XXXIII
J'étais donc là, assise à essayer de gérer la situation comme je le pouvais. Théa est arrivée à mon secours : ''laissez-la allez à l'infirmerie, s'il vous plait!''. Elle s'était déplacé discrètement jusqu’à moi et était maintenant à mes côtés. La douleur était insupportable et revenait toute les dix minutes. J'avais l'impression qu'on m'écrasait les entrailles comme si mes muscles se déchiraient à l'intérieur de moi. Ca faisait horriblement mal ! Je ne me contrôlais plus… Et puis je me suis rappelée du livre emprunté à la médiathèque. Respirer. J'ai tenté de respirer profondément mais le fait que tout le monde me regarde de m'aidais pas du tout. J'ai abandonné et je me suis levée.
-Je n'ai pas besoin de votre bénédiction voyez. J'ai besoin de partie et j'irais avec ou sans votre accord. Je n'en pouvais plus, j'avais ma main posé sur une de mes hanches et je n'avais pas fait attention mais on voyait mon pantalon trempé et un rebond se démarquait au niveau de mon ventre. La honte... pas le temps de s'occuper de mes sentiments, une contraction m'a fait perdre le peu de force qu'il me restais dans les jambes. Je suis retombée sur ma chaise violemment. La prof venait de comprendre, elle s'est précipité vers moi en s'excusant. Elle a demandé à Théa de m'emmener à la vie scolaire pour appeller les pompiers et bien sûr, elle a accepté. On est donc partit, il était onze heures trente-cinq. ''Ca va aller ok ? Je t’emmenes à la vie scolaire.'' Théa tentait de me rassurer mais c'était pas gagné. J'avais toujours aussi mal mais Théa comptait l'écart entre les contractions : on en était à cinq minutes d'intervalle. On était presque arrivé quand j'ai sentit que ça n'allait pas tarder. Je ne pouvais plus marcher, j'avais trop mal pour ça. Alors Théa m'a déposé contre le mur et est allée prévenir un surveillant. Je me suis laissée tomber, je souffrais tellement et je m’empêchais de hurler en me mordant la main à chaque nouvelle contraction. Elle était couverte de morsure ! Je pleurais de douleur ! Théa est revenue avec une surveillante, elles se sont précipités vers moi. L'adulte s'est agenouillé vers moi et m'a pris la main. Elle a demandé à Théa d'aller voir si l'infirmier était là. Elle y est allée mais deux minutes après elle est revenue, seule. Essoufflée elle a dit qu'il n'était pas là, qu'il avait été appelé en urgence dans un autre lycée. Jamais là quand on a besoin de lui ! Ca m'a encore plus paniqué ! J'étais donc là, assise contre le mur. On était dans le hall d'entrée, à même pas 10 mètres de la vie scolaire. En face de moi, il y avait de grandes portes vitrées qui accèdent à la cour. Mais ce n'était pas du tout un endroit pour accueillir un bébé !!! J'avais extrêmement peur de ce qu'il allait se passer.
-Ok ok, Théa, reste avec elle, je vais appeler une ambulance. A-t-elle dit elle aussi paniqué que nous. Elle a pris son téléphone et a composé le numéro du SAMU. C'est à ce moment là que Mme. Frayesh est arrivée. O nonnn mais c'est pas vrai !!! Cette journée est la pire de toute ma vie !!! C'est pas possible ?! Elle s'est précipitée vers moi. ''Mais qu'est ce qui se passe ici ???'' a-t-elle demandé. Théa lui a expliqué que j'avais perdu les eaux au cours précédent et que j'avais des contractions de plus en plus rapproché, une sorte de résumé en vingt secondes. Myriam a pris ma main et m'a dit de ne pas paniqué mais de respirer. ''Le petit chien ok ?'' et on faisait le petit chien ensemble pendant que la surveillante appelait.
-Oui bonjour, oui, ici le lycée Champollion, j'ai une élève qui a perdu les eaux là ! S'il-vous-plait, il arrive, venez vite !
-Ok, ok, il me faut des informations concernant l'élève. Elle avait mis son portable en mode au parleur pour qu'on puisse entendre les instructions. Elle a quelle âge ? Théa a répondu que j'en avais bientôt 16. Ok et elle est a combien de mois de grossesse ? A-t-il demandé, là la surveillante à donner le téléphone à Myriam.
-Oui, allô, bonjour, je suis la professeure d'Evelyne. Oui. Oui elle est à terme je crois mais les contractions sont de plus en plus rapprochées. Euh, je crois de deux minutes. Elle regardait l'horloge. Ok, très bien. Attendez, quoi ?!
-Le temps qu'on arrive, le bébé sera déjà là ! C'est ce qu'on a entendu. Ca m'a pas du tout rassuré mais au contraire ça m'a encore plus stressé !
-Euhh...Okay...d'accord. Elle a posé le téléphone par terre. Evelyne, je suis désolé mais tu vas devoir accoucher ici. Elle a donc descendu mon pantalon et accessoirement ma culotte à mis genoux. J'avais tellement mal que je me suis laissée faire. Je n'avais pas la force de me débattre. Ensuite elle a regardé et a vu ce que je n'aurais jamais voulu qu'elle voit. Tant pis, j'avais trop mal, je pleurais de douleur. La seule chose qui pouvait me réconforter c'était Hugo. Je m'entendais le demander. Théa, cette fille géniale, est partit le chercher. Elle savait ce dont j'avais besoin. Elle a monté les escaliers et a toqué à la porte de sa classe. Elle a ouvert et…
-Hugo ? Viens vite ! Évelyne a besoin de toi là ! Elle n'a même pas pris la peine de dite bonjour au professeur. En moins de deux Hugo courrait derrière elle. Quand je les ais vus arriver j'étais contente. Un peu de joie dans cet pagaille.
-Hugo !!! Je pleurais et s'est précipité et a est venus me prendre la main.
-Mais...mais qu'est ce qui ce passe ??? Il était dans l'incompréhension total ! J'ai voulu lui répondre mais une contraction ne m'a pas laissé le temps. Juste après cette contraction, j'ai eu envie de pousser. Myriam était toujours en ligne avec le SAMU. Elle leur expliquait la situation au fur et a mesure. C'était vraiment la panique. Elle m'a demandé si j'avais envie de pousser et je lui ai répondu que oui. Je ne savais pas quoi faire, Hugo essayait tant bien que mal de me rassurer. Il me baisait le front et m'encourageait à pousser. Voyant Myriam donner son feu vert, par terre, les jambes écartées, je poussais de toute mes forces. Des cris s’échappaient de ma bouche. J'avais peur, j'avais mal, je paniquais à mort mais je poussais toujours. Je ne pensais plus à rien sauf à ça.
-Evelyne je vois la tête ! Continue. Je pleurais de douleur, j'avais l'impression qu'on me déchirait les lèvres. J'ai senti sa tête passer. Ca été très dur mais en même temps donner naissance c'est quelque chose d’indescriptible.
-Ca y est la tête est sortit.
-Très bien, vérifiez que le cordon ombilical n'est pas autour du cou. Elle était toujours en ligne avec le SAMU. C'est ce qu'elle a fait. Elle a passé sa main autour du cou et…et…
Annotations
Versions