Chapitre 4-1

7 minutes de lecture

Chapitre 4-1

— Répondez-moi bordel ! ! criais-je avant de porter les mains à ma tête douloureuse.

Tout le monde sursauta.

— Que quelqu’un aille chercher la Guérisseuse ! ordonna Jordan. Alric sortit en courant. Comment tu te sens, Aaron ? demanda-t-il, légèrement fébrile.

Je lui lançai un regard mauvais.

— Comme si un train m’était rentré dedans. Tu m’as dit que la douleur serait supportable, lui dis-je, hargneux. Si c’est ça que tu appelles supportable, qu’est-ce que ça doit être pour l’insupportable ! ! Et pourquoi j’ai cette voix ? Mais qu’est-ce qui se passe à la fin ! ?

J'essayai de me redresser en me tenant aux barres de sécurité entourant mon lit. Je tirai donc dessus et ...elles me restèrent dans les mains. Mais...Que…? Je regardai mes mains et écarquillai les yeux. Je me tournai vers Loric et sentis mes yeux se remplir de larmes. J’étais affolé, paniqué.

— Chef ?

J’entendis des pas précipités provenant du bureau, une jeune femme entra dans la pièce. Sandra, la Guérisseuse. Elle bouscula Loric pour s’approcher de moi et s’arrêta net à ma vue.

— Aaron ? Oh mon Dieu !

J’ouvris la bouche pour parler lorsque je ressentis des picotements sur tout mon corps. Un voile bleu se posa sur mon regard. Je sentis mon corps chauffer et mes muscles se raidir à nouveau.

— Ça recommence, dis-je. Les larmes débordèrent et coulèrent sur mes joues. La Guérisseuse posa sa main sur mon front et ferma les yeux.

— Je dois l’endormir, et vous avez intérêt à m’expliquer ce qui se passe, c’est clair ? fit-elle, durement.

Je n’entendis pas la réponse, sombrant avec soulagement dans le sommeil. Lorsque je rouvris les yeux, je n’étais plus dans le cabinet de l'Éveilleur mais dans une des chambres de l’hôpital. Je ne ressentais aucune douleur, je jetai un coup d'œil sur ma main, tout semblait normal. Ce qui en soi était une bonne chose. En tournant la tête, je vis Alia assise à mon chevet.

— Alia ?

— Aaron ! fit-elle. Comment te sens-tu ?

— Bien, enfin je crois...je...j’ai...c’était un cauchemar ? Cette douleur, ces trucs bizarres que j’ai fait et ressenti, je les ai rêvé, hein ?

Alia fit la moue et tourna sa tête vers l’autre côté du lit, le regard noir. Loric était là, ainsi qu' Alric et Tobias. Je fronçais les sourcils en le voyant, me demandant ce qu’il faisait là. J’essayais de me redresser et y arrivais sans problème à mon grand étonnement. En fait, je me sentais en pleine forme.

— Chef, j’ai rêvé, n’est-ce pas ?

Comme il ne répondait pas, je sentis la colère monter en moi.

— Bon, ça suffit ! ! Je veux savoir ce qui se passe ! Maintenant !

Loric sursauta, surpris par mon ton. Tout le monde me regarda avec des yeux ronds. Je n’avais jamais parlé ainsi à mon chef, mais il me fallait des réponses. Je soutenais donc son regard et croisais les bras sur ma poitrine, en attente.

Loric sourit et son regard devint déterminé.

— Ok, alors non tu n’as pas rêvé. En fait tu n’as pas du tout réagi comme tu l’aurais dû au déclenchement. Thomas est à la bibliothèque avec Jordan pour essayer de savoir ce qu'il s’est passé. Ils ne devraient plus tarder.

Thomas et Jordan entrèrent dans la chambre à ce moment-là. Ils étaient blancs comme un linge. Je fixais le regard sur eux.

— Alors ?

Thomas se racla la gorge et dit.

— Tu sais comment se passe la transmission de nos dons et pouvoirs, n’est-ce pas ?

Oui je le savais, lorsque l’un de nous mourrait, son âme ou esprit, errait dans notre monde sous forme d’énergie . ce dernier, recevait toutes les âmes, esprits, énergies selon le nom que chacun voulait lui donner, de chaque être vivant, animal, humain, surnaturel ou même végétal, que ce soit du monde des humains ou d’un autre monde. Mais seules celles issues d'ASILIA gardaient en mémoire leurs dons et pouvoirs, et nous les transmettaient lors de notre évolution. Elles ne gardaient aucun souvenir de leur vie, mais choisissaient l’héritier de leur capacité.

C’est pourquoi nous ne savions jamais ce qui nous serait transmis.

Je hochais donc la tête.

— J’ai fait des recherches pour savoir ce qui t’es arrivé, reprit-il, nous ne savons pas quels dons et pouvoirs tu as reçus, mais savons qui te les a transmis, et cela aurait dû être impossible.

— Et donc ?

— Tu as reçu ceux d’un Originel, fit-il.

Après un instant de stupeur, Loric et Alric poussèrent un horrible juron. Alia hoqueta avant de mettre sa main sur sa bouche, et Tobias vacilla sur ses jambes en me regardant, horrifié.

Quant à moi, je me levais précipitamment et courais dans la salle d’eau pour vomir. Je haletais, tentant de retrouver ma respiration, en vain. Je faisais une crise de panique. Je sentis quelqu’un poser une main sur mon épaule, c’était Tobias.

— Regarde-moi, respire lentement, me dit-il.

Je le fixais dans les yeux. J’inspirais et expirais lentement m’ancrant à lui. Au bout d’un moment, je pris une grande inspiration. Tobias me dévisageait, inquiet.

— Ça va aller ? me demanda-t-il.

— Je ne sais pas Tobias, franchement je ne sais pas.

Tobias me pris dans ses bras sans dire un mot et je le laissais faire. Je me détachais ensuite de lui, passais de l’eau sur le visage et restais le temps de reprendre mes esprits. On retourna dans la chambre. Je m’aperçus alors que l’on m’avait changé, je portais un pantalon de sport fluide, ainsi qu’un t-shirt à manches longues. J’interrogeais Alia du regard, qui m’expliqua que c’était Tobias qui était allé me chercher des fringues.

— Combien de temps suis-je resté ici ?

— Tu es là depuis hier après-midi, me répliqua Alric. Et il est onze heures du matin.

Mon cœur se mit à battre plus vite.

— Lola ! m’exclamais-je.

— Ne t’inquiète pas, fit Alric. J’ai envoyé un Protecteur pour veiller sur elle.

À cette annonce, un grondement sortit de ma gorge. Je mis ma main à mon cou.

— C’est quoi ça encore?

Loric ricana.

— T'inquiètes, tu comprendras bientôt. Revenons-en à cette bombe que Thomas vient de lâcher. Aaron te sens-tu prêt à entendre la suite ? fit-il inquiet.

— Je crois que je n'ai pas trop le choix, mais vous êtes sûr qu’il s'agit d’un Originel ? Comment pouvez-vous le savoir ? fis-je d’une voix incertaine.

Un Originel était l’un des premiers “Être” à avoir été créé dans notre Monde. “ ASILIA” existait afin que chaque âme de chaque créature vivante trouve un refuge à l’abri des abominations qui les dévoraient, les possédaient ou les torturaient pour annihiler ou corrompre les “innocents”.

Ils étaient les premiers Protecteurs ayant existé et possédaient des dons et des pouvoirs inimaginables. Malheureusement, l’un d’entre eux devint orgueilleux, arrogant et assoiffé de pouvoir. Il voulait être adoré comme un Dieu. Les autres Protecteurs finirent par le mettre hors d’état de nuire, mais attendirent trop longtemps. Il avait instauré la peur et la méfiance dans notre monde. Beaucoup d’âmes refusèrent de passer et furent perdues. Errantes dans leur monde respectif sans protection, elles devinrent des proies faciles pour les âmes noires.

La Destinée, ne pouvant accepter cela, fit en sorte que cette première génération de Protecteur soit punie et encadrée. C’est à ce moment-là qu’un Meneur et des Gardiens firent leur apparition. Les générations suivantes héritèrent de dons et pouvoirs, mais ceux-ci furent partagés sur l’ensemble des Protecteurs et non plus tous sur un même individu.

Thomas répondit.

— Parce que la puissance que tu as absorbée ne peut en aucun cas être celle d’un Protecteur, ces derniers ayant l'esprit plus fort que les autres à part le Meneur. Or pour toi cette puissance est telle que cela ne peut signifier qu’une chose, il s’agit bien d’un Originel.

Jordan prit la parole.

— Lorsque j’ai déclenché ton ascension, tu as emmagasiné tellement d'énergie, que ton corps à réagi comme une évolution normale, mais il n’était pas prêt à encaisser ça. C’est pourquoi Sandra t’a endormi et a donc bloqué ce trop plein. Ce qui me fait dire que si je n’avais pas provoqué cela de façon à ce que cela s’étale sur sept jours, tu serais probablement mort. Ton corps n’aurait pas supporté une telle pression. Et nous pensons que c’est la raison pour laquelle tu peux absorber cette âme et qu'elle t'a choisi.

Je déglutis.

— Tu crois que son énergie a senti ce processus et à deviné que je pourrais l’absorber ?

— Oui, je le pense, car c’est la première fois que ce procédé est mis en place, et qu'aucun Originel n'avait fusionné avec quelqu'un.

— Et maintenant?

— Je pense que ton évolution va se faire progressivement, ton corps est redevenu stable. Tu risques d’avoir des poussées de puissance, mais comme ton organisme se modifie au fur et à mesure, tu devrais pouvoir le gérer.

— Et vous ne pouvez pas me dire quel don et pouvoir j'ai reçu ? demandai-je avec espoir.

— Ça, sera à toi de le découvrir, mais nous avons déjà une petite idée de l’allure que tu vas avoir, fit Loric d’un air malicieux.

— Ouais, tu vas en faire des jaloux, renchérit Alric.

Je leur lançais un regard torve.

— Mais pourquoi un Originel m’a sélectionné ? Je ne veux pas de cet héritage.

— Malheureusement ce n’est pas nous qui choisissons, fit Alia d’une voix douce, s’il t'a désigné cela veut dire que le Destin a de grands projets pour toi et qu’il te sais capable d’y faire face.

— Hum...fit Jordan en se raclant la gorge. Regarde ton bras gauche Aaron.

Je le fixai, puis non sans appréhension relevai la manche de mon t-shirt et écarquillai les yeux.

Annotations

Vous aimez lire Lina2402 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0