De la tribulation pour se défaire de son envie au spectacle mené de main d'artiste
A peine arrivés sur les lieux, la famille ainsi que Thomas et Georges étaient aux anges lorsqu'ils apercevaient un nuage de cheveux multicolores : leur groupe était enfin là !
Cinq heures avant le spectacle, l'atmosphère était certainement électrisante et vibrante. Dans le hall du théâtre, les gens étaient pressés et excités. Ils parlaient bruyamment, riaient et échangeaient des suggestions sur le spectacle à venir. L'air était vibrant d'énergie et d'anticipation.
Le son, à découvrir d’un moment à l’autre sur la scène de théâtre, était pour cette fois communié en une musique, convoyeur vers l’au-delà et l’avenir d’un homme muni de ressources intérieures. Ce parterre sonore enivrant était une belle promesse d’abnégation, un récital à la liberté et au don de soi.
Max, Thomas et Georges s'avançaient, tête basse, pour saluer leurs innombrables fans, reconnaissants et heureux de commémorer ce moment hebdomadaire avec eux dans le lieu théâtral.
Le trio s'installait dans les loges jumelées à leurs instruments, dont le rapport était unique. Thomas et Georges s'en allaient s’étouffer d’une pause-cigarette tandis que Max répétait en solo sa partition et la musicalité du moment.
Puis, alors qu'il avait fini ses devoirs, Max rejoignait Thomas et Georges.
Max, hors de lui par les tribulations de ses deux compères, s'exclamait : « Bon, cela fait dix minutes que vous vous êtes renfermés pour commettre une tentative d’empoisonnement sur vous - même ! Vous devriez mettre une fin définitive à ce poison ! »
Thomas lui répondait d'un ton jovial : « Laisse-nous ces derniers moments dans la prolifération de notre vice. Demain, nous serons comme toi : non-fumeurs. Laisse-nous déguster ce dernier spectacle sur notre psyché. »
Alors que Thomas lui rappelait à quel point il était honoré de son formidable état d’esprit, Max sentait en lui monter une envie passagère de fumer, une envie brisseuse des efforts accomplis jusque maintenant.
Pour éviter toute prise de risque inutile, il quittait ses deux acolytes et se réfugiait dans sa loge en train de se préparer. Il se muait en homme responsabilisé et comptait sur sa performance pour annihiler le désir. Il pensait pouvoir, ainsi, demeurer au meilleur de sa forme pour le spectacle et respiirer à plein poumons, une source de réconfort fugace pour lui.
En effet, cette envie implacable, quelques secondes auparavant, le rendait ébranlable ce que Yan l'avait mis en garde. Son esprit avait éprouvé, quelques temps, la satisfaction d'arrêter, mais maintenant qu'il était en sevrage, la moindre émotion de réconfort l’amenait inéluctablement vers son vice.
Il n'avait pas utilisé ces ornements car il était trop angoissé à se demander le bon tic à adopter face à cette situation. Il n'y en avait pas : il devait se souvenir des bonnes recommandations de l'hypnotiseur. Il lui avait dit : « En cas d'envie, réfugiez-vous dans les émotions et parvenez à créer des barrières à votre addiction avec l’aide de ce que vous trimballez. » Il fallait soumettre son esprit à des perfides moyens dont l'utilisation lui semblait trop compliquée pour le moment.
Mais il essayait. Le premier essai avait été un échec car, bien qu'il fût déterminé, il était encore trop nerveux et son esprit peu docile pour faire ce que le docteur lui avait préconisé.
Mais il prenait son mal en patience et décidait, par sa volonté, de dénigrer une bouffée de cigarette. Les minutes passaient et l'envie s'évaporait. Il était parvenu à dépêcher sa volonté, mais n'était plus heureux pour autant.
Que devait-il faire ? Un remède : les bracelets.
Mais il était trop pensif et méditatif pour les utiliser en état, et se promettait de les user en cas de nouvelles manifestations de son manque à l'intérieur de son esprit.
Thomas et Georges étaient retournés dans leur loge et ils pouvaient tous les trois initier la répétition.
Les partitions, interprétées à la perfection, donnaient le ton à l'ensemble du spectacle. Bien que le trio éprouvât un manque d’énergie dans l'exécution des chorégraphies, l'ensemble était consacré à un rêve, comme un ballet plus grand dont le thème central était dédié à la résilience. Chaque musique s'intitulait "Je te prouve que...".
Fin prêts à délivrer une prestation implacable de leurs progrès à leurs tant désirés fans, les musiciens montèrent sur scène à 20h30. L'excitation était palpable dans l'air tandis que les spectateurs prenaient place.
Après avoir salué une foule à son comble, Max débutait le show par la phase de l'émotion la plus vive à l'esprit : la résignation d'un homme tombé dans la pauvreté. Son violon chantait la tristesse et le désespoir, tandis que les notes plaintives de la basse de Georges accentuaient la profondeur de l'émotion. Le public était incroyablement conquis par la performance de Max, et un silence pesait dans la salle.
Les gens en effervescence ne pouvaient qu'être submergés par le chagrin. La douce sonorité du violon, insufflée par une étrange atmosphère d'émotions négatives, accentuait leur peine. Mais, accompagné de la basse et de l'accordéon, Max changeait de cap. Après avoir intensément interprété l'homme miséreux prêt à se jeter dans l’abîme, il laissait derrière lui la tristesse et l'obscurité pour embrasser la lumière et l'espoir.
Avec des arpèges plus doux, Max transformait le néant en une effervescence d'émotions positives. L'homme, abattu au fond de lui-même, puisait dans une ressource intérieure camouflée, révélée par son cœur pur et sincère. Ce cœur nourrissait des rêves d'une vie meilleure et aisée, entouré d'amis fidèles à sa cause. Max parvenait à susciter les émotions les plus vives au sein du trio et à asperger la foule de sons mélodieux et d'une sonorité sans égal.
Sa gamme pour réaliser ce chef-d'œuvre était sans conteste le fruit d'un long et patient travail. Cet effort, il le mettait en représentation. Le labeur conduisait l'homme sans ressources à effectuer des prouesses mentales au sein de son existence pour réaliser son rêve : devenir un homme plein de ressources et avide de liberté. Max encourageait ses amis Georges et Thomas à améliorer leur gamme de sonorité pour rendre le rendu le plus réaliste possible.
C’est ainsi que l’homme à la fin du récital pavanait dans le luxe et l'autosatisfaction. En toute dernière représentation, Max conduisait la foule à s'interroger sur son caractère exceptionnel. Cette force de résilience, acquise au fil des obstacles rencontrés, il l'interprétait avec l'aide de ses amis de manière magistrale, telle une mécanique bien rodée et super efficiente. La foule était en émoi et saluait la prestation de Max et consorts. La connexion devenait une ode à l’évaporation des émotions les plus insoupçonnés de l’esprit humain et se laissait persuadé de la véracité de l’histoire.
Le spectacle terminé, ils furent acclamés par la foule. Max s'avançait vers le public et leur disait : « Merci, chers amis, aujourd'hui et dans les jours à venir, vous ressentirez au fond de votre cœur la sincérité de ceux qui font les choses pour que le destin améliore votre condition. »
Après le spectacle, où chacun avait interprété sa gamme avec brio, les musiciens s'ovationnaient mutuellement. Ils étaient fiers d'avoir apporté quelque chose d'unique à la représentation. Le violon de Max avaient transporté l'audience, tandis que l’accordéon mélodieux de Georges et les percussions explosives de la basse de Thomas avaient donné vie à la musique. L'atmosphère était plaisante, et les spectateurs étaient encore émus par la performance des artistes lorsqu'ils ont quitté la salle.
---- ce n'est pas parfait mais c'est un premier jet fin du chapitre
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