la ronce aux épines : la cigarette, première partie
Max, le violoniste, attrapeur de sons doux et entraînants, avait forgé sa réputation non seulement grâce à son talent exceptionnel, mais aussi à son charisme indéniable. Il entretenait des relations amusantes avec sa femme et préférait la taquinerie aux conversations sérieuses. Dans un moment de complicité, juste après avoir canaliser l’énergie de leur fils par du repos, il lui avait glissé à l'oreille avec un sourire espiègle :
-"Oh bravo ! Tu as réussi à geler les rêves d'Euriphate. Tu mériterais la médaille de la femme la plus enquiquineuse !"
De son côté, Gysneil se laissait, sur les affres de l’émotivité d’une mère, aller à quelques confidences, bien qu’avec une touche de fierté, sa marque de fabrique :
-"Mon fils ne doit pas se perdre dans des rêveries irréalistes. Il doit viser d'abord le diplôme, puis se consacrer à la musique."
Malgré son désir intensif d'emmener son fils dans son sillage musical, Max se heurtait à la barrière restrictive imposée par sa femme. Contraint de mettre un frein provisoire à ses ambitions pour son fils, il se retrouvait plongé dans les eaux troubles du tutorat, loin de l'éclat des projecteurs qu'il affectionnait tant.
Max avait bâti sa réputation au fil des années et rendait hommage à son public à chaque concert. Il faisait partie d'un trio où chacun avait son rôle bien défini : un accordéoniste et un bassiste, tous deux les frères Pineaux, complétaient sa formation. Ensemble, ils formaient le groupe Diner Floy, dont leur énergie contagieuse et leur expressivité corporelle remplissaient les salles.
Après chaque représentation époustouflante, d'une durée d'environ deux heures et demie, Max et ses compères se retrouvaient en coulisses, souvent pour une inhalation peu recommandable : la cigarette.
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