le vol, Thomas et Georges

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« Excellent, si tu me le donnais pour plus tard, mets-le sur le bureau et je pourrai l’étudier demain matin et détecter peut-être un début de piste. En fait, demain, c’est une demi-journée et c’est idéal pour permettre à mon esprit raisonné de se concentrer de manière assidue sur le vol présumé. » manifestait énergétiquement Max

« Pas de problème, chef, je le dresse à cet emplacement sur le bord de la fenêtre près de votre majestueuse table de travail. Ainsi, quand vous déciderez de fumer, il sera vraiment au bord du précipice, comme cette affreuse affaire, dont les victimes n’ont pas paru tellement loquace, il y a dix minutes » suggérait Arthur toujours conciliant avec les ordres de son supérieur.

Max prenait une tirée de nicotine et s’en allait chez lui préparer son rendez vous de demain. Il ne pensait pas qu’, un jour, il aurait dit qu’on lui permettrait de demeurer non-fumeur. Etrange cette manœuvre mais Duparz Yan semblait lui insuffler un vent neuf, frais et rafraîchissant.

Hypnotiser sa psyché ? Quoi de plus hors du commun pour ce bellâtre dont les minutes semblaient devenir infini tellement la précipitation gagnait sa demeure intérieure.

Son vaste office lui suggérait qu’, aujourd’hui, demi-journée avant d’être substituée par son second, que le visionnage du procès-verbal allait avoir son épilogue.

Il prenait une bouffée de respiration et explorait en largeur son document. Il ne percevait pas l’axe central de la raison d’un tel méfait, pourtant, il était persuadé que les cambrioleurs scrutinaient un voluptueux trésor.

Le commissaire détenait l’acuité adéquate et la mainmise sur cette affaire mais devait se laisser guider par son présentiment.

Quoi de plus naturel que des flottements au sein de ses recherches ?

La situation demeurait stagnante mais il se persuadait qu’il revisionnerait son document à une date ultérieure.

A présent, il interpellait Arthur dans son bureau à côté et lui proposait : « Arthur, mon poste est libéré. Tu es en passe de me substituer ? »

Arthur lui faisait remarquer : « Je trouverai une solution. Allez à votre rendez-vous la nature légère. Je me propose de me substituer à vos recherches. »

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« Mille fois merci. » enchaînait Max, plein de papillons dans ses yeux.

Alors que les faisceaux du soleil embrassaient avec doigté le firmament de son sommet et respiraient une ambiance olfactive printanière, Max laissait de côté ses soucis professionnels juste après le dîner. Il était obsédé par ses pensées et cherchait avec nervosité les contacts de ses fidèles amis, Thomas et Georges. Dans l'urgence du moment, il inspectait frénétiquement son cartable jusqu'à ce que ses doigts caressassent enfin les numéros spéciaux. D'un geste rapide, il mettait en forme leurs indicatifs.

« Allo, Thomas, est-ce que Georges est avec toi ? N'oubliez pas notre rendez-vous dans ma mansarde dans 30 minutes. Je devrai abréger notre rassemblement pour me diriger en direction de Yan Duparz. »

« Vraiment ? Tu es sincère ? Tu vas entièrement cloître la cheminée en toi ? C'est tout bonnement incroyable. Si c’est ton choix, je t’appuie pleinement et te souhaite tout le bon karma du monde pour ce soir. À quelle heure devrions-nous nous pointer ? Dans 30 minutes, c'est bien cela ? »

« Exactement. J'ai pris la décision de dire au revoir à la cigarette, peu importe les embûches se présentant. Je me sens prêt, dans la meilleure forme de ma vie pour franchir l’Himalaya. Je le considère comme le moment opportun. Oui, venez dans une demi-heure, je vous attends dans mon garage. Nous finaliserons les préparatifs pour le show comme cela a été dit lors de nos rendez-vous précédents. »

« Compris, chef. Nous nous engagerons à être à l'heure. »

« Merci, et à tantôt. Nous avons beaucoup de choses à exécuter. N'oublie pas ta composition musicale, elle sera admise dans le programme, mais nous avons la ferveur de rechercher un thème global dans sa globalité. »

« Compris, nous serons là. »

Après avoir coupé la ligne, l'amitié sincère avait laissé place à un ton plus professionnel entre les trois amis.

Alors qu’il guettait l'arrivée de ses amis, Max, pressé, recevait les encouragements de Gysneil : « Ne t'en fais pas, ils seront ponctuels. Ils ne manqueraient pour rien au monde la chance de partager une dernière cigarette avec toi. Tu sembles tendu, est-ce à cause du rendez-vous de ce soir ? »

« Oui, en effet. J'ai cette appréhension. J’éprouve de l’angoisse de ne pas me réveiller. »

« C'est normal d'être nerveux. Mais rappelle-toi que cet hypnotiseur est un chevronné thérapeutique. Il a l'habitude de soigner les addictions. »

« Je suis tellement angoissé de ce que je pourrais mettre au jour sur moi-même. Et si je ne faisais pas partie de la normalité ? Je me sens entièrement déboussolé de la réalité. Tout me paraît si incertain. »

« Ne t'inquiète pas. Si tu étais dans un état de démence, je te l'aurais déjà dit. Ce que je ressens, c'est un homme, mon mari, craintif et effrayé d’un résultat déficitaire. Tu as du mal à admettre l'idée de ne pas gagner. Tu es une référence pour ton fils, mais tu as du mal à remettre en question tes propres pensées, toi le chef de notre groupe et l'inspecteur en chef du corps de police locale. »

« Merci, ma chérie, pour tes mots rassurants. »

Alors qu'ils prenaient place tous les deux sur le canapé de la pièce de séjour, un coup de signal sonore brisait le silence, et Max faisait savoir avec assurance : « C'est eux. Je distingue le son de leur mécanique. »

Effectivement, les deux amis de Max les rejoignirent dans la véranda, où ce dernier se plongeait dans son passe-temps honteux.

« Je la surnomme la tentation », révèlait Max avec gravité.

« Moi, je la prends comme "dangereux plaisir" », surclassait Thomas, toujours très expansif et insouciant des deux frères.

« Je suis radieux de vous retrouver Nous devons parachever les points pour samedi soir. Terminons rapidement cette "luxuriante attirance" de notre turpitude et allons droit au but», déclarait Max.

Alors qu'ils se consacraient entièrement à l’odeur très amer de la cigarette, ils évoquaient leurs anecdotes du dimanche et du lundi. Bien que Georges et Thomas résidaient dans un luxueux appartement, ils n'hésitaient pas à reconnaître que leur succès était largement attribuable à leur talent.

Après avoir mis fin leur cigarette, ils se dirigeaient vers le salon, prêts et détendus.

Max prenait la parole : « La séance est ouverte. J'ai pensé à aborder le thème de la résilience. Je l'ai travaillé tout le dimanche et j’imagine que c'est une idée audacieuse, entièrement dédicacés aux jeunes nantis dont l’adversité leur est méconnue.

Thomas et Georges acquiesçaient : « Excellente idée. »

Thomas esquissait un brouillon et rendait sa copie aux deux amis dont l’écrit parcourait la vie d’un débauché paré du thème de la résilience. Cela aboutissait à cela

« Mes chers amis, vous m'avez sorti de la misère, moi qui étais un paria, pour me faire découvrir les plaisirs et les défis d'une vie aisée. J'ai versé des larmes pour mes jours de pauvreté, mais j'ai gagné en sagesse et en force grâce à votre amitié. Je ne regrette pas les moments où je me contentais de peu, mais je désire ardemment retrouver cette liberté insouciante, pleine d'espoir et de rêves. Aujourd'hui, je m'accroche au rêve de conserver ce chez-moi, fruit de tant de patience et de sacrifices, fait de souvenirs précieux et de perspectives lumineuses. »

Le trio poursuivait leur interprétation musicale et enchaînait les prises avec une fluidité impressionnante. « Deux minutes, c'est parfait, nous allons réaliser un tabac », déclarait Max, satisfait.

En effet, les notes s'harmonisaient avec un raffinement sans égale, sans la moindre pause. Leur maîtrise du sujet était réalisé de telle manière que l’apaisante sonorité semblait se balancer dans l'air, envoûtante et enivrante.

Euriphate, subjugué par la sonorité, se retirait dans sa chambre et laissait partir de son instrument une mélodie empreinte de désespoir. Le trio, absorbé dans leur partition, ne pouvait s'empêcher de capter le délicat douillet timbre de musique. Elle provenait du piano de la progéniture de Max.

Max enchaînait : « Enregistre cette partition, ma chérie. Nous allons l’expédier à des producteurs. » Gysneil prenait son enregistreur et capturait la sonorité captivante interprétée par Euriphate. Le trio avait été stupéfait de découvrir le talent prometteur du jeune pianiste.

Gysneil appelait Euriphate : « Descends, mon fils. Nous devons discuter. » Euriphate descendait les escaliers, et s'attendait à ramasser une réprimande pour avoir pris une initiative sans permission.

Max s'adressait à son fils : « Bravo, Euriphate. Tu nous as enchantés avec ta sonorité. Aujourd'hui, tu fais partie intégrante de notre groupe. J'espère te voir interpréter d’autres partitions avec nous dans le garage après nos répétitions. Tu as un talent indéniable, et je suis fier de toi, mon fils. Tu es une étoile montante. »

Euriphate, gêné par les éloges de son père, répondait : « Merci, papa. Les compositions musicales, c'est ma passion. Je préfère m’exercer en musique plutôt que de fréquenter mes amis. Je sais que tu comptes beaucoup sur moi à l'école, mais je ne suis pas fait pour ça. »

Max reprenait d'un ton sévère : « Je sais que tes résultats scolaires ont diminué depuis que tu te concentres sur la musique. Mais je refuse d'avoir un analphabète à la maison. Tes résultats doivent s'améliorer. »

Euriphate, conscient de ses lacunes académiques mais convaincu de son potentiel musical, ajoutait : « Oui, papa. Aide-moi à réussir à l'école, et je te promets de faire des efforts. »

Gysneil intervenait : « Pour l'instant, tu es sous notre toit, et tu feras ce que ton père t’exige. Mais j'ai enregistré tes compositions. Elles seront présentées à des professionnels du secteur musical. »

Euriphate remerciait ses parents : « Merci, maman, je t'aime. Et toi aussi, papa. »

Il était 17h30. Max se préparait pour son rendez-vous, et saluait ses amis, son fils et sa femme. Georges et Thomas ajoutaient quand ils étaient sur le point de partir loin de la maison : « On espère qu'il trouvera une solution à son problème de tabagisme. Il le mérite tellement. On se voit samedi pour la prochaine représentation. À bientôt. »

Gysneil faisait ses adieux aux amis de son mari et à ses collaborateurs. Les pneus de leur voiture rouge sang crissaient sur le gravier alors qu'ils partaient en trombe.

Après leur départ, Gysneil prenait Euriphate par l'épaule et lui disait : « Viens, Euriphate, je vais te préparer un dîner. Tu peux t’exercer à jouer de ton instrument autant que tu veux. J'espère que ton père trouvera une solution à son problème. Il est fort, mais il a besoin de soutien. »

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