Séance d'hypnose et Yann Duparz

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À 17h40, Max se précipitait depuis chez lui à bord de son engin à moteur à turbine version ultime. Elle fendait l'air avec une grâce inégalée. Les quelques kilomètres jusqu'à la résidence de Yann Duparz paraissaient disparaître sous le poids des pneumatiques et offrait à Max un panorama d'une splendeur inouïe. La périphérie résidentielle, où il vivait, laissait bientôt l’espace au quartier des fleurs, orné de tulipes éclatantes dans une danse frénétique sous la lumière du crépuscule.

Chaque tulipe semblait rivaliser de beauté avec sa voisine, et créait ainsi un pictural fleuri digne des plus grandes œuvres d'esthétiques végétales. Bien que Max n'avait pas l'habitude de prêter attention à de tels détails, il ne pouvait contrôler son attrait par le spectacle sous ses yeux. Les allées formaient le théâtre d'une véritable exposition de couleurs, tandis que les jardins étincelaient de mille feux grâce à ces innombrables fleurs.

Dans le confort luxueux de son auto de sport, Max était enveloppé d'une atmosphère de raffinement et de sophistication et chaque détail du paysage extérieur semblait avoir été soigneusement sélectionné pour son plus grand plaisir. Cette promenade à travers le quartier des fleurs était bien plus qu'un trajet sporadique ; c'était un périple sensoriel exquis, digne des privilégiés dont le luxe de posséder une telle mécanique lui permettait de savourer la magnificence de la nature avec une telle grâce.

Les rues se déployaient majestueusement, bordées non pas de pavillons ostentatoires, mais plutôt de charmantes bâtisses aux allures de corons. Çà et là, des jardins en pleine floraison égayaient l'atmosphère, mais le véritable spectacle se déroulait ailleurs.

Au cœur des trottoirs, des parterres de fleurs s'épanouissaient et offrait un festival de couleurs et de parfums envoûtants, tandis que, posés tous les 150 mètres, des passages piétonniers s'étiraient et se rejoignaient à l'autre extrémité des rues bordées. La circulation sans entrave et aisée conférait à l'ensemble une harmonie singulière, où la conduite était un plaisir plutôt qu'une corvée.

Max se dirigeait vers la ville voisine de Partorain, une commune réputée pour sa propreté immaculée et son corps de police vigilant. Il maîtrisait bien cette ville et avait déjà fait des retours dans celle-là. En effet, il avait déjà eu l'occasion par le passé de collaborer avec les forces de l'ordre locales lors de contrôles conjoints à la frontière.

Il était 17h55 lorsque Max atteign l'extrémité de la rue où se trouvait son rendez-vous : la rue Verache. Il scrutait les numéros de rue jusqu'à ce qu'il balise le 75, situé sur le côté droit impair. Alors qu’il s'engageait dans la rue, où les numéros augmentaient progressivement, il trouvait finalement une place de stationnement à quelques encablures du carrefour équipé de feux rouges.

Après avoir parqué sa voiture, il s’acheminait vers le lieu de rendez-vous. Il constatait que la commune n'était pas une banale piste de campagne, mais plutôt un mélange hétéroclite de zones industrielles en périphérie et entourait un ensemble de maisons resserrées, avec en son centre une mairie imposante. C'était clairement une ville à part entière.

Arrivé au numéro 75, un homme d'une trentaine d'années, au physique replet, venait lui ouvrir la porte.

"Vous devez être Monsieur Max Dulatel. Ne dites rien, je vous en prie. Vous êtes là pour une séance d'hypnose, n'est-ce pas ?", s'exclamait-il, les yeux écarquillés lorsqu’il apercevait la stature imposante de l'homme dressé devant lui et reconnaissait sans doute le physique d’un policier.

‐---------------- a suivre partie croustillantes demain faites venir du monde vers 13h 9

"Oui, absolument. Mon tabagisme me mène à mon infortune. Que je puisse m'en défaire une bonne fois pour toutes. Pensez-vous être en mesure de m'aider ?" demandait Max, prêt à confier son esprit à ce jeune homme enrobé.

"Ne vous inquiétez pas, je sais ce que je fais. Et si jamais ça se corse, j'ai déjà un billet d’avion pour les Bahamas", tentait l’homme de faire de l’humour. Un sourire sur les lèvres de Max s’esquissait

"Entendu. Quand pouvons-nous commencer ?" se désespérait Max.

"Avant toute chose, j’ai l’obligation de mieux vous comprendre, et cela passe par une connaissance approfondie de vous-même", expliquait Yan alors qu’il tendait une feuille de questionnements à Max.

Max s'installait plus confortablement et se conformait à la requête de Yan de compléter les questions dont le temps estimé était de 30 minutes. Il se motivait à répondre, mais lorsqu'il arrivait à celles au sujet du plaisir ou de l'habitude de fumer, il se retrouvait face à une introspection inattendue.

"Est-ce que vous fumez par plaisir ou par habitude ?" interrogeait la requête. Max se sentait interloqué. En tant qu'homme aux multiples facettes, il avait des problèmes à répondre simplement.

Finalement, il optait pour la sincérité : "Je fume par habitude la plupart du temps. Mais cette habitude me procure du plaisir. Donc, je suis totalement dépourvu de volonté pour résister à une telle habitude."

Après les 30 minutes écoulées, Max remettait le questionnaire entre les mains de Yan et sentait que celui-ci pourrait sincèrement l'aider. Pendant que Yan scrutinait les réponses, il en profitait pour approfondir ses connaissances sur l'aspect psychologique de Max. Il voulait préciser chaque question et lui demandait parfois des clarifications pour mieux appréhender sa situation.

« Quand vous signalez 'je fume selon mes convictions', quelles sont-elles ?" demandait Yan, visiblement interpellé.

Max méditait un moment avant de retourner une réponse : "Il y a d'abord les convictions relatives à mes devoirs : en tant que père, chef de police et artiste. Et puis, il y a les convictions liées à mes angoisses : l’angoisse d’attraper une maladie, de ne pas être aux niveaux des espérances, de se refugier dans le corps d'un non-fumeur."

Yan acquiesçait et comprenait de mieux en mieux les subtilités de l’homme face à lui. Puis il enchaînait : "Et quand je vous demande quelles sont vos habitudes journalières incitant à fumer ?"

Max méditait brièvement avant d’initier une réponse : "Mes habitudes ? Elles sont multiples. Chaque jour, je me rends à mon libraire près de chez moi, dans la terrasse extérieure de mon bureau, et parfois dans la véranda de ma résidence."

"Très bien, nous allons nous activer à l'intérieur de votre subconscient pour modifier vos habitudes et vos convictions, afin que vous ne ressentiez plus le besoin de fumer de manière permanente. Êtes-vous bienséant pour venir vous accommoder sur ce canapé ? Vous serez plus confortable, et moi-même je pourrai travailler plus aisément à modifier vos interactions avec la cigarette pendant que je vous parlerai", proposait Yan.

"Je n'ai nullement d’objection, je vais prendre position", répondait Max avec un soupir de soulagement et constatait que le praticien n'avait pas détecté d'anomalie. Il s'installait donc sur le canapé, s'allongeait sur le dos et faisait face à Yan assis sur une chaise devant lui, prêt à initier la séance.

Yan se préparait pour la séance et injectait un sédatif à Max alors qu’il maintenait la parole. Son objectif était d'apaiser sa conscience pour pouvoir s’engouffrer plus facilement dans son subconscient et modifier ses schémas de pensée. La séance était désormais lancée.

Max se retrouvait immergé dans une batterie de questions, chacune élaborée pour guider son esprit vers un lâcher-prise profond. Pendant plus de 25 minutes, Yan lui posait des requêtes à des périodes régulières et lui demandait de se concentrer sur sa respiration, de relâcher les rigidités de son corps et de penser des scènes réconfortantes.

"Inspirez profondément et ressentez vous de la sérénité lorsque vous expirez lentement", initiait Yan.

"Concentrez-vous sur votre respiration et laissez votre corps se détendre à chaque expiration", continua-t-il.

"Sentez les tensions dans votre corps se dissoudre, commencez par vos épaules et laissez cette sensation de détente se propager à travers tout votre corps."

Max suivait les instructions attentivement et se laissait envahir par les mots de Yan. Il s'imaginait flotter sur un nuage doux et confortable alors que chaque muscle de son corps se relâchait complètement.

Yan poursuivait : "Laissez vos pensées se calmer, comme l’apaisement des vagues sur un horizon."

"Imaginez-vous dans un endroit de confiance et paisible, où rien ne peut vous perturber. Sachez que vous êtes en lieu sûr ici et que vous pouvez vous délasser complètement."

"Faites confiance à votre sagacité à pénétrer dans un apaisement profond. Êtes-vous prêt à vous laisser aller et à explorer les profondeurs de votre esprit ? Pouvez-vous vous ouvrir à de nouvelles expériences et sensations ?

Yan ressentait que l'esprit de Max était attentif, alors il décidait d'approfondir davantage la séance d'hypnose. Il savait que c'était le moment propice pour que le subconscient de son destinataire de ses soins mémorise ces suggestions. Max était dans une sorte de veille similaire à celui que l'on pouvait ressentir lorsqu’on écoutât de la musique dans les songes. Il murmurait ces paroles :

"Vous noterez que l'odeur de la fumée de cigarette devient nauséabond pour vous", commençait Yan.

"Chaque fois que vous pensez à fumer, vous ressentez de moins en moins attiré par la suggestion", ajoutait-il.

"Vous ressentez une nouvelle vénération pour votre corps et vous voulez lui procurer des initiatives saines."

"Chaque jour, vous ressentez le besoin d’être de plus en plus énergique et en meilleure santé depuis que vous avez arrêté de fumer."

"Vous êtes en contrôle total de vos envies de fumer. Vous pouvez choisir de ne pas céder à la tentation."

"Vous avez le pouvoir de prendre des initiatives positives pour votre santé et votre bien-être."

"Vous trouvez d'autres moyens sains de gérer le stress et les émotions, plutôt que de fumer."

"Chaque fois que vous ressentez le besoin de fumer, vous inspirez profondément et vous vous sentez tranquille."

"Chaque jour sans fumer vous rapproche de votre objectif d'une vie sans tabac."

"Vous vous sentez fier et content à chaque fois que vous prenez la décision de ne pas fumer."

"Observez vos pensées avec détachement, comme un observateur neutre.

Après avoir profondément immergé Max dans la mouvance hypnotique, l'hypnotiseur poursuivait et lui demandait ce qu'il craignait le plus. Envoûté par le commandement de l'hypnose, Max répondait d'une voix claire : "La cigarette est une source d'énergie, utile en cas de coup dur."

L'hypnotiseur savait qu'il devait agir rapidement pour détourner cette pensée néfaste. Il enchaînait : "Détournez-vous de cette pensée, faites renaître une vie sans tabac."

Après une heure de séance réussie, l'hypnotiseur décidait de réactiver son patient. Une fois Max revenu à l'état de conscience normal, l'hypnotiseur lui demandait : "Comment vous sentez-vous ? Venez vous détendre et buvez un cécémel ?"

Max dégustait son cécémel avec joie, puis s'installait confortablement dans la salle adjacent à celle où avait eu lieu la séance d'hypnose. Il adressait un sourire reconnaissant à l'hypnotiseur et déclarait : "Bien docteur, je veux une vie sans tabac. Merci."

L'hypnotiseur prenait quelques prudences supplémentaires avant le retour de Max dans sa résidence. Il remettait à Max quelques bracelets et lui expliquait : "Voici quelques bracelets au cas où vous ressentiriez le besoin. Fixez-les et représentez vous mentalement vos efforts pour continuer votre guerre contre le tabac. Décortiquez les émotions que vous souhaitez ressentir dans cette guerre et créez-les dans votre esprit. Ne détournez jamais le regard de ces bracelets en cas d'envie. Utilisez-les comme une arme et ne partez pas sans les avoir mis sur vos deux poignets. Quatre exactement sur chaque poignet."

Max acquiesçait, reconnaissant de cette dernière mesure d’aide. Il fixait les bracelets sur ses poignets avec emprise, prêt à affronter les défis futurs dans sa quête d'une vie sans tabac.

Max remerciait chaleureusement le docteur et exprimait sa confiance dans la puissance des bracelets. Il rentrait chez lui vers 20h00 et se hâtait de partager les bienfaits de la séance avec sa femme.

Gysneil, dans le salon, entendait le garage souterrain s'ouvrir et savait que c'était la visite de son mari. "Alors chéri, comment s'est passée la séance ?" demandait-elle alors qu'elle l’apercevait monter les escaliers du sous-sol.

"Ça s'est bien passé, j’imagine être guéri. Il m'a donné des recommandations, mais maintenant je vais gérer cette émotion de bonheur. Aujourd'hui, tu n'auras plus affaire à une turbine toussotant, mais à une turbine vrombissant", répondait Max avec optimisme.

"Je suis heureuse pour toi. Allons-nous coucher maintenant si tu veux bien", proposait Gysneil.

"Pas encore, chérie, je voudrais demeurer un peu seul dans le salon", répondait Max.

En effet, Max était curieux des bracelets donnés par l'hypnotiseur et y ruminait beaucoup. Il expliquait : "Il m'a recommandé de les user en cas de besoin, en les fixant et en créant des images mentales tout en regardant les bracelets. Je m’engage à le faire."

Max s'allongeait sur le canapé et, tandis qu'il somnolait devant la télévision, il finissait par s'endormir.

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