les pouvoirs
Lorsque j’arrivai à leur niveau, ils n’eurent le temps de riposter que les uns après les autres s’écoulaient comme des pions. Le fluide qui s’échappait de leur corps embrasa plus encore le champ de bataille. Ces mêmes flammes gagnèrent l’ennemi qui à leur contact s'immolait. Puis, j’entendis soudain le cri du clan de Rohandes et je compris qu’il fallait faire plus de dégâts. Je devais tous les réduire au néant pour tous les protéger. Ainsi, je me mis à danser comme l'aurait fait, Cléfer. Mon âme entremêlée de sa lame infligeait alors plus de mille sentences. Tellement que je commençais à perdre mon humanité. Plus les corps s’écroulaient, plus je devenais forte. Plus le sang coulait, plus je devenais agressive. Plus la mort prenait, pire encore j’étais.
Soudain, je vis du coin de l’œil les regards du clan choqués de me voir m’embraser de la sorte que j’eusse eu à cet instant, un petit sourire en coin. Mais bien trop nombreuse était la Légion et une nouvelle vague arriva, plus nombreuse encore. Quand je vis que Cléfer avait pris part au combat, je levai mon glaive, comme il l’avait fait ce jour-là dans la vallée de Mines. Je lis dans son regard son regard de l’inquiétude même si au fond de lui, il restait en admiration. Mais Craven avait partagé mon sourire et cela me donnait plus de force encore.
Nous partîmes ensemble affronter une autre Légion et je t’ai vu briller comme jamais. Chaque combattant que j’affrontai alors que ma danse se faisait plus grave, je te regardai en abattre le quadruple tandis que moi, je n’avais même pas terminé le mien. Ainsi, je me sentais faible à tes côtés, plus encore inutile. Ma danse ne pouvait se débloquer avec ce genre de pensées. Maintenant que je compris que tu t’épanouissais dans cet art guerrier et que tu ne voulais qu’une chose m’impressionner.
Je m’étais alors délivré d’un poids et mon cœur se relia à mon esprit et je compris qu’un abîme s’était creusé en toi et moi, j’avançai alors cette fois sans crainte, sans qu’il ne t’arrive malheur, sans aucune autres émotions parasites simplement en confiance, car tu voulais uniquement me protéger, mais aussi celui mon clan et je m’étais surpris alors à doubler ma cadence, jusqu’à même la tripler, car tu ne voulais que mon bien.
J’avais enfin pu digérer mon blocage et j’ai aussitôt vu ton sourire devenir plus humain et tu avais repris tes flammes bleuâtres. Sans même le savoir, tu avais toi aussi repris goût à la vie, car ton destin était lié au mien et ce quoi qu’il arrive. Cela m’avait rempli de bonheur alors que le sang coulait à flots, alors que la mort était omniprésente. Quand je vis que mon petit frère semblait confiant, je m’étais rapproché de toi, toujours plus près quand nous nous retrouvâmes enfin dos à dos. Je crois qu’à ce moment, je m’étais embrasé avec tes flammes dont la couleur avait changé pour un vert émeraude.
Et une onde magique se mit à émaner de nos corps et balaya toute l’adversité si fort qu’à ce moment que j’avais eu l’impression de n’avoir fait plus qu’un avec toi. De n’être plus avec toi. En réalité, j’avais tout compris que tu n’étais pas simplement relié à mon destin, mais relié à tous ceux dont tu croisais le chemin et cela était partagé. Je me suis retourné et je t’avais vu cette fois-ci, comme aucune autre. Et sur ton visage se dessinait un sourire, celui-là avait rempli mon cœur de bonheur et ce jour-là, j’ai compris plus encore — nous étions lié à la vie, et ce jusqu’à la prochaine. Je me rappellerai toujours ta parole du moment — Ne perds jamais espoir.
Ce jour-là, le soleil se levait et tu l’avais compris. Ce matin avait été un jour déterminant pour toi, Cléfer. Car la Flamme du Destin n’est pas de trouver l’amour. Tu l’avais compris bien plus encore que cette dans cette vie, tu ne devais être qu’un lien unique que beaucoup de monde appelle ici une amitié, celle dont l’intervalle en est une note parfaite.
Mes yeux enfin ouverts, cette pensée me reste en tête et cette note aussi. Puis tu t’es mis à grogner comme si tu venais de faire un mauvais rêve et j’ai vu dans ton regard que tu es pur. Je me suis relevée et, j’ai marché sans me retourner, pour agir cette fois-ci, selon ma volonté. Celle qui fait que je suis une reine, mais pas n’importe laquelle. Une reine du Destin. Car tu avais fini par comprendre par toi-même, le tien. Mais aussi que le Destin ne peut être aimé, car il est lui-même issu de l’amour. En pensant cela, je me suis rapprochée des hommes dont la force impressionnante m’avait fait de l’œil en arrivant. Ceux dont l’armure est faite d’or, ceux dont les pouvoirs sont à l’origine de ce sinistre dérèglement vont goûter au mien.
Fin de la troisième partie
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