semblent se disputer. À propos de quoi ? Je n’en sais rien mais je ne vais pas tarder à savoir. J’interromps la discussion avec un grand ‘’Salut les filles !’’. Julie me regarde de haut en bas.

-Quoi qu’est ce qui y a ? J'étais quand meme un peu inquiète.

-Non rien...

-Julie veut quitter le groupe à cause de tu sais quoi. Balança Théa. C’est dégeulasse, dis le Ev’ ! J’étais sure qu’une de mes amies allait me laisser tomber. Qu’importe, je ne peux pas l’obliger à rester. ‘’Tant pis’’ pensais-je.

-Julie, fais ce que tu veux. Je ne veux surtout pas t’imposer ça, je comprends. Pars si tu veux mais je te demande une seule faveur : ne dis rien à personne, je t’en supplie.

-Ok. Salut. Julie alla vers un autre groupe de premières. C’est la dernière fois que l’on s’est parlée.

-Mais tu ne vas pas la laisser partir à cause de ça. Elle est sans cœur !

-Théa, c’est son choix et je le respect. Je comprendrais si toi aussi tu voulais partir… Elle s’empressa de dire :

-Il est hors de question que je te laisse dans cet état. Il lui faut bien une tata gâteaux à ce petit bout non ?! Elle chuchotait. Et puis tu ne pourrais pas vivre sans moi. Dit-elle enriant. La cloche sonna le début des cours. Je lui expliquais qu’Hugo était partit deux mois avec ses parents. Elle était choquée.

-Les mecs dégagent toujours à la première occase. C’est dégeulasse de te laisser comme ça. Tu vas faire comment ?

-Heureusement que je t’ai toi. Et on s’est mis à rire comme avant.

J’ai dû aller trois fois aux toilettes. Apparemment c’est normal à cause du bébé qui presse la vessie. Une fois, je surpris une conversation entre deux populaires de premières sur quelqu’un. Mon souffle se coupa. Elles parlaient d’une élève enceinte. Parlaient-elles de moi ? Un prénom sortit après un long moment de stress : Marine. Ouf ! Ce n’est pas moi ! Je sortis peu après du lycée avec Théa pour aller au gymnase à côté. Certes je ne pouvais pas faire de sport mais ce n’était pas une excuse pour sécher. J’étais un peu à l’écart dans les gradins pour prendre des notes. J’en profitais pour faire des fiches de révisions pour le bac. Un groupe de filles populaires vint me voir. J’étais mal !

-Ouaich’ pourquoi tu fais pas sport toi ? Demanda une fille black avec les cheveux vert, un gilet rose fluo et les dernières chaussures de Nike.

-Ça ne vous regarde pas. Lui répondis-je.

-Ouuuh, elle à son certificat médicale la demoiselle ? Commenta une autre. Ça commençait à me saouler. Tu t’es fait bobo quelque part ? Continua-t-elle avec l’appui de ses copines. On nous dit d’ignorer les gens comme ça, facile à dire !

-Un problème ? J’avais toujours la tête dans mes fiches. Excusez-moi, avec le chahut du match je ne vous entends pas. Je finissais d’écrire ma phrase, posa mon stylo, relevais la tête et les fixa. Ouais j’ai un certificat. T’es jalouse ? Tu peux pas demander à tes petits copains mafieux d’en faire un ? Quel dommage, j’ai plutôt la belle vie ici. Dommage. Allez salut, allez bizuter quelqu’un d’autre. Vous perdez votre temps avec moi. Ciao. Je les regardais s’en aller d’un air désolé. C’est à ce moment-là que le sifflet retentit. Théa arriva en sueur, je lui tendis sa bouteille d’eau, m’empêchant de rire. Elle ressemble tellement à un piment rouge après le sport, c’est à mourir de rire ! ‘’Aller, c’est bien pour ton régime’’ dis-je parce que Théa était un peu rondelette et avait décidé de faire un régime. Allez savoir pourquoi, je trouve qu'elle est très bien comme ça.

On est ensuite rentrées chez nous. Je décidais de changer d’air et d’aller faire un tour au club de babyfoot. Bien sûr je n’en fais pas parce que c’est jugé trop dangereux par l’obstétricien. J’averti Camille que je partais faire un tour au babyfoot. Je pris ma trottinette mais je la reposais immédiatement en pensant qu’avec une casse-cou comme moi, je pouvais tomber et ainsi me mettre en danger moi et mon bébé. J’y allais donc à pied. Rien n’avait changé. J’avais chaud, très chaud sous mon manteau. Luigi (mon coéquipier avec qui je joue le plus) m’à proposer de jouer. Proposition que j’ai refusé difficilement. Je m’étais vider la tête un moment en les regardant jouer, ça ma fait du bien. Quand je suis revenu mes parents n’étaient toujours pas rentrés : des réunions j’imagine. J’ai couché Camille et puis j’ai révisé en vue du bac. Vaut mieux que je révise avant l’arrivée du bébé. J’ai dû m’endormir sur mon bureau puisque je me suis réveillée le lendemain aves la trace de mon stylo sur la joue. J’étais encore plus assidu en classe. Ce bébé surprise n’allait pas changer mes plans!