Les palpitations de MAx, la cigarette et Euriphate la descendance vertueuse
Prompt de ce qu'il allait dire, il prenait le téléphone, composait le numéro de ses agents de mémoire énergiquement et initiait : "Avez-vous découvert quelque chose d'intéressant ?"
Ils répondaient sans une pointe d’insatisfaction : "Chef, nous faisons notre possible. Nous avons quelques traces d’ADN mais la serrure a été ouverte avec une grande finesse. Nous suspectons probablement des professionnels. J’ose espérer trouver de meilleurs résultats si nous fouillons plus en profondeur dans la cour."
Max, en tant que responsable, décidait de reporter la suite de l'enquête à plus tard, dans l'espoir de résoudre l'affaire dans de meilleures conditions. Il disait à ses subalternes sans laisser transparaître de camouflet ou de résignation personnelle: "Revenez au quartier général avec les éléments trouvés. Nous allons faire des recherches au centre afin de combiner les traces ADN avec des profils patibulaires de nos fichiers centraux sécurisés."
Laissé seul et dans la tourmente, la perspective d’avoir une affaire non résolue le titillait farouchement. Pour combler ce manque de sérénité, le chef poursuivait sa fonction destructrice personnelle et allumait une cigarette. Il inhalait la fumée et espérait que cela lui permettrait d'effacer les erreurs passées, notamment celles lorsqu'il vidait le cendrier chaque matin pour recommencer le cycle.
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La vie en amont lui avait procuré d'authentiques instants de bonheur, entre ses deux enfants, son épouse, sa passion pour le violon, sa renommée et son rôle en tant qu'inspecteur en chef. Cependant, la vie en aval rejetait les compliments flatteurs et mettait en lumière les tourments causés par sa dépendance à la cigarette, les tumultes de la vie de sa fille, les moments de tension au travail et même sa passion, parfois devenue trop lourde à porter sur scène.
Prêt à se distraire, l'auteur des "Années Burlesques de Monsieur Tréviyan" décidait, avec une certaine résignation, de troquer son uniforme contre des vêtements civils. Par devoir envers ses subordonnés, ce géant suggérait, dans son esprit embrouillé par une mécanique fatiguée, du moins aujourd'hui, de garantir que l'équipe de nuit soit prête à prendre la relève dans les meilleures conditions lors des heures crépusculaires.
Son paquet presque vidé s'embrasait à l'idée que Max allait prendre une autre tirée de nicotine, et espèrait voir bientôt son équipe rejoindre la base. Aussitôt dit, aussitôt fait, son briquet, en main, étincelait de mille feux et initiait la combustion tant convoitée par les fumeurs invétérés comme lui.
Alors que le taciturne personnage sombrait dans une autre oppression dévastatrice de son esprit, enveloppé de mille tempêtes par la consommation toxique de son addiction, il recevait un appel de son équipe en intervention et s'empressait de décrocher, curieux.
"Allo chef, nous retournons à la base. Il fait sombre et un débriefing des événements passés s'impose. Vous serez surpris."
"D'accord, ne tardez pas. Je dois partir bientôt. J'attends avec impatience vos conclusions," répondait-il avant de raccrocher et accompagnait ainsi la fin imminente d'une cigarette. Max se promettait avec force et détermination : "Mon combat contre toi, poison, touchera bientôt à sa fin. Je te le promets."
Dix minutes plus tard, son équipe revenait de l'affaire de cambriolage perpétrée par des individus probablement issus d’une organisation criminelle.
L'un des agents interpellait son supérieur avec une certaine agitation : "Chef, lors de notre première inspection de la scène du vol, nous avons découvert des empreintes ADN provenant de plusieurs individus sur la porte déverrouillée. Ces traces pourraient nous aider à identifier les personnes impliquées, peut-être même des individus déjà connus pour des délits similaires dans le passé. De plus, nous avons recueilli les témoignages de plusieurs personnes ayant remarqué une voiture stationnée à proximité juste avant le vol. Je suggère d'élargir notre enquête pour retrouver ce groupe d'individus et d'approfondir nos recherches sur leurs activités récentes, surtout si la piste de l'ADN se confirme. Il est possible qu'ils soient liés à ce vol et à d'autres, ce qui pourrait grandement nous aider à résoudre cette affaire."
Max répondait avec un ton mitigé : "Si ce sont des professionnels, il est possible que ces empreintes soient intentionnellement laissées pour nous égarer. Demain, retournez sur place et fouillez la maison de fond en comble. Peut-être s'agit-il d'un règlement de compte ? Scrutez chaque fissure et chaque dégradation. En attendant, je vais préparer mon rapport et attendre les propriétaires."
Max n'était pas totalement sûr de la situation, mais à ce moment précis, son équipe de relève arrivait, prête à patrouiller dans les rues pour dissuader toute personne mal intentionnée de commettre un méfait.
"Mon rapport est terminé. Je m'en vais et je vous confie les clés de la demeure. En cas de problème, vous m'appelez. C'est entendu ?" déclarait-il.
Les quatre policiers s'empressaient de répondre : "À vos ordres, chef !"
Embarqué dans sa voiture et soucieux de rentrer chez lui, Max prenait la direction de sa résidence.
---------------------------- à suivre
Il était 18h30 selon sa montre à aiguilles. Ce père attentionné anticipait les moments à venir lorsqu’il franchirait le seuil de la porte. D'un côté, sa femme, Gysneil, de l'autre, son fils, Euriphrate, et lui-même au centre, prêts à savourer les joies et l'allégresse d'un retour au sein du cocon familial, un élément essentiel de son épanouissement en tant qu'artiste accompli. Avec assurance, il passait le seuil de sa demeure, empreint d'une humeur impatiente et armé d'une barrière antistress.
Dans le vestibule, Gysneil venait à sa rencontre, soucieuse de lui faire part des événements de la journée. "Bonjour, mon chéri. Ton fils souhaite te faire écouter une de ses compositions. Il progresse de jour en jour. Veux-tu prendre un moment de repos avant ?"
"Non, j'ai eu une journée difficile, mais savoir que vous êtes tous insouciants et dévoués me remplit de joie. Allons retrouver notre fils," répondait-il, reconnaissant.
Le couple montait silencieusement les escaliers et se glissait discrètement dans la chambre de leur fils.
"Bonjour, Papa, installe-toi et écoute ce morceau," disait Euriphate, fier de partager l'évolution de son talent avec son père et marchait ainsi sur ses traces.
"Voyons ce que tu as à me proposer comme récital," répondait le père alors qu’il s'asseyait au bord du lit de son fils, accompagné de sa femme.
Malheureusement, le fils, perturbé par l'initiative qu'il devait prendre et ému par l'émotion, commençait avec de mauvais accords. Son père, dont l'oreille musicale était forgée par des années d'expérience, lui faisait remarquer : "Reprends-toi, Euriphate. Ici, tu as plusieurs chances. En concours, le jury n'est pas indulgent." Gysneil ajoutait : "Allez mon fils, nous croyons en toi."
Euriphate se ressaisissait et se lançait à nouveau dans son art, désireux de se surpasser. Sa musique, qu'il avait réécrite sur un papier en encre indélébile, était dédiée à la célébration de ses parents. Il l'intitulait "Union Sacrée":
"Un matin de printemps, chacun de vous marchait indépendamment. Sur le chemin boisé, un vieux monsieur était là, coincé sous une branche d’arbre. Vous vous êtes approchés et il demanda ponctuellement de l'aide. Grâce au brevet de secourisme de Max, ce monsieur put s'en aller sans encombre. Gysneil, par ce geste courageux, trouva dans le regard de ce jeune homme une étincelle d'amour. Max, de son côté, vit en elle sa muse pour parvenir à ses desseins contemplatifs. Il voulait contempler le monde à travers ses yeux. Elle désirait être aimée de tout son être. Ainsi naquit une union solide et un amour profond traversait leurs veines. Du mariage à la naissance, ils ne se quittèrent plus et chaque jour, leur amour devenait plus inébranlable. »
Euriphate entamait de nouveaux le morceau sélectionné, avec plus de douceur, mélodiques et authentiques. De ses doigts surgissait la célébration de l'amour naissant entre ses parents encore adolescents et verts, une histoire dont les feux s'allumeraient bientôt pour ces jeunes gens.
Son piano résonnait de mélodie et d'accords encore inexplorés et emmenait son public composé de ces parents dans un voyage surnaturel peuplé de notes musicales et de partitions sophistiquées.
Max applaudissait son fils et lui disait : "Bravo, tu nous as conquis, ta mère et moi. Je vais te faire jouer dans les plus grands palaces, car tu es un garçon au talent surdoué. Je vais enregistrer ta musique et l'envoyer à différents conservatoires."
Euriphate savourait ce délicieux moment avec une expression de félicité sur le visage.
Gysneil, dont le talent pour nourrir le talent des artistes était bien connu, ressentait une véritable connexion fusionnelle avec son fils. Elle lui disait : "Merci, Euriphate, de m'avoir fait revivre ces moments magiques entre ton père et moi. Ils sont gravés dans une partie de mes souvenirs inoubliables. Merci."
Alors que le destin semblait tout tracé pour ce jeune prodige, Max ajoutait que son premier devoir était de répondre aux exigences de ses professeurs. Cependant, il ne voyait aucun inconvénient à ce qu'Euriphate consacrait une bonne partie de son temps à étudier en profondeur la voie musicale.
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