Chapitre 9-1

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En arrivant dans le salon, tout le monde se leva, et s’approcha de moi. Je vis du coin de l'œil Lola reculer d’un pas et se positionner légèrement derrière moi. C’est vrai qu’il y avait du monde. Outre Tobias et Alric, Loric était venu avec trois autres Protecteurs, ce qui voulait dire qu’il y avait quatre combattants en plus, dont le Meneur qui était le plus intimidant. Lola me prit la main discrètement comme pour se rassurer.

Loric s’en rendit compte et lui sourit gentiment.

— Je crois que nous ne nous sommes pas vraiment présentés dans les règles, dit-il. Aaron ?

Je tirai sur la main de Lola pour qu’elle vienne à mes côtés.

— Lola, je te présente notre Meneur, Loric, celui-ci inclina la tête et mit sa main sur son cœur en signe de salut. Les trois guerriers derrière lui sont les jumeaux Alex et Thomas, baissant la voix je rajoutai, on les appelle Tic et Tac, je sais ça fait cliché, mais bon. Ils lui firent le même salut avant de me fusiller du regard, cela fit sourire Lola, ce qui était mon but. Et le dernier est Matthieu, celui-ci la salua également en l’évaluant d’un regard appréciateur. Je grognai. Alex lui tapa sur l’épaule et lui dit.

— Laisse tomber Matt, à moins que tu n'aies envie de te faire arracher la tête ?

Ce qui fit ricaner tout le monde et allégea l’atmosphère.

— Et voici Sandra, notre guérisseuse.

Elle effectua le même salut avant de dire.

— Je suis bien contente de ne pas être la seule femme dans cette pièce. À nous deux, nous allons peut-être relever le niveau intellectuel de cette assemblée, et baisser celui de testostérones, dit-elle en faisant un clin d'œil à Lola.

Lola se détendit.

— À table !! ça, c’était Tobias. Tout le monde se tourna vers lui. Quoi ? Vous n’avez pas faim ?

— Qui a préparé le repas ? demandai-je.

— C’est le Chef, répondit-il en levant le menton vers Loric. Je haussai un sourcil en regardant Loric.

— Et alors ? fit celui-ci sur la défensive, ça vous pose un problème ? ça me détend. Lola éclata de rire et mit sa main sur sa bouche en ouvrant des yeux ronds. Loric la regarda en plissant les yeux, mais une lueur d’amusement dansait dans son regard.

Je regardai Tobias, qui bizarrement se tenait légèrement en retrait. En s’apercevant que je l’observais, il baissa la tête et se dirigea vers la cuisine. Je fronçai les sourcils. Pourquoi avait-il l’air mal à l’aise ? Loric suivit mon regard et me dit.

— Va le voir. Il faut que tu lui parles.

Je me dirigeai vers lui et lui fis signe de me suivre à l’extérieur. Je le vis hésiter puis hocher la tête.

— Qu’est-ce qu'il se passe ? lui demandai-je en refermant la porte.

— Rien, répondit-il, détournant les yeux. Comment va le nouveau Aaron ?

— Je vais bien, mais toi tu me mens, parle. Je le voyais danser d’un pied sur l’autre. Tobias !

— Je...J’ai eu tellement peur, finit-il par dire en soupirant. Les Maudits, le combat, Lola se débattant dans la voiture, et moi, j’étais impuissant. Je suis une mauviette, quand je t’ai vu inconscient et blessé, je ne savais pas quoi faire pour t’aider, j’étais inutile, je…ses yeux se remplirent de larmes, me serrant le cœur.

Je posai mes mains sur ses épaules.

— Tu étais là, tu es là depuis toujours, quand nos parents sont morts dans cet accident, on était ensemble, on a grandi ensemble, tu es mon frère, peut-être pas de sang mais tu es ma famille. Je donnerais ma vie pour toi, comme je sais que tu donnerais la tienne pour moi. Pendant le combat ton rôle était de rester à l’abri, avec Lola. Tu as été assez intelligent pour savoir que c’était la bonne solution. Quant à la peur, j’étais terrorisé moi aussi, mon instinct et mon évolution m’ont guidé sur ce que je devais faire. Comme ton instinct à toi l’a fait. Ce n’est pas une question de puissance ou d’utilité, mais de survie. Alors tu vas arrêter de te prendre la tête avec des réflexions qui n’ont pas lieu d'être, ok ?

Me dévisageant, son regard s’éclaira, et je vis son tempérament espiègle reprendre le dessus. Je réprimai un sourire.

— Alors, ça fait quoi d’être un homme, un vrai ?

— Ta gueule, lui rétorquai-je en faisant demi-tour pour rentrer.

— Alleeez ! dis-moi quoi !

— Fous moi la paix ! fis-je, Tobias collé à mes basques.

LOLA

Je vis Aaron revenir avec Tobias, ce dernier le harcelant sur je ne sais quel sujet. Observant les personnes autour de la table, je voyais leur regard bienveillant sur eux, cela me fit chaud au cœur. Les Protecteurs avaient dégoté des tréteaux et une planche dans mon atelier ainsi que les six chaises de jardins et les deux manquantes dans les chambres.

Avec Sandra, nous avions utilisé des protections en tissu blanc, dont je m'étais servi lors de mon déménagement pour couvrir la planche et avions mis la table.

Loric avait préparé un repas copieux, en même temps vu leur physique... De la salade verte en entrée, suivie d’une montagne de pommes de terre persillées avec des steaks grillés puis pour terminer un plateau de fromage.

Les jumeaux s’installèrent à un bout de la table côte à côte suivis de Sandra, moi et Aaron. Face à ce dernier, Alric, Loric, Tobias et Matthieu. Avoir le Meneur face à moi m’intimidait.

Le dîner se passa dans une atmosphère assez légère, mais je sentais que ça n’allait pas durer. Et en effet, à la fin du repas, Loric reprit sa posture de Meneur.

— Bien, dit-il, que s’est-il passé exactement ?

Alric lui raconta l'attaque, sans oublier la transformation du chien d’Aaron en chien des enfers, ou quelque chose comme ça, Loric regarda ce dernier en fronçant les sourcils.

— Sais-tu quelles sont tes autres facultés ?

— Non, elles se déclenchent au fur et à mesure des besoins pour l’instant.

— Avez-vous remarqué quelque chose de particulier à part l’attaque ?

— Oui, j’ai vu le même homme, enfin, Maudit que l’autre jour, mais il n’a pas participé au combat. Il était juste là, et quand il a remarqué que je l’avais repéré, il a ...disparu.

— Ce qui est étrange, poursuivi Alric, c’est que ce Maudit ne semble pas porter leur odeur, j’ai senti les autres, mais pas lui.

— C’est pas bon ça, grogna Loric. S’il n’a pas d’odeur, cela veut dire qu’il peut l'occulter et seul les hauts gradés ont cette capacité. Il était là en observateur à mon avis.

— Vous voulez dire qu’il nous évalue afin de planifier une attaque plus réfléchie ? demandai-je en me tendant.

— Oui, c’est ce que je pense, en effet.

— Il y a une chose que je ne comprends pas, dis-je, s’ils peuvent se...téléporter, pourquoi ne pas tout simplement m’attraper et...je me figeai et me sentit blêmir. C’est ce qu’il a voulu faire, murmurai-je.

— Quoi ? de quoi tu parles ? me demanda Aaron.

— Le Maudit, celui qui a essayé de m’attraper dans la voiture, lorsqu’il a agrippé ma jambe, j’ai ressenti un vertige. C’est à ce moment-là que tu l’as attaqué et qu’il m’a relâché. Aaron pâlit et Loric grogna. Je me mis à trembler. Donc, si tu n’étais pas intervenu à ce moment précis, je serais où maintenant ? Aaron prit ma main, et la serra dans la sienne.

En moi, la peur se changea en colère, je la sentais m’envahir, me donner des forces, j’en avais ma claque d’avoir peur. J’allais me battre. Je faisais partie de ce monde maintenant, mon monde.

— Je ne laisserai rien t’arriver, me dit-il la voix grondante. Nous les battrons, ensemble.

— Ensemble, fis-je, le visage dur et déterminé.

Loric haussa un sourcil en m’observant, une lueur de fierté dans les yeux. J’avisai mon sac à main sur la table du salon et me rappelai de ma visite chez le notaire. Profitant de la discussion qui commença sur le combat en lui-même, levant les yeux au ciel sur le fait que même d’un autre monde les hommes restaient des hommes, je pris l’enveloppe scellée dans mon sac et l’ouvrit. Dedans se trouvait une petite clé de coffre et une clé USB. Je fronçai les sourcils. Mon père n’était pas un féru d’informatique, loin de là, nous n’avions même pas d’ordinateur à la maison.

Je rejoignai mon petit bureau que j’avais installé dans un coin du salon et insérai la clé dans mon PC.

J’ouvris le fichier et hoquetait en voyant le visage de mon père à l’écran. Mes yeux s’embuèrent et je lançai la vidéo. Au bout de deux minutes, je me levai d’un bond et me tournai vers mes invités. Voyant ma réaction, ils me regardèrent en plissant les yeux.

— Je crois que vous devriez venir voir ça, leur dis-je.

Loric, suivit des autres, s’approchèrent. Je relançai la vidéo.

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