Les larmes continuent de couler si personne n'est là pour les essuyer. Un enfant ne peut marcher sans une première main qu'on lui tend. Une cicatrice ce referme et s'estompe avec le temps, mais si on s'amuse à la rouvrir le sang coule et la douleur est bien plus vive. La victime de ce coup de couteau devient alors fragile et chétive. Elle repart difficilement vers l'avant. Prenant garde à ne plus souffrir, elle se laisse doucement périr jusqu'au jour où, l'amitié retrouvée, un sourire revient se poser sur un visage ravivé d'une chaude lumière d'espoir. Mais au bout de quelque temps, elle se rend compte que tout ceci n'est qu'illusoir. Prise d'un coup de poignard, ses larmes coulent sous le brouillard de ses pensées emmêlées. De nouveau, encore, seule elle se repasse le film de ces derniers mois. Ne comprenant toujours pas pourquoi elles lui ont fait ce coup bas. Elle se souvient des doutes qui avaient alimenté ses journées et qu'elle avait choisi d'ignorer, pensant se tromper et passer à côté d'une belle amitié. Mais factice était celle-ci. Elle n'était que la dernière roue du carrosse, le choix par dépit. La vie n'est pas un compte de fée, et elle avait emprunté le mauvais chemin. Encore une journée passée dans l'incompréhension et le chagrin. Pourtant, et elle le sait, les amis se comptent sur les doigts d'une main. Théorie vérifiée. Théorie approuvée. La théorie d'amitié.