CHAPITRE 1 - 2

5 minutes de lecture

(1ère relecture fait)

1-2

La jeune femme finit par se lever et rentrer dans le chalet. J’entendis le bruit de la douche, puis les lumières s’éteignirent et le silence tomba.

Grâce à mon ouïe développée, je percevais les battements de son cœur et sa respiration ralentir, devenir régulière puis me décidai à rentrer chez moi. Après avoir parcouru une cinquantaine de mètre, je l’entendis gémir de douleur avant de se mettre à crier. Tout en faisant demi-tour je me mettai à courir. J’arrivais près du chalet et cherchais une ouverture. Une des fenêtres à l’arrière restée ouverte, me permis de me faufiler et d’entrer dans une pièce, qui s’avérait être la chambre de la jeune femme. Elle semblait aux prises d’un cauchemar.

En m’approchant, mon corps se couvrit de chair de poule, tous mes sens se mirent en alerte. Les ombres grises que je voyais dans son aura, s’enroulaient autour d’elle. Comme si elles essayaient d’entrer par les pores de sa peau.

J’approchais ma main et les ombres s’enroulèrent autour de celle-ci. L’impression de toucher une matière huileuse et sombre qui me glaça jusqu’aux os.

— C’est quoi ça ?

Je sentis la colère monter en moi. Je me concentrai et fermai les yeux. Lorsque je les rouvris, un bleu électrique les illuminaient et une lueur du même ton entourait ma main. Je posais doucement ma paume sur le front de la jeune femme et murmurais dans une langue ancienne, m’assurant qu’elle dormait toujours. Les ombres se rétractèrent et disparurent en sifflant. Je décelais leurs présence, mais elles n’attaquèrent plus. Pour le moment.

— C’est quoi ce bordel ?

Quoi que ce fut, la jeune femme semblait être la cible de quelque chose, sans en avoir conscience. Cette « entité » dégageait une hostilité extrèmement dangereuse.

Je devais avertir mon chef. Quoi qu’il se passait, la présence de cette humaine dans ce chalet et cette chose qui lui tournait autour, ainsi que l’absence de Gardien, n’était pas du tout une bonne nouvelle.

L’essence même de mon peuple, résidait dans la protection des ”innocents”. Un rôle attribué aux Protecteurs par le destin, des guerriers entraînés pour cette fonction. Moi, je jouissais de la chance de pratiquer mon don en tant que forgeron. Je créais leurs armes et savais m’en servir. Je m’exerçais au maniement de ces lames avec Tobias, même si cela se passait en catimimi.

Mon évolution n’arriverait que dans deux ans. À trente ans, les individus de mon monde atteignaient leur pleine maturité. Avant cela, ils ne connaissaient pas leur destinée. Militaires comme Protecteur, Gardes, soldat ou bien civil. Le ou les Dons alloués à chaque personne leur était propre.

La jeune femme semblait encore agitée, mais toujours endormie. Les traits crispés et son teint très pâle lui donnaient l’air vulnérable. Était-elle en danger ou était-ce elle le danger ?

Prenant ma décision, je sortai de la pièce. Une fois dehors, je fermai les yeux et mon corps se mit à luire d’une teinte céruléenne étincelante. Dans un éclat de lumière, je disparus pour réapparaître sous les traits d’un énorme chien. Je ressemblais à un berger allemand mais avec un pelage noir comme la nuit et le regard bleu pâle. Je me couchai près de la fenêtre de la chambre de la jeune femme et veillais.


LOLA

Je me réveillai en sursaut, couverte de sueur. Je sortai d’un cauchemar, mais ne me souvenais de rien. Je me sentais tendue et des frissons couraient sur ma peau. Je regardais l'écran de mon portable, qui indiquait trois heures du matin. Sachant que je ne pourrai pas me rendormir, je décidai de prendre une douche. Je changeai mes draps moites et me dirigeai vers ma petite salle de bain.

Pas très grande mais fonctionnelle, elle se composait d’un meuble moderne surmonté d'une vasque de couleur vert pâle comme la baignoire. Une cloison de séparation pour la douche incrustée de cubes transparents, laissait passer la lumière. Un miroir original d’une forme ovale habillait le mur au-dessus de la vasque. Encadré d’une bordure en verre bleuté serti d’arabesques du même de la même matière bleu cobalt. Il s'agissait d'un magnifique objet, contrairement à ma tête lorsque j’y vis mon reflet, songeais-je en grimaçant.

De grandes cernes soulignaient mes yeux gris-verts. Mes pupilles dilatées, mon visage blême ainsi que les mèches de cheveux collées à mon front me donnaient un air maladif. Je me déshabillai, entrai dans la cabine et pris une douche brûlante. Lorsque je sorti, je m'enroulai dans une serviette moelleuse et retournai dans ma chambre. Je revêtai un pantalon noir confortable, un t-shirt à manches longues et me dirigeais vers ma cuisine.

J'adorai ma cuisine ouverte sur le salon. Toute blanche avec son îlot central, qui me servait aussi de table à manger. Vivant seule, le blanc pour effectuer le ménage ne me posait pas de problème.

Je me préparai un chocolat chaud et rejoignai une porte située à la droite de ma cuisine. En entrant dans mon atelier, je poussai un soupir de bien-être. Celui-ci mesurait trente mètre carré et malgré ses murs en rondins, de grandes baies vitrées et un puits de lumière dans le plafond m’apportait toute la clarté nécessaire pour travailler.

Des pierres naturelles en quartzite rose, habillaient le sol. Une table en inox, incrustée de panneaux lumineux, trônait au milieu de l’atelier. À gauche, s'étendaient des étagères solides en acier, contenant des plaques de verre de différentes teintes. Un établi en bois avec divers outils nécessaires à mon activité, s'appuyait contre le mur opposé.

Près de lui, un grand miroir de trois mètres de long sur deux de haut, donnait une impression de profondeur à la pièce. Il possédait les mêmes spécificités que celui de ma salle de bain, un encadrement aux arabesques bleu cobalt. Et enfin, dans un angle, mes créations en attente de livraison.

Suspendus par des chaînes glissées dans des crochets fixés au plafond, ma grande fierté. Des vitraux de toutes formes et de toutes les couleurs. J'avais créé ma petite entreprise trois ans auparavant et vendais mes créations par internet. Mon travail commençait à me permettre de vivre correctement de ma passion. Je rêvais un jour d'ouvrir une vraie boutique.

J’ allumai mes tables lumineuses, m'armai de mes outils et me mise au travail.


AARON

J’entendis la jeune femme se lever et la douche couler, puis s’affairer dans sa cuisine. Je décidai d’inspecter les environs. Je furetais autour du chalet et m'aplatis dans l’herbe lorsque de la lumière se déversa par les baies vitrées de l’arrière de la maison.

Curieux, je m’avançai en rampant. Surpris, j'aperçus des éclats de différents coloris à travers les vitres et mes yeux s’agrandirent d’émerveillement à la vue des objets accrochés au plafond. Les faisceaux de spots d'éclairage astucieusement placés, traversaient les vitraux en se reflétant dans le grand miroir suspendu à l’un des murs. Cela créait un kaléidoscope de couleurs dans la pièce. Une petite brise apportée par l'ouverture du puits de lumière, donnait l’impression de dizaines de lucioles dansant dans l’air. C’était magnifique.

Mon regard se tourna vers la jeune femme se mettant au travail. Je ne savais rien d'elle, ni la raison de son installation à cet endroit, mais mon instinct me soufflait qu'il s'agissait d'une "innocente" et qu’elle allait avoir besoin d’aide.

Faisant demi-tour, je m’enfonçai dans les bois puis repris ma forme humaine. Au bout de quelques mètres, je m’arrêtai, ouvris ma main et soufflai dessus. De la poussière bleu lumineuse s’envola de ma paume et créa un miroir au reflet bleuté, que je traversais lorsque mon apparence devint éthéré. Le passage disparut la seconde d’après.

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