Les dossiers administratif, vol et cigarettes pour apaiser les tensions

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Dans une discipline méticuleuse et soucieux du détail, Max consacrait son temps d’inaction à compléter les dossiers administratifs empilés en tas sur une étagère de son armoire. Une quinzaine de dossiers l’attendaient, mais ce chef de service n'était pas rebuté par la tâche. Signer, compléter, supprimer, faire des suggestions : chaque action demandait son attention et sa rigueur dans la lecture. Alors qu’il ne voulait pas déroger à la règle du temps mort, ce virtuose du stylo avait déjà planifié ses moments de pause. Un subalterne lui apportait une tasse de cécémel, accompagnée d'une cigarette pour agrémenter sa pause chocolatée.

Son briquet en main, l’inconscient entamait le début de son repos. La cigarette entre les lèvres, Max savait que la fumée soulagerait les maux de tête perpétuels causés par les tâches administratives. Plongé dans ses pensées, il se disait : « Je vais mettre les bouchées doubles pour terminer tout ceci d’ici 17 heures. »

Ainsi décidé, il avalait son cécémel et retournait à son bureau, situé à deux pas de là. Assis, le dos droit et confortable, ce travailleur acharné se passionnait pour ses responsabilités.

À mesure que les dossiers diminuaient, l’envie pressante de fumer revenait. Conscient que ses tâches seraient terminées pour 16h15, une cigarette était déjà prête à être allumée. Le coup de briquet déclenchait le mécanisme de l’addiction et apaisait ses pensées tournées vers le soulagement de pouvoir terminer et de retrouver les siens à l'air frais.

Soudain, la sirène retentissait. Une urgence, pensait-il. Max se dirigeait vers le hall où trois hommes encagoulés attendaient, prêts à recevoir ses ordres.

16h00 affichait sa montre tandis que les tâches administratives semblaient vouloir s'étendre un peu plus tard dans la journée. Les détails concernant l'événement en cours lui parvenaient peu à peu.

« Un vol avec effraction ! Pas de témoin ! Un voisin a téléphoné quand ce dernier a vu la porte restée ouverte pendant deux heures. Les propriétaires sont en vacances. Pas de description du suspect ! Voilà, une affaire délicate ! pensait ce chasseur d’incivilités.

« Vous trois, allez sur les lieux ! Interrogez chaque voisin et demandez des détails sur l’heure de l’effraction. Un meilleur rendu visuel pourra sûrement nous aider à élucider ce vol. Je m’occupe de parler aux propriétaires dont le numéro de téléphone est affiché sur mon répondeur » disait Max d’un ton autoritaire.

Son esprit tourmenté par mille pensées contraignait ce chef de police à s’asseoir et à allumer une cigarette qu'il considérait comme un réconfort. Son corps réclamait cette bouffée de nicotine et il ne pouvait lui refuser. Pendant que ses équipes étaient en intervention, son esprit était préoccupé mais en même temps soulagé d'avoir un petit remontant pour traverser cette période difficile. Alors que sa cigarette se consumait lentement, sa détermination revenait et il décidait de téléphoner aux victimes.

La famille de trois personnes, partie aux Bahamas, allait connaître les affres de la malchance. Max composait le numéro et attendait trois sonneries. Au bout de la troisième, un homme répondait : « Allô, qui est à l’appareil ? »

D'un ton rassurant, Max entamait l'explication de la situation : « Monsieur, je vous téléphone de la police de la zone locale de votre résidence principale. Rassurez-vous : nous faisons tout notre possible et une équipe est déjà sur place pour enquêter sur le vol que vous avez subi. »

L'homme répondait, visiblement bouleversé : « Mon Dieu ! C'est incroyable ! Je reprends l’avion demain. Je serai de retour après-demain. Merci de m'avoir appelé et retrouvez ces scélérats ! »

Max endossait son rôle de diplomate avec aisance et poursuivait la conversation : « Des patrouilles veillent dorénavant sur vos biens. Nous ratissions le terrain à la recherche d'éventuelles preuves. Soyez assuré de notre détermination à retrouver les coupables. Merci de votre compréhension. Nous vous attendons après-demain pour faire le point sur ce qui vous a été dérobé. »

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