Psy : Vous pouvez commencer.

Moi : Et maintenant Docteur, qu'attendez vous de Moi ?

Psy : Que vous me parliez.

Moi : Vous ne m'aimez pas, vous me jugez et me critiquez sans cesse. Comment vous voulez que je vous déballe ma vie ? Comment voulez-vous que je progresse avec ce genre d'attitude ?

Psy : Je ne vous aime pas, car vous ne vous aimez pas.

Moi : Parce que vous n'aimez pas les gens qui se plaignent ou parce que vous êtes un prolongement de moi et que de ce fait vous ne m'aimez pas ?

Psy : Un peu des deux.

Moi : Donc vous manquez d'objectivité pour me juger.

Psy : Ne cherchez pas à fuir mon jugement, si je suis là c'est qu'il y a bien une raison.

Moi : Il y a des tas de raisons. Mais personne n'aime voir les lamentations d'un homme.

Psy : Lamentations d'un homme qui ne fait aucun effort et se complait pour l'instant dans sa lamentation.

Moi : Si, je fais des efforts.

Psy : Avez-vous fait la vaisselle, préparer le repas, fini la paperasse, payer tout ce qu'il y a payer, fait vos comptes, trouver un travail en plus pour payer tout ce qu'il y a à payer.

Moi : Euh ...

Psy : repriser vos jeans, recousu le canapé, acheter des meubles, repeint l'appartement, fait le ménage, agencer les choses pour que rien ne trainent, ranger tout et à sa place, trouvez une voie, trouver une vie, AVEZ VOUS FAIT UNE DE CES CHOSES ???

Moi : ... non ... mais j'ai fait tourné une machine.

Psy : Alors là BRAVO quel HOMME, regardez j'en tape dans mes mains, j'applaudis. Merci Moi, Merci d'être si fantastique et bienfaisant. BRAVO.

Moi : Merci c'est gentil...

Psy : Tu veux une médaille ?

Moi : euuuuuh ...

Psy : NON MAIS TU CROIS QUOI ? Tu ne sais pas que c'est que de l'ironie et du sarcasme.

Moi : Je me suis doutez que ... mais j'ai préféré ...

Psy : Préferé ne pas avoir vu ce qui était obligé, Préféré vous mentir plutôt que de faire face à la vraie vie, la réalité. Celle qui est dégueulasse et cruelle, qui t'envoie de la merde plein la tronche et quand t'as plus faim y en a encore, et tu dis merci !

Moi : Docteur... Je ne crois pas ...

Psy : Merci, Merci de ne pas en faire assez, de ne pas être là tout le temps pour eux, merci de les oublier, d'oublier leurs sourires et les bons moments, Merci de faire de cette banalité du quotidien un enfer m'obligeant à vivre les mêmes moments et faire de tout ce qui était bien un passé figé, inaccessible qui se meurt dans ta mémoire.

Moi : Docteur, je ne tue pas vos proches, ni même vos souvenirs. Je n'ai pas fait tout ça.

Psy : Oui, parce que vous ne faites rien, pour que rien ne progresse.

Moi : Vous l'avez dit vous même, rien ne progresse, tout s'altère. Autant la remplir de choses que j'aime.

Psy : Oui, mais je vous juge sur vos accomplissements et faire une machine à laver, désolé, mais ce n'est pas très marquant. Sur votre pierre tombale y aura écrit "Homme d'exception, il a fait une machine à laver le 2 décembre 2016, mais les écrits ne disent pas si il l'a étendue"

Moi : Vous êtes très amer aujourd'hui.

Psy : Le passé s'est éteint et l'avenir ne commence pas.

Moi : Cela a un rapport avec vos proches ? Je ne sais pas s'il vous aime et son fier de vous, mais c'est très pessimiste de dire ça.

Psy : Votre phrase est votre propre réponse, à ma propre réponse.

Moi : Je crois qu'à force on va déprimer les gens, en plus on se lamente tous les deux.

Psy : Je n'aime pas ça.

Moi : Je sais, vous ne voulez pas plutôt que je parle de bites, de caca ou de jeux vidéo. Parce que si, on continue autant faire une playlist de chansons tristes en commençant par celle de Gilbert BECAUD.

Psy : Oui, on devine laquelle. Et maintenant, autant dire que tout ne se finit pas bien.

Moi : Bien ou pas, a ton toujours la fin qu'on mérite ?

Psy : Fin de la séance.