La rançon (incipit 4)
- Incipit(s) - Etape 4
Franchement, quand j'ai lancé le défi "Incipit(s)", je ne pensais qu'il y aurait un tel foisonnement d'idées.
Dans cette avant-dernière étape, (un peu rébarbative mais ô combien nécessaire) vous devez reprendre chaque phrase de l'étape 2 pour la décliner en 4 ou 5 sous-parties (plus si vous le souhaitez).
C’est le moment d’organiser toutes les idées (chronologiquement parlant) qui vous sont passées par la tête.
Dans l’idéal, votre schéma narratif comprendra plusieurs climax (moments où la tension dramatique est à son comble) d’importance variable avec un LE point de tension culminant idéalement situé à la fin des péripéties et avant le dénouement.
Je vous assure que le temps pris pour cette étape vous sera rendu au centuple en terme d’efficacité quand vous serez dans la phase d’écriture.
Ne vous arrêtez pas sur l’aspect un peu « rigide » de cette étape. Rien ne vous empêchera, quand vous écrirez, d’apporter des modifications, d’ajouter des idées…
Mais l’essentiel sera là. Vous n’aurez plus cette contrainte (car c’en est une) de naviguer à vue, avec une vague idée de la destination (et qui, en ce qui me concerne, m’a contraint à abandonner quantité de récits en cours de route).
N’hésitez pas à prendre des notes sur une fiche à part si vous avez en tête des éléments que vous ne souhaitez pas oublier (caractérisation d’un personnage, d’un lieu, idée ou phrase « lumineuse »…).
Autre chose : si vous ne souhaitez pas exposer votre projet détaillé à la vue de tous (pour préserver l'intrigue), vous pouvez simplement poster une réponse qui nous dira "objectif atteint !".
Il y aura ensuite la cinquième et dernière étape avant que votre plume bridée par tant de contraintes ne retrouve enfin sa liberté.
Étant donné que je suis obligé (3 défis max) de désactiver les 1ères étapes pour poster les suivantes, je vais créer un texte avec les étapes que je complèterai au fur et à mesure.
Voilà.
Bon courage !
La suite de "La chaine" (incipit 3) pour des raisons techniques a été transposée en Suède.
1) L’inspecteur Finnois Joona Linna, des services spéciaux de la police de Stockholm est dépêché sur les lieux de la disparition. Ce jeune inspecteur d’origine finlandaise , est une star de la police, ayant résolu des énigmes comme celle de l’hypnotiseur, où au regard de ses collègues, il est le meilleur policier du pays.
Arrivé sur place et après de brèves présentations avec le magicien, Joona s’intéresse tout de suite à la barmaid. Relisant finalement son ordre de mission, il se dirige enfin vers la malle des indes.
Première constatation, elle est vide. Joona est déçu. Cherchant désespérément le double fond, un policier qui l’accompagne lui signale qu’il cherche dans un porte-parapluie. Le magicien d’un air agacé lui montre enfin la malle.
Après un examen d’environ un quart d’heure, il découvre, coincé entre les mailles d’osier du panier une chaine et des morceaux de tissus tachés de sang, qui ont été brutalement déchirés et sont restés accrochés à l’osier.
Après s’être renseigné auprès du magicien, celui-ci confirme bien l’origine des indices. Le bijou appartient à la marque Skagen, et aussi par ailleurs, à sa fille Jenny. Un indice trouble Joona , le focalise, et après une mise au point avec l’homme, il y voit un peu plus clair. Jenny a été enlevée.
Le fermoir de la chaîne est fermé de l’intérieur donc personne n’a pu entrer dans son collier sans son autorisation, ni en sortir. Joona comprend très vite que Jenny a laissé un message. Si elle a pris soin de le refermer derrière elle dans la lutte, c’est qu’elle connaît son assaillant.
Pourquoi ? Joona ne le sait pas, mais avec les colliers, c’est toujours un coup à prendre et l’agresseur est toujours de la famille quand ce sont des bijoux. Ça, c’est le métier et l’expérience qui parlent.
2) Trois jours se sont passés. Joona loge dans le casino. L’établissement est tenu par un français, Bernard. Le patron lui a aimablement loué une suite dans la chambre Descartes. Joona est réveillé brutalement à deux heures du matin, l’horloge de sa montre s’étant synchronisée malencontreusement avec l’heure d’été de la France. Le contexte surement, Joona se rendort.
Le lendemain matin, après avoir déjeuner tranquillement, joona reçoit un coup de fil du service des polices. Une demande de rançon de cent mille euros en chèques vacances a été déposée dans une poste du centre de Stockholm.
Joona prend un taxi et arrive sur les lieux. Un périmètre de sécurité a été mis en place. Un videur à l’entrée ne veut pas le laisser passer parce qu’il est en baskets. Joona lui montre sa carte du "Queen Club" à Paris, et l’homme obtempère en mâchant des mots désagréables.
Joona entre et n’en croit pas ses yeux. Un spectacle horrible s’offre à lui. Des personnes âgées bloquées dans trois grandes files d’attentes. C'est vrai qu'il est tôt le matin. des regards hagards, des bras qui implorent qu’ont les libèrent. Des guichetiers en pleurs derrières des vitres, inquiets de devoir faire pour la première fois des heures supplémentaires et qui n’osent pas se lever en dehors des pauses.
Soudain, un homme se précipite à grande allure vers Joona avec un objet contendant à la main. Joona n’a pas d’autre choix que de le neutraliser d’un coup de poing en pleine figure. Il s’écroule à ses pieds, et roule sur lui-même avec le bras tendu.
Joona s’aperçoit que l’objet en question qui n’est autre qu’une lettre. Une femme sort en courant d’un bureau en criant « Monsieur le Directeur ». Joona comprend sa méprise et relève le Directeur. Il a deux dents cassées et saigne mais arrive à balbutier « Ché la temande de ranchon ! » en lui tendant l’enveloppe.
3) Joona prend soigneusement le temps de remplir les cent mille euros de chèques vacances au nom de Jenny. Il pense que le piège fonctionnera car en général personne ne songe à vérifier s’ils sont remplis. Il est recommandé dans la lettre que ce soit le magicien qui dépose la rançon.
Le kidnappeur a décidé finalement qu’elle soit déposée à la gare centrale de Stockholm car dit-il se sera plus pratique pour lui de rentrer chez lui du fait qu’il a un changement à Norsborg.
Cet indice surprend Joona et le met sur la voie d'une étonnante possibilité de culpabilité, quand le magicien confit à Joona que la ligne alimente le quartier de son fils John.
Le magicien dépose comme convenu la rançon dans un porte-parapluie à l’entrée de la gare. De son côté, Joona fait pister le fils par une équipe de policiers spécialisée dans la surveillance de personnes susceptibles de demander des rançons. Ils perdent malgré tout sa trace vers douze heures, une heure du matin sur la montre de Joona.
Au bout de deux heures à épier le porte-parapluie, Joona envoi discrètement un agent en tenue pour vérifier son contenu. « il est vide » envoie l’agent par mégaphone. Joona se précipite pour constater qu’effectivement la rançon a disparu par magie.
« Le seul qui a pu faire ça, c’est John, mon fiston » déclare le père abattu.
« Mais, comment a-t-il fait ? Le porte-parapluie n’a pas de double fond. » dit Joona. « je ne peux pas vous dévoiler les secrets de la magie c’est contraire à notre déontologie. »
4) Dès son retour au poste, Joona lance un mandat d’arrêt à l’encontre de John. Il envoie une équipe de policiers spécialisée dans l’arrestation de personnes susceptibles de demander des rançons. Joona prend en main aussitôt l’interrogatoire du suspect.
John, assis face à lui, le regarde dans les yeux.
« Comment expliquez-vous que le collier de Jenny était fermé de l’intérieur et vous savez bien qu’elle fait du cinquante-quatre de tour de tête. » dit Joona d’une voie très calme. Il avait appris des trucs pendant l’affaire de l’hypnotiseur et sans en avoir l’air, John sombrait doucement dans un état de semi-conscience.
« Qu’avez-vous fait de Jenny. » Susurra-t-il.
« Je l’ai étranglée. » dit John dans un état comateux. « Elle s’est débattu, je n’ai pas eu le choix. C’était elle ou le tigre*. »
« Quel tigre ? »
« Laissez tomber, c’est une longue histoire. »
5) John, sera inculpé de meurtre, après que l'on découvre chez lui, les chèques vacances cachés dans un porte-parapluie. De plus, on retrouvera la seule réservation par internet avec un des chèques au nom de Jenny sur le village vacance de Caleng *. On ne retrouvera jamais le corps de Jenny, malgré les tentatives de recherche au fond d'une quantité incroyable de porte-parapluies. Il avouera sa haine contre sa sœur qui avait pris souvent plus qu’il ne faut le cœur de son père sans le remettre à sa place. Le cœur pas le père. Vous suivez ?
* le tigre : La chaine (incipit 2)
* Caleng : Ville sur la mer baltique (similitude avec Calais…incroyable ? Non :)
Annotations