Destinée
Le combat faisait rage dans la Vallée des Guerres, alors que son Gardien n’était pas là comme absent il était, comme si lui savait tout, comme si lui était au courant de tout mais qu’il demeurait bel et bien absent.
Cet affrontement était d’une telle ampleur que certains avaient tellement de haine, qu’ils n’en voyaient plus leurs frères, plus leurs sœurs, plus leurs familles et pire encore certains dont l’âme était lumière devenaient aussi noirs qu’une nuit sans étoiles. C’est à ce moment-là, qu’au fond de moi, je perdis, moi-même, Espoir celui qui avait fait que j’étais une Flamme guerrière, celui qui avait fait de moi une humaine, celui encore qui avait fait que je m'approchais au fil de la vie comme jamais je n’avais eu fait.
Enfin et avant de perdre totalement espoir, je jetais un dernier regard à mon bien aimé, Cléfer qui dansait tellement fort que ses lames n’en voyaient elles aussi aucune issue si ce n’était autre que la mort. Je m’étais alors embrasée si fort qu’en j’en avais stoppé le temps, sans savoir qu’aux extrémités de cette sphère temporelle où le temps était nul, un braiser ardant était en train de tout consumer sur des centaines de kilomètres à la ronde.
Plus ma colère était grande, plus ce brasier s’étendait, tellement qu’à cet instant où tout brûlait, la seule personne qui put m’approcher, n’était autre que celle qui représentait ma délivrance. Sans avoir conscience, je l’avais presque tuée, j’avais presque brûlé mon Espoir et par la même occasion presque anéanti un royaume tout entier.
Quand je jetais encore un regard sur mon bien aimé, Je compris alors qu’en lui aussi se jouait un combat. Combat similaire au mien. Je compris alors qu’il fallait que je change le passé, que j’en déforme le Destin, comme m’avait averti la parole du Don, en voici le rappel :
J’avais lu dans les lignes du Destin que tu allais choisir, Cléfer pour te redonner vie, mais pas aujourd’hui, bien plus tôt. Toujours est-il que c’est à mon tour de t’apporter quelque chose, Destinée.
Parole qui m’avait fait me concentrer sur une histoire, celle des Craiviens, le peuple guerrier du temps. Peuple dont la force était telle, qu’elle avait agi sur le Destin créant cette dissonance, ce déséquilibre, le vôtre, le nôtre, mais aussi le mien et le Don m’avait comme soufflé une idée : remonter plus loin encore dans le temps, pour en déjouer ceux qui en étaient responsables.
Ainsi, je pris l’apparence d’un Craivien quelconque, pour déjouer et surtout pour remettre le temps lui-même à sa place et par la même occasion replacer le fil du Destin avant qu’il ne devienne plus sombre encore.
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