l'anniversaire de Sandra et la composition d'Euriphate
Après dix minutes de trajet, la famille au complet rejoignait leur résidence. Max se garait dans l'allée parsemée de garages souterrains pour assurer à leurs enfants un confort absolu une fois qu'ils auraient atteint la majorité pour conduire. Une entrée discrète menait à l'intérieur de la maison. Bien entendu, tout était soigneusement verrouillé car Gysneil ne supportait pas de voir la maison ouverte, même si cela ne dérangeait pas Max, l'artiste.
Arrivée dans le salon, Sandra étalait une série de cadeaux destinés aux membres de la famille. Pour sa mère, un parfum nommé Cactrouvel, très rare et apprécié au Moyen-Orient pour sa capacité à rendre les femmes plus séduisantes. Cette maman n'avait pas besoin de cela, tant sa beauté était naturelle. Le cadeau rejoignait l'étagère des parfums de sa collection.
Pour son père, un pull à l'effigie des Diner Floyd avait été confectionné. Max ne le trouvait pas ridicule car en hiver cela pouvait toujours être utile et puis sur scène cet artisan du spectacle aurait toujours pu le porter avec fierté.
Pour Euriphate, Sandra lui offrait une série de cartes postales, toutes signées par des artistes reconnus là-bas. Le jeune homme remerciait sa sœur pour cette délicate attention envers ses rêves d'adolescent.
Max prenait la parole et dit : « J’espère sincèrement, et du fond du cœur, que tu pourras rester avec nous ces quelques jours. »
Car ce père attentionné connaissait le caractère de sa fille et se demandait si une bonne dose de diplomatie suffirait à la convaincre de rester un moment avec eux.
Sandra répondait : « Non, Papa, je ne peux pas rester. J’ai des séances de photos à Monaco devant le prince héritier. Mes employeurs, le magazine Cela demeure séduit par l'élégance lorsque je porte leurs tenues. La publicité engendrée par mes photos génère un revenu conséquent. J’espère que tu comprends ? »
Max, contrarié, se dirigeait vers la véranda où une fois de plus, la tentation de fumer le reprenait. Comme à chaque fois, les relents de fumée remplissaient son estomac de nausées acides. Mais son besoin de fumer était plus fort que sa santé physique, et son savoir sur le sujet était trop limité pour s'en débarrasser. Pourtant, la conviction de réussir à arrêter lui traversait l'esprit.
Les tendances suicidaires chroniques de ce policier reflétaient un trouble psychologique sous-jacent, manifesté par une intense colère lors de la désobéissance des enfants, associée à une culpabilité exacerbée.
Malgré l'affection de sa famille, le paternel restait en proie à ces comportements. Son passé témoignait d'une éducation rigide où l'obéissance absolue était exigée des enfants, sans possibilité de suivre leur propre voie, et toute déviation de ces principes entraînait un rejet familial. Aujourd'hui encore, peu de membres de sa famille lui montraient de l'affection, et vice versa.
Pour lutter contre ce mal, le quinquagénaire se réfugiait dans la consommation de substances cancérigènes. Cependant, cet invétéré fumeur devait trouver une solution, surmonter les obstacles avec la détermination de Samson dans la Bible.
Par la force de sa volonté, il pouvait défier la dépendance, tel un virtuose du violon.
Son fils Euriphate s'approchait de lui et lui disait avec amour : "Papa, tu ne devrais pas fumer. Je t'aime beaucoup et à l'école, on nous dit que cette substance est mauvaise. S'il te plaît, arrête."
Max ne voulait pas être sermonné par son fils, mais face à cette dévotion, sa détermination augmentait de manière inattendue. Il répondait : "Viens, mon fils, nous devons célébrer l'anniversaire de ta sœur. J'ai besoin de toi comme chef d'orchestre. Penses-tu en être capable ?"
L'enfant répondait joyeusement : "Bien sûr, papa. Je serais honoré d’interpréter une musique personnelle pour ma sœur."
Ensemble, père et fils se dirigeaient vers le salon où se trouvait un majestueux piano, prêt à être joué par les mains habiles d'Euriphate.
Ce dernier disait à sa sœur : "Pour ton 19ème anniversaire, je veux que tu écoutes ma composition, faite avec tout mon cœur."
Sandra s'asseyait sur le canapé avec ses parents.
Sur un ton enjoué et festif, le cadet de la famille jouait une mélodie dont voici quelques paroles : "Sandra, ma chère sœur, ta passion fait de toi une grande sœur pleine de vie. Sache que tu brilles dans mon cœur comme le soleil dans le ciel. Prends ce que la vie t'offre et avance sans crainte, car ta joie ne dépend que de toi. Que ce jour soit le début d'une longue série de bonheur pour toi."
Les parents d'Euriphate étaient enchantés par la performance de leur fils. Gysneil, autrefois inquiète pour l'avenir de son fils, était désormais convaincue de son talent et promettait de l'aider à suivre sa voie musicale.
Quant à Max, son coeur était comblé de bonheur par la prestation de son fils, ses larmes étouffées par un regard fier et persuasif.
Le père disait à son fils : "Bravo, mon fils. Bientôt, tu pourras peut-être rejoindre notre groupe. Continue à t'entraîner et à créer tes propres mélodies comme un véritable artiste professionnel."
Sandra rejoignait son frère et l'enlaçait chaleureusement et amicalement.
La famille savourait le gâteau et quelques boissons avec modération et le son du piano d'Euriphate continuait de résonner doucement comme une mélodie apaisante.
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