I. Il était une fois...
Il était une fois, un homme et une femme qui avaient une fille. Tous trois vivaient heureux dans leur belle maison dans le petit et lointain royaume d'Ametys. Des éclats de rire parvenaient à longueur de journée à leurs voisines : Adélie de Morian et ces deux petites filles, Urielle et Prielle ce qui les irritaient car elles-même n'avaient pas encore découvert le recette du bonheur. Les deux jeunes filles passaient la moitié de leur journée à se chamailler, l'une accusant Prielle de lui avoir volé une poupée, l'autre protestant en disant qu'Urielle l'avait volontairement poussée dans les escaliers de bois vernis. Le reste de leur temps, elles arrivaient à s'entendre car elles le passaient l'oreille collée sur la cloison pour tenter de percevoir ce qu'il se passait dans la maison mitoyenne. Mais la plupart du temps, elles n'entendaient que des rires mélodieux et des notes de piano.
Le piano, c'était Evelyne, la mère, qui en jouait. De ses longs doigts fins s'échappait des chansons, des sentiments si intimes que l'on venait de loin seulement pour passer devant leur maison. Parfois, sa petite fille s'asseyait sur ses genoux pour observer son visage envahi par la musique. Evelyne avait compris que sa fille était, comme elle, enveloppée dans un nuage de notes, de bémols et de dièses. Alors, dès son plus jeune âge, elle lui posa les mains sur les touches blanches et noires et fit courir ses doigts dessus. Bientôt, la petite fille posséda la même dexterité que sa mère.
Philémon de Tissam, le père, était lui aussi très fier de sa fille. Il l'éduquait avec une épée, l'affrontant au cours de duels, certes comiques, mais qui en apprirent beaucoup à la petite fille sur l'art de se battre. Jamais elle ne refusait un combat contre un enfant du village ou un marchand qui se laissait avoir par une fillette.
La famille de Tissam avait à sa solde un jardinier Gustave, avec lequel Evelyne et sa fille aimaient discuter fleurs, fruits et météos, ainsi qu'une cuisinière Valérienne qui faisait les meilleures patisseries que Philémon avait jamais goûté. Ils mangeaient avec eux à table car Philémon et Evelyne étaient contre l'idée de diférences de classe sociale pourtant respectée dans tout le royaume d'Ametys.
Nombreuses furent les fois où Adélie de Morian tenta de pénétrer dans la demeure des de Tissam mais à chaque essai, elle se faisait refouler par Evelyne qui avait compris qu'elle n'avait bon cœur et que son seul but dans la vie était de garder sa beauté et de devenir riche et importante. Evelyne refermais la lourde porte de bois sur le visage contrarié de sa voisine et s'en retournait aux leçons de piano qu'elle enseignait à sa fille adorée.
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