XV

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J’étais allongée dans mon lit à contempler cette photo dans l’album. J’étais encore toute contente de cet appel quand mes parents sont entrés dans ma chambre et se sont assis à côté de moi. Ils avaient l’air gênés. Ça sentait le roussi. Mon père a pris la parole :

-Voilà, chéri, ta professeure nous a dit que tu ne te sentais pas bien ici. C’est vrai ?

-C’est en partie vrai, mais maintenant c’est supportable. C’est sûr, c’est compliqué mais je gère. J’étais fatiguée. J’ai pleuré et vider mon sac, maintenant ça va.

-Bon et bien parfais. Justement… On… on va s’absenter deux semaines en Indes pour le boulot. Ca a eu l’effet d’une bombe. Hugo et maintenant mes parents ! Mais qui va s’occuper de nous ? J’étais paniquée, j’avais du mal à respirer.

-Mais pourquoi ? Je veux dire vous nous laisser deux semaines tout seuls, ici ?

-Pas du tout ! On n’est pas irresponsable quand même ! J’ai un séminaire de deux semaines à Mumbai et ton père doit se déplacer pour une présentation de son métier à New Daily. Jamais je ne vous laisserez seule ! Ta professeure s’est montrée très proche de toi donc elle s’est gentiment proposée pour vous garder les 15 jours. Elle va habiter ici ! N’est-ce-pas géniale ma chéri ?!Ma mère attendait ma réaction. J’étais tellement sous le choc que je n’arrivais plus à respirer normalement. Je ressentis alors une violente crampe au bas ventre. Je me tordis de douleurs ! Je criais. J’ai eu ces crampes à quatre reprises. J’avais mal, j’avais peur. Il fallait que mon bébé reste encore au chaud! Il ne pouvait pas sortir maintenant ! Ma mère s’écriât que c’était trop tôt, que le bébé ne pouvait naitre maintenant ! Mes parents, paniqués, appelèrent le médecin obstétricien en urgence. Celui-ci leurs dit qu’il fallait chronométrer le temps entre les contractions, que je boive de l’eau car ce n’était peut-être que des fausses contractions. On a effectué toute les consignes du docteur et en effet, ce n’était que des fausses contractions. Quel soulagement ! Ca fait horriblement mal mais après j’étais tellement épuisé que mes parents me fichèrent la paix. Je ne voulais pas les voir.

Quand je me suis réveillée le matin suivant, un plateau trônait sur mon bureau (qui fait aussi office de table de chevet). Il y avait là mes vitamines, une orange coupée en deux, un grand verre de lait, un pain au chocolat et une lettre. ‘’Ma fille, après les évènements d’hier, tu n’iras pas en cours cette semaine. Le médecin a dit : repos ! Je sais c’est contre ta conviction mais il vaut mieux, pour toi et le bébé que tu portes, que tu te reposes. J’ai justifié tes absences ce matin. Tout va bien, Myriam s’occupe de tout. Reposes-toi bien ! Bisous, ta maman qui t’aime. PS ; nous sommes surement dans l’avion au moment où tu lis cette lettre.’’ Je ne touchais pas au plateau, dégouté par la lettre. Mais l’odeur alléchante du pain au chocolat me fait toujours craquer. Trahison ! Tant pis pour la balance ! En deux en trois mouvements, l’assiette était vide, l’orange mangée et le verre de lait à moitié vide. Je me rendormais ensuite. Trop fatiguée pour me lever. C’est fou comme on est paisible quand on dort. Notre esprit nous emmène loin, si loin. On se sent planer, voler… J’ai envie d’y rester mais il est quand même 14 heures et demi. La routine reprend. Je me lève même si je n’en ai pas le droit. Je vois de moins en moins mes pieds ! J’enfile mon meilleur ami : le pantalon à bandeau (un vrai confort ce truc-là) et mes chaussons. On reverra pour le style plus tard ! J’étais assise devant la fenêtre du jardin quand j’aperçu Myriam par cette même fenêtre. Qu’est-ce qu’elle fait là ? Les cours on commencés il y a bien longtemps !De l’autre côté elle me fait signe de lui ouvrir. Je me lève, marche d’un pas presque mécanique et tourne la poignée. La drôle de dame sourit et dit :

-Je passais par là et je me suis dit que je passerais. Je ne te dérange pas au moins ?

-Euh non, non, entrez. Dis-je un peu mal à l’aise. Quand la prof à qui vous lui mettez le plus de vent entre par votre fenêtre vous avez de quoi être ridicule un moment ! Elle remarque les photos de notre famille avec ce même sourire au coin des lèvres et reprend :

-Puisque tes parents m’ont désigné pour m’occuper de vous pendant leurs absences, ils m’ont donné la permission de m’installer le temps qu’il faudra ici. Et effectivement elle avait aux bras un sac rempli d’affaires je suppose. Elle a déposé le sac à côté du canapé et est allé à la cuisine. Autant vous dire que l’espace bureau, le salon, la cuisine et le couloir menant aux chambres ne sont pas séparés par des portes.

-Je n’ai pas cours le lundi après-midi. Tu n’es pas venue en cours et vu que je dois te surveiller, me voilà ! Pourquoi n’es-tu pas venu en cours ?

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