l'introspectif et victorieux pouvoir de la conscience et du subsconcient
Après avoir été vivifiés du triomphe par une foule en fièvre, Max et ces deux amis remarquaient somme toute que leur spectacle ne représentait pas assez une image édulcorée de bonheur inoubliable et de scénettes musicales extraordinaire.
Au sein de leur nature irréprochable, ces artisans de la perfection se reprochaient un défaut de personnalité attachant et rattaché envers une illusion d’un spectacle bien mené.
Max, Georges et Thomas étaient finalement rejoints par Gysneil et Euriphate dans les coulisses des artistes, lieu de toutes les élucubrations festives.
Les lourdes portes des loges, sculptées dans un chêne massif, ne laissaient filtrer aucun bruit. La sonorité, camouflée par l'épaisseur du bois, résonnait sourdement à l'intérieur et attisait la curiosité de ceux dont l’oreille avait tendance à se diriger contre les murs.
Le quintet se tenait rassemblé dans la pièce centrale, un vaste espace scintillant de lumière naturelle où des canapés moelleux invitaient à la détente. L'atmosphère était paisible et chacun s'occupait de réaliser un pamphlet oral de leurs prestations, entre rire et causerie.
Fort et élégant dans son vêtement bleu marine accommodé d'un pullover rose bonbon immaculée du nom de leur groupe Diner Floyd, Max passait sa main autour de la taille de Gysneil et disait rassurée par la présence de sa concubine :
« -Chérie, est ce que le spectacle t’a plu »
Gysneil répondait : « Oui, bien sûr, rien ne paraissait plus fantastique que votre triumvirat dont le leadership te revenait amplement. Malgré l'œil aiguisé d'un artiste pour discerner le beau du laid, je suis convaincu que votre triomphe est amplement mérité. Vous avez su transporter la foule dans un univers original et envoûtant. Bravo !
Cependant, cette esquisse de bonheur était ternie par des détails comme les arpèges trop souvent dans les tons descendants. Or, le personnage des scénettes devait exprimer la plénitude de sa réussite, une nécessité de doter la musicalité dans des sonorités plus élevées.
Thomas et Georges, ne se faisaient plus voir. En effet, on ne les apercevait plus, entièrement éclipsés dans la loge adjacente à celles des artistes, pour se donner en spectacle et donner d’eux-mêmes dans la respiration toxique de fumées de cigarette.
Il avait suffi, de quelques moments, pour que Max les rejoignît et laissât sa femme et sa progéniture retournés dans la grande salle du spectacle.
Son show lui avait procuré une immense joie. Mais il n'en restait pas moins qu'une bonne cigarette lui était la bienvenue pour apaiser sa conscience, encore une fois traumatisée par les événements.
Son mental vacillant le poussait à défier Dieu, à accomplir son funeste destin : fumer cigarette sur cigarette. Sa voie intérieure d'émotions, autrefois parsemée d'étoiles immaculées, s'était assombrie sous le poids des années de tabagisme. Elle le ramenait vers des bas-fonds lumineux, où brillaient les lueurs fantomatiques de promesses jamais tenues.
Dans des situations de déclassement de sa conscience, Max ne ressentait pas l’investiture d’un tréfond moral et d'un statut de modèle pour les jeunes.
Sous une voilure de fumée, Max discernait l'odeur âcre de la cigarette que Georges embrasait avec son allumette. Max devenait, invariablement inflexible à repousser sa cigarette, avant le spectacle, et à savourer pleinement l'instant présent
Mais, à la sortie des loges, ses sens aiguisés percevaient les moindres tressaillements dans les corps de Thomas et Georges. Max se régalait de chaque expiration de la bouche de ses compères et captait l'essence pure de leur tension.
Cependant, au fond de lui, le déraillement de ces émotions était imminent. Vu que la séance d'hypnose lui interdisait de franchir le pas, ses vibrations cosmiques intérieures ne supportaient plus cette frustration de privation. Elles exigeaient de nuire à sa sante quand elles suggèreraient d’avaler une cigarette.
Mais Dieu merci, c'était aussi à ce moment véridique que la conscience voluptueuse de Max se souvînt du pouvoir des bracelets offerts par le médecin dont la spécificité était reliée au subconscient humain. Max décidait d'en absorber leur nature narré par ce dernier.
Il se munissait d’un plan de route réalisée par le biais de ses sensations, et, grâce à ses accessoires ceinturés au bout de ses manches, y incluait les recommandations qu'il souhaitait voir se réaliser au-delà de la vérité matérielle.
Le regard fixé sur ses bracelets, il murmurait les affirmations suivantes, dans l'ordre précis qu'il souhaitait graver dans son esprit et se défaire ainsi de son manque de volonté :
« Mon esprit doit gagner du temps. »
« Mon esprit n'accepte pas les ordres de la cigarette. »
« Mon esprit se veut indépendant de la cigarette. »
« Mon esprit voit l'avenir sans cigarette. »
« Mon esprit cumule des points anti-cigarettes. »
Bis repetita, Max, déterminé, fixait ses bracelets et les cajolait du bout des doigts. Il ressentait que ses émotions, jadis en roue libre, pétris des images de son subconscient, possédait un nouveau propriétaire et que son esprit était désormais sien.
C’était une compréhension plus profonde de ses propres mécanismes. Il avait enfin discerné le mystère de ses stimuli, ces déclencheurs viscéraux dont sa psyché était affectée si puissamment.
Désormais, il n'était plus la marionnette ballottée par des forces occultes, mais un ingénieur conscient de son propre fonctionnement.
Grâce à une introspection rigoureuse couplée à une volonté de fer, il pouvait désormais faire usage des leviers de son existence et orchestrait une pléthore d'émotions et d'actions dont l’issue le conduirait vers l'accomplissement de ses rêves.
Ce n'était plus un espoir lisse, mais une vision d’une espérance retrouvée, un entrain puissant parsemé d’ambition et le propulsait vers un avenir radieux.
En tant que sujet de son expérience, il se percevait comme un être en perpétuelle lutte contre ses propres désirs. Malgré les obstacles et les difficultés croissantes, il puisait dans son for intérieur la force de repousser ses limites et de trouver un remède à ses maux.
Il rayonnait d'une santé mentale florissante et chaque mouvement trahisait une force intérieure sereine. Sa conscience aiguisée de ses émotions, qu'elles fussent ancrées en lui depuis sa naissance ou patiemment domptées au fil du temps, se reflétait dans son incroyable velouté pétillant.
C'était comme si son existence tout entière était destinée à un sanctuaire vibrant, une inauguration de la richesse et de la complexité du monde émotionnel.
Cette connexion profonde avec son intériorité lui conférait une présence magnétique et attirait irrésistiblement sa conscience vers lui.
Il avait maîtriser et dompter ses tics, ces manifestations involontaires de ses pensées et de ses émotions. En établissant des parallèles entre des événements apparemment éloignés, il refaçonnait son paysage mental, et lui prodiguait une nouvelle cohérence et une nouvelle force.
En un éclair, sa volonté se ranimait et sa détermination à vaincre sa dépendance à la drogue se fortifiait.
Alors qu’il consentait à ses commandements, ses bracelets diffusaient une onde d'énergie puissante, une investiture de son psychisme, le galvanisait et le préparait à l'accomplissement d’un destin sans cigarette plus rosé.
Tandis que Georges et Thomas savouraient leur cigarette, il les observait sans la moindre envie. Son esprit, affranchi du totalitarisme tabagique, ne ressentait plus la nécessité impérieuse de sa dose.
Comme par miracle, il résistait et avait découvert la force insoupçonnée, un réveil tardif mais précieux. L'œuvre à accomplir dans son esprit était colossale, mais il n'en était qu'au tout début.
Yan lui avait confié que ces bracelets étaient une métaphore de la vie, semblable à la fable du lièvre et de la tortue, où la persévérance finissait toujours par l'emporter sur la vitesse.
C'est ainsi qu'il devait analyser cette première tentative d'intégration des ordres dans son esprit rationnel. De nombreuses étapes jalonneraient son chemin vers l'affranchissement total, libéré de toute substance néfaste à son organisme.
Ce nouvel élan dopait sa conscience et son comportement, Il reniait de tout son être ce poison et nourrissait une confiance en lui grandissante.
Cependant, il ne pouvait nier qu'une fois ses pensées, ses émotions et ses troubles obsessionnels compulsifs - appelez-les comme vous le souhaitez - apaisés, il s'était ouvert à une introspection constante de sa conscience.
En état de vigilance constante, ce discernement aiguisé devenait un outil précieux entre les mains d'un homme intègre et droit.
--------------- il sera un moment où les hommes prendront conscience fin du chapitre
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