IV. L'adolescence d'Eleanor

2 minutes de lecture

Depuis le décès de ses parents, Eleanor avait vécu sous les ordres de sa belle-mère puisqu'elle devait suivre les dernières volontés de ses parents. Elle lavait le plancher, épluchait les pommes de terres, cueillait les cerises, servait les repas, allait ouvrir la porte, ramassait le courrier, coiffait les cheveux de sa belle-mère, attachait les corsets de ses demi-sœurs, faisait les courses, vendait les œufs que produisaient les poules sur la place du marché, préparait le thé, se rendait chez la couturière pour récupérer de nouvelles robes, brodait de la dentelle sur les anciennes robes pour les rendre plus à la mode, et ainsi de suite toute la journée.

Malgré cela, la jeune fille trouvait encore le temps de lire au coin du feu de la cuisine. Elle prenait discrètement un livre au grenier qu'elle cachait sous sa robe toute la journée. Puis le soir venu, elle s'asseyait au pied du feu de bois et à la lumière des flammes, déchiffrait les mots que sa mère et son père lui avait tant répété avant de s'endormir. Souvent, elle s'endormait ici et Valérienne, la cuisinière ne manquait jamais de la reveiller pour ne pas que sa belle-mère la trouve ici.

Elle traversait donc la pelouse, sous les hullulements des chouettes et le regard perçant de la lune. Au coin du jardin, se trouvait une petite abbaye à moitié abandonnée. C'est là qu'elle se rendait. Elle y avait emmenagé quand la collection de robes d'Urielle et Prielle ne rentrait plus dans leur dressing. Depuis la première fois, elle s'était habituée aux souris, aux araignées et à la poussière. Un matin qu'Adélie et ses filles étaient partient prendre le thé à l'autre bout de la ville, Eleanor avait récupéré des vieilles couvertures poussiéreuses au grenier et depuis, elle ne se reveillait plus complétement glacée. Elle dormait toute habillée, enfilant autant d'epaisseurs que possible pour se réchauffer du mieux qu'elle pouvait. Son lit était constitué de deux bancs d'Eglise qu'elle avait réuni l'un contre l'autre et sur lequel elle avait disposé une couverture rapiécée. Il lui avait fallut des années de pratique avant de réussir à ne pas tomber sur le sol dur et froid.

Tous les dimanches, tandis que sa belle-mère et ses sœurs se rendaient à l'Église du village pour écouter le sermon du prêtre, Eleanor, elle, priait pour ses parents à l'autel de la petite chapelle qui lui servait de chambre. Elle jouait pour eux un morceau sur l'orgue. Puis, lorsqu'elle avait du temps libre, elle se rendait dans l'ancienne maison d'Adélie où avait emmenagé une nouvelle famille des années auparavant. Ils avaient un fils, Arto, de l'âge d'Eleanor. C'est elle qui lui avait appris à manier l'épée et tous deux s'affrontaient chaque fois dans un combat de fer. Ainsi, la jeune fille qui était autrefois une des meilleurs escrimeurs du royaume n'avait pas perdu la main. Elle s'était même améliorer. On ne pouvait pas dire qu'Arto était mauvais, il était même très doué mais chaque fois Eleanor le battait et Arto se rendait pour éviter de se faire embrocher.

Ainsi se déroula l'adolescence d'Eleanor de Tissam, surnommée Cendrella par l'unique famille qu'il lui restait.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Angelinnog ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0