l'union mystique entre Max et ses bouts de ficelles

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Les bouts de manches où ornaient ces bracelets, communs à acquérir dans n’importe quel magasin , lui servaient de mémento constant, un rappel délivrant lui cinglait des bouts de ficelles dont son addiction lui paraissait un souvenir détestable.

Ces liens créaient dans son esprit un véritable rapport d’union, symbolisaient à la fois la force qu'il pompait en lui-même pour ferrailler contre les vices antérieurs et la charge de la responsabilité sur ses épaules de ne pas rechuter.

Le désir était omniprésent, embusqué dans l'ombre, mais il n'avait plus le souci irrépressible de se faire du mal. Ces bouts de ficelles ornés, si mystérieux pour l’esprit raisonné de Max, étaient la victuaille d’une source d’éblouissements.

Il ruminait tout en conjectures et se demandait combien de temps il pouvait les apprécier sans les fixer, le regard hypnotisé, et quels étranges phénomènes naîtraient de cette contemplation.

Il était conscient que face à son souci d’addiction, depuis quelques jours, il ne fumait plus. Il s’agitait dans son corpus pour le faire savoir aux piétons croissant sa route mais aussi à la terre entière.

D'un mouvement vif, il saisissait son téléphone et composait le numéro de ses deux acolytes : Thomas et Georges, le numéro archivé dans sa mémoire.

C'était un samedi matin, la journée où ils se rencontreraient encore une fois pour monter sur scène. Bien que sa vitalité vacillait discrètement, l'envie, elle, était parfaite.

Max se trouvait à un méandre vertigineux de sa vie : comment allait-il désormais franchir les revendications de ses amis fumeurs ? Il pouvait feindre l'indifférence, mais il était le garant de la bande, celui dont partait les encouragements à la fumée.

Intérieurement, il s'était affranchi du tabagisme. Sa vie n'était pas une mer sans ombre en perspective.

La sonnerie retentissait et brisait le calme apparent.

« Allo Thomas, ici Max ? J'ai un grand communiqué. J'ai cessé de fumer. Je sais que vous êtes toujours à la fois fumeurs, mais je mettais promis à vous le dire. La cigarette n'a plus d'emprise sur moi. »

La voix de Max résonnait d'une joie bucolique, simple et pure, née de la victoire sur ses vices.

Georges, interloqué, s’intéressait à son cas. « D'accord, comme promis, nous arrêterons de fumer aussi. Disons après le spectacle. A quelle heure veux-tu qu'on vienne ce soir ? On se retrouve au grand théâtre municipal. »

Sa voix se dédisait dans un mélange d'étonnement et d'admiration. Il était stupéfait par la nature vigoureuse de caractère de Max et par son initiative audacieuse.

Max, d'un ton calme, répondait : « Oui, rendez-vous au théâtre municipal. On fera quelques répétitions avant d’initier notre show. Même si je suis non-fumeur, je suis toujours représentatif de notre intrépide trio. Ne vous inquiétez pas, rien n'est modifié en moi. »

« Ok, rendez-vous au lieu proposé, » raccrochait Thomas.

Max se dirigeait vers la cuisine, décidé à se concocter un mets de nouilles avant la représentation. Il adorait les nouilles et, depuis qu'il avait vaincu son addiction, il trouvait leur odeur encore plus exquise.

Ses bracelets, il ne les avait pas encore usés, mais il savait que l’échéance allait arriver. Thomas et Georges étaient restés fumeurs, du moins pour cette nuitée. Max n'était que trop perceptif de l'envie de cigarette, tôt ou tard le ferait frémir. Et, pourquoi pas après la représentation ? Mais il était avisé et avide à tenir bon, à ne pas céder au désir. Il avait juré de ne plus jamais mettre la bouche à une cigarette, et il comptait bien respecter sa promesse.

Gysneil le rejoignait dans la cuisine, une cuisine flambant neuve. Le four scintillait d’une douce propreté, mais son œillade allait en direction des casseroles où se préparait le plat de nouilles que Max avait réaliser pour lui et toute la famille, à l'exception de Sandra, partie vers d'autres horizons.

Pendant que Max dressait la table carrée d'une nappe fleurie multicolore et conférait à la scène de ménage un aspect des plus sophistiqués, il appelait Euriphate.

« Euriphate, le repas est prêt ! Descends, tu peux manger ce qui te fait envie. Laisse le piano se reposer un peu. Il faut aussi que tu te prépares pour venir ce soir. »

Euriphate descendait les escaliers, toujours vêtu de ses gants en nylon qu'il ne retirait que pour se nourrir, boire ou se laver. Bien que la sensation des ustensiles contre sa peau le blessât légèrement, il avait faim et la douleur s'estompait au fil des bouchées. Le repas était nourrissant et savoureux, un véritable plaisir pour ses corps insatiables.

Après le repas, la famille Dulatel partaient pour le spectacle.

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