La fin de la suspicion : Pax Landroyuch, voleur et kidnappeur
Le lendemain, Max prévoyait de se diriger vers l’échoppe de la rue Rosetière dès son ouverture et se préparait méticuleusement pour sa mission. Avec le soutien d'Arthur, il portait sur lui, dans la poche intérieure de son uniforme, une détermination à toute épreuve et une curiosité intense pour en apprendre davantage sur le profil des trois suspects probablement responsables du vol à la maison des Rotevai et du lâche enlèvement de leur fille.
Max, d'un ton réfléchi, donnait ses instructions à Arthur après avoir démarré leur véhicule de service dans le garage du Quartier Général : "Nous sommes en mission. Active les gyrophares pour signaler notre présence. Cela nous permettra d'intervenir rapidement et de démontrer notre capacité d'action et notre pouvoir dissuasif contre la criminalité au sein de la population. Notre priorité absolue est de résoudre le mystère de ce vol. Pour cela, je veux être le premier à découvrir la vérité. Qu'en penses-tu, Arthur ?
Arthur répondait d'un ton mitigé, partagé entre le désir de clore cette affaire de vol et de kidnapping et sa préoccupation quant à l’évolution précipité des manœuvres : "Chef, ne devrions-nous pas révéler plus d'indices cruciaux dans cette affaire avant d’enclencher nos plans de manière irrévocable ? Dans de telles situations, j'ai toujours un peu d'appréhension quant à la précipitation. Mon instinct de second me dicte la prudence et la discrétion plutôt que l’effervescence d’une exécution véloce. »
Max, ne percevant pas l'urgence de mobiliser davantage de policiers sur l'affaire, estimait que les soupçons étaient suffisamment explicites pour intervenir. Il disait : "Nous allons procéder avec discrétion, comme tu l'as suggéré, mais si la situation tourne en notre défaveur, nous rechercherons une porte de sortie et serons prêts à muscler notre intervention par un groupe de collègues plus conséquent. »
Les deux compères, prêts et vigilants, arrivaient finalement à la rue Rosetière après un bref contretemps d’itinéraire, causé par les nombreux aménagements de circulation et les travaux sur les chemins. Au bout d’un moment dans lequel les deux collègues cherchaient une place à proximité, ils se garaient enfin en face de la façade du magasin, animés par leur mission d'interroger le témoin. Ils étaient munis de tout l'attirail nécessaire (plaque, éloquence et description des suspects) pour mener à bien leur enquête et obtenir des confirmations de la part de Monsieur Atopeu.
Max et Arthur s’engouffraient dans la bâtisse, déterminés à scruter les lieux avant toute chose. Leurs pas étaient empreints de certitude lorsqu'ils se dirigeaient vers le comptoir. Sans rencontrer d'obstacles entravant leur progression, ils demandaient au personnel sur place à parler à Monsieur Atopeu, munis d'un mandat de perquisition.
Tous deux se présentaient à l’employé de service d’un ton ferme et disaient : « Bonjour, nous aimerions parler à Monsieur Atopeu, s’il vous plaît pour une affaire de routine. Pourriez vous l’informer de notre visite ? »
L'employé du magasin, un regard perçant scrutant les deux individus, se présentait avec une tranquillité feutrée : "Bonjour, messieurs, je vous en prie, suivez-moi dans mon back-office. C'est par ici. Je suis Monsieur Atopeu. En quoi puis-je vous être utile ?"
Max répondait promptement à l'interrogation d'Atopeu, tel un automate enclenché : "Nous sommes à la recherche d'indices pouvant corroborer notre hypothèse. Avez-vous vu, par hasard, ces individus dans votre magasin, s’étant servis de ce type de matériel ? Ils sont suspectés d'avoir enfreint la loi en commettant un vol et un kidnapping."
Il dévoilait l'instrument du vol, une lame cassée au manche brun. Max la mettait en rapport immédiatement aux profils recherchés. Lorsque Atopeu apercevait ce matériel, il le reconnaissait avec un enthousiasme mesuré : "Oui, je le reconnais. Du très bon matériel ! Je n'en vends que rarement. J'ai bien donné cette arme. En plus, elle est signée de ma main. Un individu est venu me demander une, il y a environ deux semaines. Il semblait avoir une connaissance approfondie des armes blanches. Pourtant, ces profils ne me disent rien.
Alors que Max insistait et ne se laissait pas duper par ces individus, Atopeu commençait à réfléchir, retraçait les caractéristiques et cherchait à mieux cerner le visage des suspects. Il disait : "Maintenant que j'y repense, je pense reconnaître cet individu. Oui, j’imagine que c'était lui ! Mais contrairement à la photo ou au portrait-robot, cet homme arborait un piercing dans le nez et avait les cheveux plus longs. Pour parfaire le tout, il se présentait avec des lunettes et une barbe grisonnante. Je suis sûr que je pourrais l'identifier, car son regard ne m'a pas laissé indifférent. Je pense qu’en entrecroisant son regard au moment de sa venue et celui-ci sur la photo paraissent identiques. Donc, je certifie que cet homme est venu m'acheter du matériel. Il n'a pas fait de chamailleries et il est parti dans un bolide rouge avec l'Arbeusé que j'ai confectionné moi-même."
Max prenait le temps de réfléchir, remerciait Monsieur Atopeu pour son soutien. Ce dernier effectuait une dernière mise au point avant de se rendre dans son bureau, où son ordinateur l'attendait avec l'ensemble des données clients enregistrées. Il transmettait au chef de la police local les informations sur les achats effectués par le voleur, ainsi que son lieu de résidence mentionné sur la facture.
Il déclarait : "Voilà les informations exactes que j'ai pu recueillir sur l'individu central. Je pense que vous trouverez dans ces données ce que vous recherchez."
Max sentait un soulagement énorme, comme si un poids avait été tirée de ses épaules, tel un Titanic s'élevant des profondeurs sous les vagues. Désormais, il connaissait la résidence de Pax Landroyuch.
Après avoir pris congé d'Atopeu, il retournait dans la voiture en compagnie d'Arthur et lui disait : « Arthur, examine attentivement ces informations sur les factures et fais-moi une analyse pertinente de la situation. Je te confie la responsabilité d'établir des actions coordonnées pour renvoyer ces individus derrière les barreaux. »
Arthur analysait les données avec minutie, puis, après quelques minutes de réflexion, il déclarait : « Sur le papier, il est clairement indiqué que Pax Landroyuch a effectivement acheté le même matériel que celui retrouvé dans la poubelle. La facture ne laisse aucun doute à ce sujet. Il était donc bien présent sur les lieux du vol. Je dirais même que cela justifie largement son incarcération, car en plus de l'achat du matériel, il est probable que ses traces ADN se retrouvent sur l'objet utilisé pour le vol ainsi que sur la serrure. Les autres traces découvertes doivent probablement provenir de ses deux complices. Je suggère que nous nous rendions discrètement à leur résidence pour initier, à notre stade, des actions efficientes de mise en arrestation comme objectif, car en plus du vol, un enlèvement a eu lieu. »
Max s'enthousiasmait devant le raisonnement d'Arthur sur les données fournies par Monsieur Atopeu. Il appréciait sa limpidité et sa capacité à organiser le chaos des interventions inattendues. Il lui disait d'un ton enjoué : « Très bon travail, Arthur. Allons interpeller ces trois individus. Mais faisons attention, ils retiennent un otage et sont probablement armés d’armes de mort. Je suggère de mettre en place une zone de sécurité. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'attendre leur appel à la famille Rotavai ce soir pour les interpeler et les incarcérer. Nous avons suffisamment de preuves pour les mettre au coffre. Il nous reste juste à retrouver la fillette ! Retournons au quartier général et mettons notre plan à exécution ! »
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