III

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Le ciel était dégagé, et le vent soufflait fort. Un temps idéal pour partir. Seul son père et sa mère étaient venus lui faire leurs adieux. Sa mère avait encore les yeux gonflés et humides. La joie et la fierté que son fils reçoive enfin une mission, c'était vite transformé en tristesse et en larme. Son père lui avait même proposé de ne pas partir. C'était dire à quel point la mission devait lui paraître dangereux. Il était très à subir l'ostracisation et le rejet de leur peuple, plutôt que d'envoyer son fils dans l'empire. Pourtant, leur fils était maintenant bien décidé. Il n'était pas démonstratif. Il n'avait jamais cherché à dire à ses parents qu'ils les aimés, pas certains de même comprendre ce que cela impliqué. Cependant, il était sûr qu'il ne voulait pas que des malheurs leur arrive.

Pour rester dans sa zone de confort, l'attention du jeune homme se concentrait plus sur le navire qui allait le porter loin de sa terre natale que sur ses parents. Le bâtiment maritime était typiquement Féänorien. C'était presque un artefact à lui tout seul. Mais il fallait bien ça pour traverser les puissants courants qui les séparaient du continent. À ce jour, seuls les insulaires et le peuple des mers savaient les traverser sans se faire réduire en morceaux.

Bien que lui-même spécialiser dans la fabrication de bien plus petits artefacts, il ne pouvait qu'être impressionné par le travail mis en œuvre pour rendre ce navire à la fois sûr et performant. Il ne comprenait pas le quart des artefacts placé à des endroits stratégiques pour faire d'un simple bateau, un artefact.

Calmé par son étude, le garçon sut qu'il était l'heure de finir les adieux. Après une dernière embrassade à ses parents, son regard se porta vers son mentor venu également lui faire ses adieux. Puis Ai-ran descendit sur le quai. Il fut aussitôt accueilli par le capitaine du navire et un homme clairement zhikerhote, de par son habillement et par son physique.

- Bienvenue à bord de mon modeste navire, Ai-ran le prodige. C'est un honneur de naviguer à vos côtés. Je me présente, je suis Dyrk capitaine du Kilmarnock et voici mon éminent invité Viator Albarnian. Il est le négociateur et celui qui vous guidera jusqu'à l'empire.

- C'est un honneur de vous rencontrer, déclara l'étranger dans un langage difficile.

- Je sais un peu parler zhikerhote, retourna Ai-ran sèchement. Parlons-nous dans cette langue. Puis-je savoir où je dois m'installer ?

Le capitaine surprit de la réponse froide du jeune homme, il demanda néanmoins à un membre d'équipage de mener le jeune homme jusqu'à l'une des rares cabines du navire.

Elle n'était pas très grande mais sûrement bien plus confortable que les cales. En plus, il avait le droit à une vraie couchette. Sur laquelle il s'assit pour reprendre son souffle. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, il ne comprenait pas pourquoi sa poitrine lui faisait si mal, que son souffle était si court et que ses yeux était si humide. Jamais il n'avait ressenti un tel bouillon en lui.

Il joua avec le pendentif que lui avait offert son mentor sur les quais. Il ne lui avait pas dit grands mots, ne voulant pas se faire remarquer par le zhikerhote, mais il lui avait confié cet artefact. Ce geste avait été discret, car pour les insulaires recevoir un objet d'un nain était un grand honneur et qu'ils devaient restaient discret. Le mentor espérait que son élève comprenne ainsi qu'il tenait à lui et qui espérait qu'il prenne soin de lui. Mais il ne se leurrait pas le garçon n'avait pas comprit le message bien trop subtil pour lui. Cependant, Ai-ran était grandement reconnaissant pour ce cadeau.

Sur une chaine parfaitement ouvragée était attaché trois pendentifs. C'étaient des artefacts nains de grande qualité si bien que même lui considérer comme un prodige avait du mal à détecter leur pouvoir. Il avait tout de suite lié les artefacts à lui. Ces trois artefacts comblaient les lacunes qui risquaient de le mettre en danger leur de sa mission. L'un était un bouclier qui s'étendait dès qu'il canalisait son énergie dessus. Le deuxième le rendait temporairement invisible même s'il restait tangible et que plus il bougeait vite moins le sort était efficace. Quant au dernier, il atténuait les bruits dans une bulle de deux mètres, si bien que s'il l'on chuchoter à l'intérieur personne ne pourrait nous entendre. Ces artefacts allaient lui être bien utiles pour sa future mission. Cependant, ça ne le calmait pas pour autant.

Finalement, il resta enfermé dans sa cabine, essayant d'étouffer son malaise et appréciant la solitude. Il ne sortit que lorsqu'un matelot vint le chercher pour lui annoncer que le capitaine l'invité à partager son repas dans la cabine de commandement. Sachant qu'il serait mal venu qu'il refuse surtout que le voyage allait durer au moins une semaine, Ai-ran se força à sortir. Il se laissa mener jusqu'au capitaine qui l'attendait avec son invité. Ce dernier l'accueilli tout enthousiaste :

- Ai-ran ! J'ai beaucoup entendu parler de toi. Il paraît que tu es un prodige. Que tu es l'un des plus jeunes diplômés de votre académie. C'est vraiment un honneur de vous servir e guide.

Le jeune homme était mal à l'aise. Il n'avait jamais été doué pour parler ; il ne savait pas s'il allait pouvoir cacher qu'il n'était pas ici de son plein gré. Il fit un sourire forcé avant de s'asseoir en face du zhikerhote.

- Tu n'es pas bavard. Ce n'est pas étonnant, déclara Viator bien décidé de faire parler le jeune homme. J'ai toujours entendu dire que les génies sont spéciaux.

- Je ne suis pas un génie, marmonna Ai-ran la tête rivée vers son assiette, sa tête remplit de plein d'autres réponses qui refusaient de sortir.

- Il est trop modeste, s'exclama le capitaine en lançant un regard noir au jeune homme qui ne le voyait pas, trop concentré sur son assiette.

Le capitaine faisait partie des insulaires persuadés que le commerce avec l'empire était important pour l'avenir de l'île. Et il commençait à être agacé par le manque d'effort de son passager. Il avait bien entendu des rumeurs sur le caractère silencieux du génie, mais cela lui faisait craindre pour les futurs échanges.

- J'ai déjà pu voir moi-même l'une de ses créations. Ce n'était même pas un artefact, pourtant, je n'avais jamais vu un astrolabe aussi parfait. Et Ai-ran n'avait que quatorze ans quand il l'avait fabriqué. Il est génial, mais c'est très compliqué de lui passer commande. Peu importe l'argent en jeu, il ne choisit que les projets qu'il l'intéresse sur le moment... Une chance qu'il est accepté de venir...

- S'il vous plaît, arrêtez, coupa doucement Ai-ran. Je ne suis pas modeste. Peu importe mes capacités, je ne peux pas être qualifié de génie. Pour cela, il faudrait que je créais quelque chose qui restera dans les mémoires comme Gimrom ou Bheldohr . Moi, je ne suis qu'un simple artisan. Maintenant, j'aimerais que l'on cesse de parler de moi. Dites-moi plutôt pourquoi l'empire aurait besoin d'un petit artisan.

Parler autant, l'avait épuisé mentalement. Il n'avait qu'une hâte que le repas se termine.

- Nous recrutons de nombreux talents sur tout le continent. L'empire a de grandes ambitions pour améliorer la vie de son peuple. Les élues sont la voix de Dieu et ils nous mènent sur le droit chemin.

- Cela voudrait dire qu'en fait-tu ne sais pas ce la mission qui va m'être confié ?

- Je n'en connais pas l'ampleur exacte. Je ne peux faire que des suppositions en fonction de l'endroit où je dois te mener.

Ai-ran ce tut. Cet homme ne pourrait pas l'aider dans sa quête. Il était un sous-fifre et ne connaissait sûrement pas le diadème. Il n'avait donc aucun intérêt. Malgré les quelques tentatives des autres convives pour le refaire parler, il ne reprit pas la parole et sortie de la cabine dès qu'il eut fini.

Si ce comportement agaça grandement le capitaine qui se demandait de quelle manière lui faire comprendre comment on se comportait devant un client, le zhikerhote lui n'était pas offenser. Au contraire, il était intrigué par le comportement du jeune homme ce qui lui donnait envie de plus le connaitre.

La traversé dura un peu plus d'une semaine. Ai-ran avait réussi à ne pas se faire jeter par-dessus bord par le capitaine et avait fini par accepter la curiosité du zhikerhote. Ce dernier n'était pas bien méchant, il croyait sincèrement au bien-fondé de ses missions. Le jeune artisan avait profité de la traverser pour sculpter plein de petits bibelots plus ou moins utile mais aucun artefact.

Le voyage allait se compliquer. S'il était compliqué de traverser la mer à cause des courants et de quelques autres particularités, les techniques du peuple insulaire permettaient de rendre le voyage sûr et les passagers n'étaient pas inquiétés. Cependant, il ne pouvait pas débarquer directement en empire, à moins de remonter le fleuve Eilistra. Mais même celui-ci était sous la juridiction de différents royaumes, dont celui de Dieu. Ce dernier tué quiconque possédant des pouvoirs et était l'un des seuls royaumes qui tenait tête frontalement à l'empire. Si les austérités n'étaient pas encore lancées, les deux puissances étaient en froid. Le royaume n'hésiterait cependant pas longtemps à supprimer un représentant de l'empire.

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