II
Ai-ran était de mauvaise humeur. Ce matin, sa mère était venue le sortir de son atelier, toute heureuse. Le conseil des nains avait enfin trouvé le service qu'il devait leur rendre. S'il n'en avait tenu qu'à lui, il ne serait jamais allé à l'académie.
L'académie était une école prévue pour former les jeunes nains. On y enseignait une grande variété de chose ; de la magie à l'artisanat en passant par le commerce. Si c'était un passage obligatoire pour les jeunes nains, seuls quelque rares élus humains pouvaient y entrer et y être formé. Chaque année, quelques maîtres nains descendaient du volcan pour choisir les futurs élèves, leurs disciples. Ils passaient en ville, voyant d'abord les différents candidats puis vagabondait pour voir s'il ne trouvait pas de perle rare.
Il n'y avait pas d'âge pour être sélectionné, mais au-delà d'une quinzaine d'années, il devenait improbable d'être choisi. Aucune limite n'existait pour le nombre d'élus humains pourtant ils n'étaient pas nombreux, certaines années personne était sélectionné. Et le record restait depuis plusieurs siècles cinquante élus pour tout archipel. C'était donc un honneur qu'une personne de sa famille soit recrutée.
Ai-ran ne s'était pas présenté, il était trop jeune. Il n'avait pas sept ans quand un maitre nain est rentré dans l'atelier de son père. Lui et ses frères trainés là, cela avait toujours était une de leur habitude. Ses grands frères admiraient le travail de son père, les yeux plein d'étoiles et d'admiration, mais lui, il préférait sculpter un bout de bois dans son coin. Non pas qu'il n'admirait pas son père bien au contraire, il avait hâte d'être aussi habile que lui.
En voyant le nain entré toute la petite famille se précipita vers lui en le saluant bien bas. C'était toujours un honneur qu'un nain entre dans l'atelier familial. Seul Ai-ran resta concentré sur son bout de bois. Il ne leva même pas la tête. Hlant, l'ainée de la fratrie qui avait alors treize ans était tout contents, persuadés que le nain était là pour lui. Cependant, le nouvel arrivant ignora la famille pour se rendre auprès du jeune garçon.
– Bonjour, que fais-tu de beau ?
Le garçon redressa la tête, légèrement surpris de voir un inconnu devant lui. Son regard chercha aussitôt à se rassurer dans celui de sa mère qui lui fit un grand sourire. Il sut qu'il n'y ait donc pas de danger, donc il hocha la tête et retourna à son œuvre. Ses petits doigts habiles reprirent leur danse.
– Il s'appelle comment ?
– Ai-ran, répondit avec fierté la mère prenant son fils par l'épaule.
– Il est jeune pour manier de tels outils avec autant de précision. C'est vous qui le lui aviez appris ?
– Non. Il a commencé tout seul, répondit le père un peu surpris par la tournure des événements, mais ne pouvant cacher sa fierté.
– Très bien, je l'invite à se présenter demain sur la grande place. S'il est en retard, j'estimerai que vous avez refusé mon invitation. Il est jeune, je pourrais comprendre. Cependant, sachez que si tel est le cas, je repasserai dans un an.
Sans même un dernier regard au garçon, il sortit. Laissant la petite famille toute chamboulée sauf le petit Ai-ran qui continuait son œuvre. Il ne se doutait pas que cet évènement allait lui dicter sa vie durant encore de longues années.
Quand ses parents lui avaient expliquer qu'il devait se rendre à l'académie. Il avait protesté. Lui, il voulait apprendre de son père, il aimait la tranquillité de l'atelier. Sa mère avait presque plié devant son tout premier caprice, lui l'enfant si calme et obéissant. Cependant, son père avait fini par le convaincre de s'y rendre.
Il ne regrattait pas vraiment d'avoir écouté ses parents. Il était bien conscient de ce que lui avait apporté le savoir des nains. Il ne se serait sûrement pas senti aussi épanoui sans toutes ses connaissances. Toutefois, il avait toujours eu l'impression de n'avoir jamais eu le choix. Que ses parents s'étaient engagés pour lui dans un marché qui le dépasser et dont il ne connaissait même pas les termes en l'acceptant. Cela faisait longtemps qu'il avait pardonné à ses parents, mais il ne pouvait accepter la situation.
Se rendre auprès du conseil était un long voyage depuis sa ville, Vurheim. Le conseil se tenait dans l'académie qui se trouvait au centre de l'île sur et dans le volcan. Sa ville était une ville côtière à l'extrême nord de l'île. Elle avait la plus grande concentration humaine de l'île et était la plus reconnue pour son commerce. Il y avait deux choses importantes chez les insulaires l'artisanat et le commerce, ce qui la rendait d'autant plus importante. Le trajet à pied lui aurait sûrement pris plusieurs semaines voir des mois, de nombreuses montagne le séparant du volcan. Par chance, il s'y rendait pour raison officielle ; il pourrait donc utiliser le portail.
Il admirait beaucoup ces œuvres. Les portails étaient parmi les plus gros artefacts qu'est fabriqué son peuple. Il suffisait d'un mage nommé passeur pour l'activer et emmener un certain nombre de personnes vers un autre portail. C'était l'une des plus belles technologies que connaissait Ai-ran, mais son utilisation était limitée. Le passeur ne pouvait ouvrir plus de dix portails par jour sous peine de mourir de carence magique. Et comme l'artefact était très compliqué à actionner les passeurs ne courrait pas les rues. Surtout, que s'ils étaient bien rémunérait, l'on ne considérait pas leur boulot comme gratifiant. Même Ai-ran, ne pouvait nier que jamais il se proposerait à se poste malgré son excellente maitrise magique. Les voyages étaient donc rares et réservables et les missions officielles étant prioritaires.
Une fois à l'académie Ai-ran se pressa vers la salle du conseil, ignorant les élèves humains qui l'avait reconnue. Pour eux, il était une légende. Toutefois, Ai-ran n'était pas nostalgique. Il n'avait aucun ressentiment spécial vis-à-vis de ces lieux et ne comprenait pas pourquoi toute une troupe le suivait en essayant de communiquer avec lui, ne comprenant pas leur admiration.
Ai-ran était célèbre entre ces murs. Il faisait partie des plus jeunes admis et pourtant, il avait fini le cursus en seulement cinq ans. C'était le minimum que l'on puisse faire, pour les nains comme pour les humains. Cependant, la plupart des humains devaient redoubler au moins une année avant de parvenir à sortir diplômé de l'académie. Il n'était pas rare non plus de voir de jeunes nains échouer une année. Cela n'avait jamais été considéré comme honteux, au contraire les enseignants encourager tout le monde à prendre le temps. Ce n'est qu'avec du temps et de la patience que les connaissances peuvent réellement s'enraciner dans l'esprit de celui qui veut apprendre. Il n'y avait donc pas vraiment de limites au nombre d'années durant lesquelles une personne pouvait tenter de finir son apprentissage. Si bien que tout le monde ou presque sortait diplômer. Toutefois, celui qui le faisait dans les cinq ans était soit considérait comme un grand génie, soit comme un idiot. Seul leur avenir pouvait le dire. Et Ai-ran avait clairement montré à tous qu'il était un génie.
Ai-ran arriva enfin devant la salle du conseil. Là, il dut patienter de nouveau. Par chance, il était le seul qui avait pu rentrer dans la chambre d'attente, ses admirateurs restant cependant non loin de la porte. Il eut le temps de fabriquer un petit artefact en bois avec son couteau avant qu'on ne lui ouvre la porte. Il rentra sans hésitation et sans crainte. Il n'avait jamais ressenti la même crainte mêlée d'un certain respect que ressentaient la plupart des insulaires vis-à-vis des nains.
Il fut surpris de voir tout le conseil réuni, de ce qu'il savait habituellement, seul le membre du conseil intéressé par le service accueillait l'humain. Sans montrer sa surprise, il alla s'installer sur le fauteuil qui l'attendait. Il s'assit sans même attendre l'autorisation, non par provocation, mais plutôt par incompréhension de l'étiquette.
– Bonjour, jeune Ai-ran, toujours aussi peu de considération sur les civilités... La voix de la vieille naine laissait transparaître son agacement. Tu pourrais en avoir plus en ce jour. Enfin, tu vas savoir comment nous rembourser pour ta formation.
Le jeune homme ne cilla pas, ne répondit pas.
– Nous avons une mission à te confier, poursuivit donc la vieille naine. Connais-tu le diadème d'Anthiaume ?
Ai-ran hocha imperceptiblement la tête, bien que la question ne pouvait être que rhétorique. Bien sûr qu'il connaissait le diadème. Aucun insulaire n'ignorait la légende du diadème et surtout du grand héros que fut Anthiaume. L'homme avait vécu, il y avait plus d'un millénaire. En ce temps, le volcan central de Féänor avait eu une éruption si grande que presque toute île avait était recouverte de cendre. Le ciel, c'était obscurcit d'un épais nuage noir qui avait mis près d'un an à ce dissipé. Plongeons l'île et son archipel dans un long hiver. Laissant le peuple insulaire au bord du gouffre, aucune plantation n'avait donné des fruits, de céréale, les bêtes mouraient de mal nutritions ou de maladie. Des épidémies, c'était déclenché touchant autant les humains que les nains. Et même le grand savoir de ces derniers ne réussissait pas à les sortir de la crise. À cette époque, l'île était très isolée et le commerce avec le continent n'avait pas encore commencé. Des expéditions furent envoyées pour chercher de l'aide voire pour s'exiler. Si la population côtière refusa de les aider par peur qu'il ne soit des pirates. Un groupe d'explorateur tomba sur une ville citée, bien plus au nord, dans les terres, dirigé par un homme bon, Anthiaume. Poussé par sa grande bonté et un peu de curiosité, il envoya une expédition à la rescousse des insulaires. Envoyant de grandes réserves de nourriture, les plus grands mages de la ville et grâce à son influence sur le continent, il envoya également certains grands spécialistes du continent. Il rallia un grand nombre de cités-états pour aider les insulaires. Cette alliance perdura même après la catastrophe devenant au fil du temps l'empire, mais c'est une autre histoire. Pour remercier Anthiaume, les nains et les insulaires fabriquèrent ensemble un diadème possédant le pouvoir à un utilisateur non-magique d'utiliser la magie. Ce qui en théorie est impossible et personne n'a réussie à reproduire un tel artefact. Beaucoup d'humains considéraient même que cet artefact n'était qu'une légende et n'avait jamais exister.
– L'empire cherche à retrouver l'artefact. Ton rôle sera de les empêcher.
Ai-ran était partagé entre la curiosité _si un tel objet exister, il voudrait le tenir entre ses mains pour l'étudier_ et l'agacement. Lui, un simple artisan, n'avait en rien les moyens de devancer l'empire. Cette mission n'avait aucun sens ; elle n'avait aucune chance de réussir si on l'envoyé et il s'avait également qu'il y risquait sa vie. Voyant que le jeune homme ne disait toujours rien la vieille naine continua :
– Même si je sais que vous les humains considérez que le diadème n'est qu'un mythe, il existe bel et bien. Il a cependant disparu à la mort d'Anthiaume qui considérait qu'il ne fallait pas qu'un aussi puissant artefact ne tombe entre des mains malveillantes. Et nous pensons comme lui. Il faut détruire cet artefact avant qu'il ne tombe entre les mains de l'empire.
– Comment un tel artefact peut exister ? Demanda calmement Ai-ran, tout en y réfléchissant. Normalement, soit l'artefact utilise la magie de son utilisateur, soit un germe qui sert de réservoir magique, mais qui s'épuise. De plus, si un artefact à germe peut bien être utilisé par quelqu'un de dépourvue de magie cependant, il ne peut servir que pour un seul type de sort. Or, la légende dit que le diadème donne un contrôle de la magie identique à celui d'un mage.
Sortant de sa réflexion, le jeune homme releva sa tête outrée :
– Vous voulez vraiment détruire une telle œuvre ?
Le conseil observait le jeune humain avec attention. La plupart des nains, y comprit une grande partie du conseil, se pensait supérieur aux humains et avait tendance à les regarder un peu comme des parents regardait leurs enfants grandirent. Pourtant, tous dans cette pièce savaient que cet humain dépassé déjà certain jeune nain.
– Tu es bien curieux, comme à ton habitude dès qu'on te parle d'artefact. Cependant, nous ne t'en dirons pas plus. Nous-même avons perdu le savoir pour fabriquer de telles choses. Et ce grâce à la grande volonté de leurs créateurs. Tu dois comprendre que l'existence même d'un tel objet fragilise grandement l'équilibre de ce monde.
– Ton seul rôle sera de nous ramener l'artefact pour que l'on puisse le détruire.
Les voix du conseil étaient fermes. Ils ne pouvaient pas cacher que l'idée de confier la destruction du diadème à l'un des plus grands génies en artisanat et passionner d'artéfact ne les rassurait pas. Plus d'un craignait qu'il en profite pour tenter de le comprendre voire de le reproduire. Mais quelque chose d'autre préoccuper le jeune homme.
– Je ne vois pas comment un simple artisan comme moi pourrait retrouver le diadème avant l'empire. Je ne connais que de la magie artisanale, aucune magie offensive ou défensive. Je ne sais rien de l'espionnage. Je n'ai aucune piste pour débuter les recherches...
– Nous avons déjà pris notre décision. Peu importe ce que tu penses, nous pensons que ce doit être toi. Et nous avons déjà pensé à tes débuts. Tu rejoindras le navire qui part après demain pour l'empire. Ceux qu'ils veulent garder le commerce avec l'empire leur ont promis de leur confier l'un de leur meilleur artisan. Nous avons fait en sorte que ce soit toi si tu acceptes. C'est comme ça que tu seras infiltré. Maintenant, tu n'as que deux choix, tu te rends après demain au navire et tu remplis ta mission ou tu ne le fais pas. Mais tu sais très bien ce qui se passe pour ce qui refuse d'accepter l'échange.
Ai-ran ne dit rien. Il savait en effet. Il n'y avait pas de réelle punition. Cependant, tout le monde était rapidement au courant qu'un membre d'une famille avait commis le déshonneur de refuser l'échange. Toute la famille était alors mise à l'écart. On ne peut pas avoir confiance à des individus qui par une fois ont rompu leur part d'un contrat. C'était un principe de commerce qui justifiait beaucoup trop de chose. Les familles étaient alors ignorait parfois même acheter les objets de première nécessité était compliqué. Elle finissait toujours par quitter la ville et vivre en autonomie à l'écart. Certains tentaient leur chance sur le continent. Ai-ran ne voulait pas faire souffrir sa famille.
– Mais je pourrais faire autre chose...
– Suffit ! on ne négocie pas, coupa la vieille naine agacée. Sors de cette pièce, nous verrons dans deux jours quel sera ton choix.
Ai-ran ne cacha pas sa colère. Il était très rare pour lui de ressentir quelconque émotion, mais quand cela arrivé cela ne disait rien de bon. Ce qu'il ressentait alors était découplé. Cependant, il était poings et mains liés. Il sortit de la pièce dans un calme froid. Alors qu'il se dirigeait vers le portail. Il ignora tout ce qui se trouvait sur son passage. Son brillant esprit concentré sur une échappatoire.
Soudain, l'un des sages lui coupa la route. Nikjal-dra avait été son mentor. C'est lui qui l'avait fait rentrer à l'académie et qui l'avait suivi tout au long de son apprentissage. L'élève s'était alors ouvert au mentor et l'avait respecté et aimé. Toutefois, pour l'heure, le jeune humain se sentait trahi. Il tenta de le contourner, l'ignorant ouvertement. Choquant ainsi les spectateurs qui n'avaient jamais vu un humain montrer aussi peu de respect à un nain. Cependant, ce dernier garda un sourire plein de diplomatie et de calme. Il connaissait bien son élève et e comprenait :
– Nous devons parler, le stoppa calmement le nain. Je sais que tu m'en veux, mais je pense que je te dois des explications. Après ça, si tu choisis de toujours m'en vouloir alors je comprendrais.
La voix calme de son mentor diminua un peu sa colère. Il hocha la tête sans émettre un seul son. Le nain le guida jusqu'à ses appartements. Là, il lui servit à boire une liqueur et attendit que le garçon s'assoie pour commencer. Le garçon accepta poliment ayant retrouvé son indifférence habituelle.
– Il y a près d'un mois, tous les sages ont fait le même rêve. Mais pour que tu comprennes, dit moi ce que tu sais sur les elfes et leurs magies ?
– Les elfes vivent au plus profond de la forêt originale. Leur magie est basée sur la nature. Ils savent se servir des caractéristiques de ceux qui les entourent pour rendre leur magie plus puissante.
Le mentor hocha la tête montrant cependant de la réserve.
– Il est vrai que c'est ainsi qu'on le présente suivant et que c'est à ça que ça ressemble. Toutefois, il serait plus précis de dire que les elfes se servent des liens qui relient chaque chose vivante ou non, animée ou non. Pour cela, ils sont très doués pour lire les interactions de ces liens. Les plus douer d'entre eux sont même capable de prédire les futures interactions. Le plus souvent, ce n'est que sur quelques secondes. Mais les plus douer d'entre eux, peuvent prédire sur un futur indéterminé.
– Vous êtes en train de me dire que certains elfes voient le futur ?
La voix d'Ai-ran était clairement ironique. Il était brillant sans aucun doute, mais de ce fait, il avait beaucoup de mal à accepter ce qu'il ne pouvait comprendre. Et ce qu'on venait de lui apprendre rentré en contradiction avec ses connaissances.
– Tu as raison personne ne voit le futur. Cependant, ils voient des possibilités, des probabilités. Le plus souvent sous forme de rêve ou de brève vision. Elles ne sont jamais qu'une ombre, qu'un brouillon ou un avertissement sur des possibilités. Beaucoup ne contrôlent pas ce don et ne sont pas capables de dompter ses vissions. Pourtant, il y a un mois, un elfe contrôlant parfaitement son don et étant visiblement capable de partager ses rêves a montré à chaque membre du conseil plusieurs avenirs ayant une forte probabilité de se réaliser. Et ce n'était pas beau à voir. Dans beaucoup de cas l'empire dominé, tout le continent et notre île. Usant de leur religion pour asservir tous les peuples. Ceux liés à d'autres races comme vous autres ou encore les peuples amis des elfes, des sirènes ou des dragon, se voyait particulièrement discriminer. Ce n'est pas vraiment une domination des plus agréable. Surtout, que beaucoup de ses visions laissent penser que l'Empire veut l'annihilation des autres races intelligentes. La nuit suivante, il nous recontactait en rêve, pour nous proposer de voir quelle décision rendrais de meilleures chances de contrer l'empire. La nuit précédente, nous avons vu que dans un grand nombre de cas, l'empire trouvait le diadème et atteignait des objectives horrible et dangereux avec. Nous avons donc proposé plusieurs solutions pour empêcher l'empire de tomber dessus. Et celle qui a donné le plus de résultat, c'est de t'envoyer toi. Malheureusement, les visions sont trop floues pour que je puisse te conseiller, mais je sais que c'est le bon choix.
Son élève l'avait écouté avec son visage stoïque, mais attention.
– Si je comprends bien, reprit Ai-ran. Vous m'envoyez sur une mission clairement destinée à toute une troupe de guerrier accompagner d'espion et de savant, tout simplement, parce qu'un elfe que ne vous ne connaissait même pas vous à parler en rêve. Êtes-vous conscient que je ne suis même pas sûr d'accepter que l'on puisse entrevoir des possibilités de l'avenir ? Vous croyez que je vais l'accepter avec le sourire ?
Le vieux nain eut un doux sourire. Il comprenait parfaitement son disciple, cependant lui aussi avait pris une décision. Il plaçait l'avenir entre les mains de son meilleur élève.
– Je sais bien que pour l'instant, tu ne comprends pas. Et puis de toute façon, tu ne sais pas sourire. Ce que je voulais, c'est que tu aies toutes les cartes en main. Peu importe ton choix, je ne t'en voudrais pas. D'ailleurs, si tu choisis de ne pas partir, n'hésite pas à venir me voir, tu auras besoin d'aide.
Ai-ran regarda celui qu'il respectait le plus. Il n'avait plus de colère envers lui. Cependant, il restait convaincu qu'il n'était pas l'homme de la situation. Il aurait préféré qu'on lui demande d'aller creuser dans les mines plutôt que quitter l'île. L'avenir était pour lui un concept étranger. Il n'arrivait déjà pas à prévoir ce qu'il ferait dans une semaine alors pensait à l'avenir... Tant qu'il pouvait vivre tranquille avec sa famille, il ne demandait rien de plus. Mais il savait qu'il allait devoir partir. Il ne souhaitait pas que sa famille souffre par ses choix.
Il fit un dernier sourire un peu forcé et sorti sans plus rien dire. Le nain le regarda tristement partir lui souhaitant de toutes ses forces de s'en sortir vivant. Pour lui, peu lui importer un artefact d'un autre temps, il comprenait certes l'importance de l'équilibre du monde et les horribles visions de ce que l'avenir leur promettait de rester gravait dans sa tête, mais ça l'attrister de laisser partir cet enfant. Il n'était pas fait pour se retrouver dans un conflit. Il allait souffrir quoi qu'il arrive. Et lui son mentor, il ne pouvait en rien l'aidait...
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