Correspondance 5
Mon cher P.
Ah souffrir ! Si vous commencez ce chapitre, nous ne finirons pas de discourir là-dessus. Vous êtes si noble dans vos pensées et si philosophe ! Je suis terne comparée à vous et si terre à terre.
Je reviens sur votre phrase qui m’a frappée tant elle est révélatrice « Et si la pensée avait bien plus d'importance que la matière ? ».
Je préfère quant à moi la matière à la pensée. J’aime croquer à belles dents un de ces biscuits savoureux plutôt que penser au commerce de la biscuiterie. Mais je vous taquine, mon bon ami, je comprends le sens de votre remarque.
Je ne peux cependant qu’à m’en prendre à moi-même, mon entourage me rappelle tant de fois que la curiosité est un vilain défaut, mais je suis une fougueuse (seulement intérieure) et j’ai également mauvais caractère ! Cela est hélas pas les moindres de mes défauts et si je devais vous les énumérer, je crains fort que la liste déjà longue, puisse aisément atteindre le pommier du jardin et vous faire fuir. D’ailleurs, êtes-vous encore là ou avez-vous tourné le dos ?
Pour M. Julien et Madame de Montreuil, ils n’étaient qu’anecdotes, des personnages relevés de cette soirée, je ne suis pas au fait de toutes les histoires de famille mais je compte sur vous pour me faire un journal !
Pour l’heure, quelque chose occupe et inquiète mes pensées.
PS : Que vous souffle donc votre Poésie ?
PS2 : Vous songez à moi ?
Votre Anneh qui se remet petit à petit…
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