un combat contre soi même et préparation du spectacle

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Max, dans son rôle de policier, se voyait offrir l'opportunité de changer ses habitudes. Rigoureux dans sa fonction d'agent en chef de quartier, ce méticuleux était confronté à des défis auxquels ce colosse d'1m90 était préparé. La paperasse administrative, les fouilles corporelles, les poursuites en cas de délit de fuite : les affres d’incivilités faisaient partie du quotidien dans la jungle toujours aussi impitoyable des aventures de cet homme mélancolique, dont la plus grande bataille serait de vaincre le tabac.

Une, puis deux, puis trois : trois minutes à peine s'étaient écoulées et il allumait déjà une nouvelle cigarette dans l'espoir de se calmer. Les cigarettes étaient indissociables de sa vie, et rien ne semblait pouvoir le détourner de cette habitude. Le désespoir l'envahissait.

En effet, comment parviendrait-il à retrouver son état avant la prise de nicotine ? Plus de 30 ans avaient passé depuis que ce gaillard inhalait cette fumée. Une mauvaise passe avait été le déclic dans la vingtaine. En effet, désorienté par son manque d'insertion dans la société, chômeur et avec des maigres ressources financières en poche, ce jeune homme avait cherché à s'évader par le biais d'une drogue, et il avait choisi les douces émotions que procurait la cigarette. Et, la manière dont Max aspirait la fumée évoquait plus une cheminée en marche qu'un être humain.

Cet amoureux de l'ordre confiait à sa femme son désir ardent d'en finir avec la cigarette. Bien que perplexe face aux intentions de Max, sa chérie lui répondait : "C'est bien, mon amour. Tu as décidé de t'en débarrasser, mais comment comptes-tu t'y prendre ?"

"Je ne sais pas. Peut-être que si j'invoquais le ciel, il pourrait m'aider", répondait-il, désespéré. Les tentatives infructueuses de cet homme athlétique pour se libérer d'une relation toxique laissaient perplexe.

Alors que ses subalternes continuaient à répertorier les infractions mineures, Max envisageait de susciter l’avis de son généraliste et allait lui demander des précieux conseils pour arrêter le tabac. Lorsqu'il se retrouvait face à son médecin de famille, celui-ci lui déclarait : "Je suis prêt à vous aider. Mais sans votre volonté, nous sommes comme dans une maison sans fenêtres. Agissez et trouvez par vous-même une méthode dont les effets de sevrage ne seront pas traumatisants. »

Perturbé par les paroles de son médecin, le pourfendeur de justice se creusait les méninges à la recherche d'une solution, mais aucune ne se dessinait à l'horizon.

Sa femme, toujours d'un soutien indéfectible, venait aux nouvelles et lui disait : "Ne t'en fais pas, mon chéri, tu y arriveras. Reste détendu et viens vers moi, nous allons préparer le nouveau thème musical pour demain soir. »

Cet ami, dont la bienveillance aurait été la bienvenue dans chaque foyer, rassemblait ses compagnons du groupe. À l'heure de l'apéritif, ces joyeux lurons débarquaient dans la maison toujours aussi chic de Max. À quatre, la troupe était réunie, prête à commencer leur brainstorming autour d'une table basse ornée de motifs printaniers.

-----------------------------à suivre

Thomas était le premier à se lancer : "Je suis convaincu que nous devrions aborder ce spectacle avec comme thème l'amour passionné."

Max répondit et prenait de la hauteur : "Non, trop classique. Nous l'avons déjà fait maintes fois. Je pense qu'un thème plus sombre, plus noir, avec des riffs mélancoliques et sombres, nous irait beaucoup mieux."

Alors que Max s'apprêtait à servir à boire, une excuse pour fumer une cigarette, il en profitait pour proposer à Thomas et Georges une autre clope de son paquet.

Les trois camarades, à l'exception de Gysneil, bientôt rejoint par Euriphate, savouraient et se délectaient du répit procuré par cet artifice.

Georges enchaînait : "Nous pourrions envisager le thème de la mélancolie comme suggéré par Max. Si nous prenions le défilement des années par rapport à l’âge."

Max, dont la cigarette se consumait, reprenait les propos de Georges avec enthousiasme : "Excellente idée ! On pourrait explorer la mélancolie liée à l'avancée en âge et son impact sur la santé mentale. Avec des émotions fortes telles que la fierté, le bonheur, mais aussi des émotions plus sombres comme l'échec et les souvenirs désagréables. »

La maîtresse des débats, Gysneil, dont l'instinct maternel la poussait à s'occuper de son fils, clôturait les débats en déclarant : "Bon, voilà, nous avons trouvé l'idée centrale. Vous trois vous occuperez de la partition, tandis que je me chargerai d'avertir les représentants que nous jouerons le spectacle demain soir."

Alors que Gysneil s'apprêtait à partir, Euriphate disait à son père : "Papa, j'ai composé une nouvelle mélodie au piano. Viens l'entendre dès que tu seras seul."

Sur ces mots, le quatuor se séparait. Gysneil et Euriphate montaient à l'étage pour vérifier les devoirs, tandis que les musiciens se préparaient à composer le morceau pour le spectacle à venir.

Alors que ces artistes s'adonnaient à nouveau à la cigarette, un mal nécessaire, le garage leur servit de lieu de rendez-vous pour la séance de création.

---------------------------- à suivre

Après avoir savouré le plaisir procuré par leur cigarette, dont les substances altéraient les capacités sensorielles et émotionnelles des trois protagonistes, le trio se dirigeait vers le garage où leurs instruments étaient entreposés après leurs prestations.

La pièce, lugubre car dépourvue de fenêtre donnant sur le ciel, était néanmoins aménagée de manière confortable pour les artistes, tel un écrin bien rangé d'une horlogerie suisse.

Thomas interpellait Max et Georges : "Mettons-nous au travail et travaillons main dans la main."

Après une heure à peaufiner les notes, Georges parvenait à traduire la version finale en texte : "Troublions, maintes fois hélas, je me suis défait de ton étreinte. Mais à chaque instant passé à entendre le fil des ans, je me suis souvenu de ton impénétrable rempart. Tu dicte ta misère des années qui passent de mal en pis pour les personnes dont la plénitude a déjà commencé à chavirer…"

Max entamait alors son jeu de violon empreint de désespoir, tandis que Thomas produisait des sonorités plus mélancoliques avec sa basse, et comme touche final Georges trouvait des sons empreints de rébellion contre la représentation d'un visage marqué par le temps qui passe.

Tous trois s'exclamaient : "Chouette ! Nous avons notre partition. Encore quelques ajustements et nous serons prêts pour demain."

La répétition s'éternisait car, méticuleux et perfectionnistes, les amis souhaitaient trouver la formule parfaite pour leur public. Rien n'était laissé au hasard. Plus ce trio travaillait avec ferveur, plus le vice d’une cigarette pendant leurs moments de détente les rongeait.

Quand allaient-ils s'arrêter à se ruiner ainsi la santé physique et mentale?

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