Zibeline
Pelouse, Zibeline, Cri, Massage, Ombre
À l’ombre des cerisiers d’Hokkaido, étendu sur la pelouse verdoyante, entre les cris des villes et le calme rural, une zibeline se délectait du massage éolien.
Longtemps, elle avait erré, sillonné l’île à la recherche du repos. D’un temple taoïste, aux confins des grottes humides bordant la côte rocailleuse, l’animal, tout juste en âge de trotter sur ses quatre pattes soyeuses, n’aspirait qu’à la paix. Lui n’avait jamais voulu blesser autrui, pourtant les citoyens du soleil levant le recherchait.
Sa fourrure velouteuse avait le don, disait-on, de guérir des maladies et protéger du mauvais œil. Par ces temps troublés, c’était là tout ce dont l’Homme avait besoin : se réfugier derrière un grigri, occulter la réalité flétrie. Tant pis si la vie d’autrui en faisait les frais.
Immortelle, chien, flamme, quatre, attrayant
Un matin donc, quatre chiens tourmentés avaient arraché sa mère au terrier. L’Homme dans toute son avidité, avait emporté ses sœurs par la fureur des braises quelque temps après. Elle revoyait sans cesse l’image, immortelle, de ses semblables consumées lentement par les flammes, sous les applaudissements d’écoliers, pour qui ce massacre n’était qu’un pur produit de divertissement. Un spectacle attrayant, sanctionné seulement d’un devoir sur table.
Annotations