Chapitre 15-2

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15-2

“Rolf ?"

"Je suis là"

"Qu'est-ce que tu ne me dis pas ? "

...

"Rolf, tu n'es pas un lâche alors crache le morceaux ! je me rappelle t'avoir entendu dire que tu avais un mauvais pressentiment. Pourquoi ? "

"D'accord, tu te rappelles de ce que nous a dit l'âme noire ? "

"Comment l'oublier ? "

"Tu te souviens lorsqu'elle a parlé de son maître ? "

"Oui, bien sûr, où veux-tu en venir ? "

Je sentais des frissons remonter le long de mon dos.

"Depuis quand les âmes noires ont-elles un maître ? "

Je me remémorai ce que je savais des âmes noires et des Maudits. J'en venais à la conclusion que les âmes noires n'obéissaient à personne. Elles créaient les Maudits, mais n'étaient assujetties à aucune hiérarchie. Qu'est-ce que cela signifiait ? Je n'aimais pas ça, un malaise s'insinua en moi. Tout à coup, l'image d'une volute noire s'échappant du médaillon de Lola me revint en mémoire. Nous avions détruit l'entité qui s'était attaquée à elle. Non ? Le doute me glaça le sang.

"Rolf, l'âme noire que l'on a combattue, s'en est sortie, n'est-ce pas ? "

"Je ne sais pas Aaron, mais tu as vu comme moi cette brume sortir du collier, alors je pense qu'elle s'est échappée."

"Et donc, si ce qu'elle nous a raconté est vrai, alors Lola serait toujours en danger."

"Oui."

Je fermai les yeux, abattu.

"Je dois parler au Meneur et à Thomas, et je ne veux pas que Lola soit au courant de nos doutes."

"Aaron, tu ne peux pas le lui cacher, voyons ! "

" Si, c'est exactement ce que je vais faire, du moins tant que l'on n'a pas de certitude."

"C'est une mauvaise idée."

Je ne répondis pas et retournai au chalet. J'entrai dans la chambre de Lola. Tobias était réveillé et lisait assis sur une chaise à côté d'elle. Il commença à se lever, mais je lui fis signe de ne pas bouger. Je m'approchai de ma B'Shert et la regardai dormir. Sa pâleur et les cernes sous ses yeux témoignaient de son état d'épuisement. Je l'embrassai sur le front et quittai la pièce à la recherche de Loric et Thomas.

Les trouvant auprès de Jordan, je m'approchai d'eux.

— Comment va-t-il ? et Délia ? demandai-je.

— La fièvre a baissé, il est hors de danger, répondit Loric. Pour Délia, vu la façon dont elle a rembarré Alric il y a dix minutes en reprenant connaissance, elle à l'air d'aller mieux elle aussi, répondit-il, ironique.

Thomas ricana. Je me tournai vers la Chasseuse, pour voir Alric l'invectiver alors qu'elle tentait de se lever. Je secouai la tête, dépité.

— Il faut que je vous parle à tous les deux, ainsi qu'à Alric. En privé.

Ils froncèrent les sourcils, mais acquiescèrent. Loric appela le Protecteur et nous sortîmes du chalet. Je jetais un coup d'œil à ce dernier. Il semblait prêt à exploser, le visage rouge, les yeux lançant des éclairs, les poings serrés, il irradiait l'exaspération. Arrivé aux abords des bois, Loric s'arrêta et se tourna vers moi.

— Que se passe-t-il Aaron.

Je leur rapportai ma conversation avec Rolf, ainsi que ce que nous avions observé. Comme je m'y attendais, Loric et Alric pétèrent un plomb.

MAIS QU'EST-CE QUE C'EST ENCORE QUE CETTE HISTOIRE, MERDE ! ! tonna le chef en levant les bras au ciel, avant de se passer les mains sur le visage, alors qu'un fort vent se levait, que des coups de tonnerre, des éclairs et la pluie apparaissaient au loin en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

Oh ! Oh ! pensais-je en alternant mon regard sur Loric et le ciel à plusieurs reprises, légèrement inquiet.

— Chef ? l'interpella Alric, les sourcils froncés, il faudrait te calmer là.

Ce dernier prit une grande inspiration et souffla pour relâcher la pression. Il s'adressa à Thomas alors que, jetant un oeil suspicieux vers l'horizon je vis à mon grand soulagement que tout était redevenu normal.

— Ça te dit quelque chose cette histoire de maître ?

— Absolument pas. Je vais effectuer des recherches, mais je suis quasiment certain de ne jamais avoir entendu parler de ça.

— Que faut-il en déduire d'après vous ? interrogea Alric.

— Que Lola est débarrassée de cette âme noire, mais que celle-ci s'est échappée et est peut-être allée raconter à son maître ce qu'elle a découvert. Cela signifie qu'elle est encore plus en danger. BORDEL ! ! s'énerva Loric.

Je sentis que Rolf voulait se manifester, je l'appelais donc à s'exprimer.

"Puis-je me permettre une suggestion ? "

Les hommes autour de moi sursautèrent violemment lorsque Rolf s'adressa à eux, par télépathie. Ils me fusillèrent du regard et je levais mes mains, affichant mon air innocent.

— On t'écoute Rolf, grogna le Meneur.

"Je pense qu'il serait intéressant de savoir depuis quel moment les âmes noires ainsi que les Maudits sont hiérarchisés, cela pourrait nous donner une idée sur les circonstances de l'apparition de ce maître, car je suis persuadé que celle que l'on a combattue disait la vérité, il n'avait aucune raison de mentir."

— Tu as une idée derrière la tête, observa le chef, crache le morceau Rolf.

Je sentais qu'il hésitait, et cela ne me disait rien qui vaille, aussi le houspillai-je.

— Rolf ! accouche !

"D'accord, lorsque nous étions reliés à l'âme noire pendant le combat, j'ai eu un sentiment de reconnaissance, je sentais quelque chose de familier en elle. Je n'y ai pas prêté attention sur le moment, mais plus j'y pense, plus je suis persuadé que cette entité a été créée par quelqu'un ou quelque chose que j'ai déjà rencontré. Et c'est ce qui m'a mis mal à l'aise.

Thomas si tu le veux bien, il faudrait que tu fasses des recherches sur ce dont je t'ai parlé, mais aussi sur un dénommé Gunnar. Il faut te renseigner très rapidement car si mon intuition est bonne, ce qu'il s'est passé avec l'âme noire s'apparentait à des amuses-bouches."

— C'est qui ce Gunnar ? questionna Alric, soupçonneux.

"Je préfère ne rien dire pour l'instant, je ne souhaite pas extrapoler avant d'avoir des éléments solides que seul Thomas peut trouver."

Loric souffla de frustration, mais il sentait, comme nous tous, la gravité de la situation. Thomas prit alors la parole.

— Je vais tout de suite consulter LA bibliothèque.

— Je vais voir comment va Lola, déclarai-je en faisant volte-face pour retourner auprès de ma douce.

— Aaron, il va falloir qu'elle explique comment elle a pu attaquer les Maudits, tu en as conscience, n'est-ce pas ?

Je me figeai et répondis au Meneur sans me retourner.

— J'en suis bien conscient, et en parlant de Lola, je ne veux pas qu'elle soit mise au courant de ce dont nous avons parlé pour l'instant, et ce n'est pas négociable, rétorquai-je, sentant leur désaccord, et reprenant mon chemin.

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