Intervention, hospitalité, ordre et cigarette

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La voiture de service les conduisait vers leur destination. "L'appel provient de cette maison. Nous, nous allons dans celle-là, le tourment des voisins. Soyons polis et sur nos gardes. Un policier doit toujours être vigilant surtout quand nous portons une arme à feu", rappelait Max d'un ton sérieux.

Les deux compères restaient sur leurs gardes, sonnaient à la porte et attendaient munis de leurs carnets de note. Après un bref instant, une femme d’origine étrangère entrouvrait la porte et leur disait : "Oui, c’est pourquoi ?"

Les deux policiers expliquaient la situation avec des mots pleins de compassion alors qu'ils avaient constaté que le vacarme de ces derniers jours provenait des travaux entrepris par le mari dans la véranda. Max reprenait d’un ton autoritaire: "Vous savez ! Il y a des heures pour faire du bruit ! Nous venons car votre mari entreprend les travaux de nuit et occasionne des désagréments pour les voisins. Vous êtes dans l’obligation de mettre fin à ces nuisances sinon je me verrai dans l'obligation de vous verbaliser."

Le mari répondait d’une voix un peu effrayée : "Oui, monsieur le policier. Nous ne ferons plus de bruit le soir et la matinée. Nous vous le promettons. Veuillez-vous accommoder pour prendre une tasse de café."

"Oui", répondait Max d’une voix pressée. Son tracas principal était... la cigarette et il demandait avec une pointe de précipitation : "Pourrions-nous fumer sur la terrasse ?"

"Attendez, je vous conduis, moi aussi, je fume et je vais en fumer une avec vous", disait le mari satisfait que les policiers lui accordaient la bienséance.

Arrivés sur le balcon, sans une pointe de soulagement pour les trois fumeurs, Max reprenait et disait à Arthur d’un ton confiant : "Vois-tu, ma cigarette en service, c’est le moment le plus jubilatoire de la journée !" Arthur acquiesçait et disait : "Vous avez raison chef. Êtes-vous décidé à arrêter ?"

Max répondait par l’affirmative, déterminé, et prospectait le futur sans cigarette. "Oui, je le veux. C’est un choix difficile mais je dois m’en passer. Tu ferais bien de prendre appui sur ce que je suis en train d’entreprendre."

"Oui, chef", lui répondait Arthur d’un ton embarrassé.

Pendant que les trois fumaient, Max et Arthur faisaient le tour du propriétaire et remarquaient d’un œil attentif que dans la cuisine, la femme s’activait et préparait le café avec de petits cadeaux.

"Merci de votre hospitalité", disait Max à son mari. Le mari répondait : "Venez-vous asseoir !"

Les deux policiers s’exécutaient et posaient leurs carnets de note sur la table où se trouvaient la cafetière et le plat de petits cadeaux fourrés au chocolat. La femme ne s’asseyait pas mais était en appui sur le bord du lavabo et écoutait les policiers discuter avec son mari de respect et d’ordre mutuel. Après cet interlude au sein de la famille, Max et Arthur décidaient de prendre congé de leurs nouveaux camarades et leur disaient en chœur sur le bas de la porte franchi : "Prenez soin de vous. N’oubliez pas les règles de bonne conduite pour vivre harmonieusement entre les citoyens. Merci pour tout. Au revoir."

La voiture banalisée les conduisait au quartier général et, avec cela, les idées plein la tête. Max avait fait preuve de diplomatie et suscitait l’envie chez les autres policiers par la manière dont il trouvait des solutions efficaces aux problèmes.

Arthur prenait congé de Max et le quinquagénaire lui confiait avec beaucoup de sentiments à quel point il lui semblait propice pour suivre ses pas.

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