XIV
On est entré main dans la main sauf que cette fois, ce n’était pas la main d’Hugo. On s’est assises au bureau pour un bref examen psychologique avant l’échographie. Je lui ai répondu que c’était dure mais que maintenant je tiendrais le coup. Il demanda qui était mon accompagnatrice. ‘’Mme Frayesh, professeur d’anglais d’Evelyne. Je la soutiens durant sa grossesse.’’ Répondis-t-elle.
-Frayesh, Frayesh… Ça me dit quelque chose… Laissez-moi réfléchir… J’ai une mémoire de poisson rouge ! Cette blague nulle à quand même détendue l’atmosphère. Vous pouvez enlever votre sweet, et remonter votre t-shirt. J’exécutais ces ordres. J’ai alors enlevé mon sweet. Qu’est-ce qu’il faisait chaud là-dessous ! Une libération ! Je m’installais sur la chaise suivi du médecin et releva mon t-shirt. Naturellement Mme. Frayesh posa son regard sur mon ventre. Effectivement, j’avais pris pas mal. Elle croisa mon regard et elle vint me tenir la main. J’en avais besoin. Comme les dernières fois, il étalât la crème sur mon bidon et regarda l’écran. On avait tous le regard fixé vers l’ordinateur. Un petit être noir et blanc se dessinait. J’étais contente de le voir !On entendait aussi son cœur. Je me rappelais la première fois que je l’avais entendu. Il imprima et me donna la photo que j’ai ensuite mise dans mon sac à dos. Ça a duré en tout 5 minutes. Ensuite j’ai enlevé le gel, et remis mon t-shirt. On revint au bureau. Le médecin fit un bref résumé :
-Bien, examen du 7ème mois parfait ! On va pouvoir déterminer la date du terme. Si je calcule bien, ce sera au environ du 16 mai. Déjà que vous montrez des signes de fatigues, je conseillerais un repos fin...début mai.Vous allez devoir repasser, je préfèrerais vous voir une deuxième fois. Disons dans un mois ?
-Oui ok mais je ne vais pas arrêter l’école ?demandais-je, inquiète.
- Non mais c’est prendre le risque d’avoir une naissance prématurée. Je pense qu’il serait préférable de rester alité fin avril.
-C’est non. Ma décision est prise, je ne quitterais pas le lycée. Le médecin n’était pas rassuré du tout mais voyant que je ne lâcherais rien il abandonna. Comme je m’entête à le dire, ce bébé ne m’empêchera pas d’étudier. Une fois sortie du bureau, mme.Frayesh m’emboite le pas.
-Tu es sur de vouloir rester au lycée jusqu’au bout ?
-Oui, madame, c’est gentil mais vous n’arriverez pas à me faire changer d’avis! Lui répondis-je sure de moi. J’ai pris ma décision.
-Déjà, à ce stade, tu peux m’appeler Myriam. Commença-t-elle. Deuxièmement, je m’inquiète c’est une grosse décision pleine de conséquences. On ne sait jamais tu sais ?!
Je grommelais un oui. Juste avant de partir, le médecin arriva. ‘’Maintenant je me rappelle ! Mademoiselle Frayesh, c’est ma tante qui s’est occupé de vous. Madame De la tour, ça ne vous dis rien ? Le visage de la professeure devint blême. Elle répondit un vague oui. Elle sortit précipitamment, me tirant par la même occasion. Mon carnet de santé sous le bras, accompagné de mme.Frayesh… enfin Myriam, je rentrais chez moi. C’était un peu bizarre comme atmosphère. Elle a insisté pour me raccompagner, elle voulait voir mes parents. Lorsque je sonnais à la porte, je ne m’attendais pas à voir mes parents à l’entrée. Eux étaient surpris de voir ma prof d’anglais.
-Bonjour, Myriam Frayesh, professeur d’anglais d’Evelyne. On a du se voir à la réunion parents profs en début d’année.
-Euh oui…oui bien sûr. Mes parents étaient surpris, je peux les comprendre ! Et bien entrez… entrez.
-Voilà, j’ai raccompagné Evelyne après son examen médicale. Je voulais vous parler…entre adulte.
Mes parents se tournèrent vers moi, les yeux ronds comme des pastèques.
-C’était aujourd’hui ? Pour quoi tu ne nous a rien dit ?
-Euh… Peut-être parce que la dernière fois que je vous ai prévenus, vous avez ‘’oubliés’’ de venir. J’accentuais bien les guillemets. Il y avait un semblant de tension dans l’air. Nous sommes enfin rentrés dans le salon, ma mère a proposé un café à Myriam qui a d’ailleurs accepté. Elle est allée dans la cuisine, a sorti une assiette et y a mis quelque cookies. Elle a ensuite sortis trois tasses et y a versé le café. J’étais un peu surprise car d’habitude, ils ne prennent pas de café le soir sauf quand ils s’attendent à une mauvaise nouvelle. Ma mère arriva avec les tasses de café et les cookies qu’elle déposa ensuite sur la table tunisienne disposés devant le canapé. Myriam s’est installée à côté de moi et mes parents sur les tabourets. Mes parents me demandèrent d’aller dans ma chambre. J’étais trop fatiguée pour leurs tenir tête. Une fois changée, j’ai mis la photo dans l’album photo et je m’installais dans mon lit. De là, je les entendais parler. J’entendais des bribes. ‘’Elle s’est effondrée… Pleurée… Va craquer… Pas soutenue… S’occupe de son frère… Epuisant… ‘’. Après ça, Myriam est partie. Mon portable sonna : Hugo.
-Hugo ? Hugo !!! Enfin ! Tu m’as tellement manqué ! T’es où là ?
-J’arrive, je suis à Charles de gaulle. C’est bon je ne te quitte plus ! Je viendrais te voir demain après les cours. Promis.
-Promis, je retiens je t’attendrais au lycée. Bisous. Je t’aime Hugo. Sur le coup j’ai failli hurler que j’étais heureuse. Mon Roméo est enfin de retour!
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