Max le destin d'un virtuose
Max, un véritable artiste dans l'âme, se distinguait par sa passion pour le violon, un instrument qu'il maîtrisait avec une virtuosité technique remarquable et une expressivité émouvante depuis plus de trois décennies. En tant que membre éminent du groupe de musiciens renommé, le Diner Floy, il avait traversé maintes péripéties et changements de nom et demeurait toujours le pilier et le porte-parole de cette formation. Son engagement, sa politesse, et son respect envers les autres lui avaient valu l'admiration et l'affection de tous ses pairs.
Pourtant, malgré son implication dans la musique, Max menait une vie paisible, préservait sa famille de tout stress et se consacrait avec une pleine conscience à sa femme et à leurs deux enfants qu'il chérissait tant. Il nourrissait des aspirations pour ses enfants et espérait secrètement qu'ils hériteraient de sa passion pour la musique et rejoindraient un jour le groupe. Cependant, il savait que leurs propres rêves et aspirations pourraient les éloigner de ce chemin tracé.
Sa fille aînée, Sandra, âgée de dix-huit ans, était sur le point de célébrer son anniversaire et aspirait à une carrière de mannequin. Malgré le violon offert par Max pour son onzième anniversaire, l'instrument était resté inutilisé, relégué à l'oubli alors que Sandra se concentrait sur ses études et son désir de parcourir le monde à la recherche de son propre bonheur et de sa vocation.
Max soutenait sa fille avec amour et respectait ses choix, bien qu'il ressentît parfois une pointe d'inquiétude quant à son avenir. Lorsque Sandra annonçait son départ imminent pour Dubai, il exprimait ses craintes quant à son absence et à ses études et témoignait ainsi de son attachement paternel.
« Papa, je pars pour quelques jours. Ne t'en fais pas, je serai de retour pour mon anniversaire », déclarait Sandra d'une voix enjouée alors qu'elle se hâtait vers le taxi qui l'attendait.
« Non, non ! Ne pars pas encore ! J'ai tellement besoin de toi à mes côtés, et tes études... », répliquait Max d'une voix empreinte d'inquiétude.
Mais les mots de Sandra étaient emportés par le vent de ses aspirations : « Je dois y aller ! Au revoir, mon cher papa ! Je vais là où le vent me mène ! Ciao ! »
Et sur le pas de la porte de leur élégante demeure, Max laissa partir sa fille, tandis que ses pensées l'accompagnaient dans son périple et mêlaient inquiétude et espoir pour l'avenir de Sandra.
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Tête pensive, épaule affaissée, l'attitude retirée de Max rappelait le tableau d'un bal de bienfaisance, où une jeune princesse se retrouverait seule, abandonnée par son cavalier. Confronté à des symptômes d’addictions, Max se réservait le droit de submerger sa peine par une bonne cigarette. Même si cela lui procurait un surplus de courage, la peur de manquer de cet élan le poussait à s'éloigner de la porte et à se diriger vers la chambre de son fils, Euriphate.
Il trônait dans un espace concis où la moindre sonorité résonnait dans tout l’intérieur. Sa progéniture avait 13 ans et, vacant à ses occupations, Max s’était rendu compte bien vite que son fils adorait la musique tout comme lui.
Euriphate n'était pas initialement destiné à la musique. Après un accident domestique qui avait endommagé la paume de ses mains, il souffrait lorsqu'il tentait de jouer d'un instrument. Sa solution était de recourir à des gants hermétiques. Malgré ce petit inconvénient, le piano s'imposait comme l'instrument le plus approprié à sa personnalité. Elle alliait douceur et rigueur.
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